La Presse Pontissalienne 289 - Février 2024

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La Presse Pontissalienne n°289 - Février 2024

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CULTURE

Hommage à Bébel le 8 mars “Jean-Paul était comme un membre de ma famille”

L’acteur Antoine Duléry sera présent à Pontarlier pour participer à l’hommage que les Amis du musée s’apprêtent à rendre à Jean-Paul Belmondo. Il explique ce qui le lie à Bébel.

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi avoir accepté l’invitation des Amis du musée ? Antoine Duléry : D’abord parce que Pon tarlier et le Haut-Doubs sont des endroits magnifiques que j’ai découverts justement au moment du tournage des Misérables aux côtés de Jean-Paul Bel mondo. Et que c’est l’occasion de parler de mes 27 ans d’amitié avec Jean-Paul qui était pour moi comme un membre de ma famille. Quand Mathias Mon corgé m’a proposé de venir à cet hom mage à Pontarlier, j’ai évidemment dit oui tout de suite. L.P.P. : Votre amour pour Jean-Paul Belmondo remonte à quand ? A.D. : Rendez-vous à partir du 8 mars Le Centre de Ressources Iconogra phiques pour le Cinéma des Amis du Musée de Pontarlier rendra donc hom mage à Jean-Paul Belmondo à travers une exposition visible du 9 au 24 mars à la Chapelle des Annonciades de Pon tarlier. Antoine Duléry, mais aussi Mathias Moncorgé (fils de Jean Gabin) seront présents le vendredi 8 mars pour l’inau guration de cette exposition, à 18 h 30. Le soir même à 21 heures au cinéma Olympia sera projeté “Le Voleur” de Louis Malle (1967).

J’ai commencé à vouloir être acteur vers l’âge de 14 ans et je me disais, plus tard comme métier, “je veux faire Jean-Paul Belmondo !” À cette époque, Bébel, c’était pour moi le père, le copain, le grand frère, tout à la fois. Il était joyeux, plus fort que les autres, il ne se prenait pas au sérieux, il séduisait… C’était tout cela en même temps. L.P.P. : Comment l’avez-vous connu ? A.D. : J’avais tourné une première fois avec Claude Lelouch dans “Tout ça pour ça” et Claude m’avait promis qu’on tournerait à nouveau ensemble. Un jour il me demande si j’aime Jean-Paul Belmondo. Je lui réponds “non, non… ” en riant. Et cette première rencontre a donc lieu en 1994 sur le tournage des Misérables. Puis j’ai eu le privilège de jouer quelques mois plus tard à ses côtés au théâtre “La puce à l’oreille”, pendant 230 soirs. A démarré à cette époque un compagnonnage de tous les jours avec Jean-Paul. Cette amitié a duré 27 ans, jusqu’à son départ. Même après son A.V.C., on déjeunait une fois par semaine ensemble, je lui ai présenté Jean Dujardin, je partais en vacances chez lui, je l’ai fait rire, il m’a fait rire, jusqu’au bout… L.P.P. : Bébel était un des derniers monstres sacrés du cinéma, à l’image de Gabin ou de Delon. Y a-t-il encore des monstres sacrés aujourd’hui ? A.D. : Nous avons en France d’excellents acteurs. Je peux citer Jean Dujardin en qui on pourrait trouver des simili tudes avec Jean-Paul comme dans

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Antoine Duléry avec son pote Jean-Paul Belmondo. Une amitié qui a duré 27 ans (photo A. Duléry).

mas. Aujourd’hui, le dernier film d’une grande vedette, ce n’est pas sûr qu’il marche avec l’étendue de l’offre actuelle. C’était une autre époque ! L.P.P. : Est-ce que le cinéma français n’est pas devenu plus élitiste qu’à l’époque de Bébel, moins accessible ? A.D. : Non, je ne pense pas. Il y a encore des films très populaires qui sortent et qui marchent très bien. Mais il y a sans doute moins la magie qui existait avant autour du cinéma. Le Covid a fait aussi que les gens sont moins enclins à sortir de chez eux. C’est pour ça aussi qu’un film “entre deux” a un peu de mal à exister aujourd’hui. L.P.P. : Vous faites du cinéma, du théâtre, vous avez même fait des spectacles d’imitation, et désormais beaucoup de télé. La télévision

O.S.S. 117 par exemple. Dans les plus jeunes prometteurs, je peux citer Raphaël Quenard qui à mon avis va faire une très grande carrière. Mais si on a l’impression qu’il existe moins de monstres sacrés, c’est parce qu’on a changé d’époque. Dans ces années-là, il n’y avait qu’une ou deux chaînes de

n’est plus considérée comme un art mineur ? A.D. : J’ai toujours fait de la télé et je n’ai jamais craché dessus. Je pense d’ailleurs avoir fait plus de films pour la télé que pour le cinéma et pour moi tout cela est complémentaire. Tous les acteurs en font. Jean Dujardin est en train de tourner un Zorro pour France Télévisions. Vincent Lindon s’y met aussi. Le temps où les acteurs de cinéma qui faisaient de la télé étaient un peu méprisés est révolu. Personnellement, je m’épanouis aussi bien au théâtre, qu’au cinéma ou à la télévision. Et en parallèle, je continue à aimer la scène puisque je prépare un nouveau spec tacle autour de la lecture. n Propos recueillis par J.-F.H. Plus d’infos au 03 81 38 82 12 ou au 06 81 26 28 09

télé, pas de chaînes d’info, pas de réseaux sociaux, pas de plate formes style Netflix et la principale source d’in térêt pour le public, c’était les acteurs de cinéma. On attendait avec impatience la sor tie du dernier Bel mondo, du dernier Delon, on faisait la queue devant les ciné

“Je l’ai fait rire, il m’a fait rire…”

COMMERCE

Ouverture en 1978 Retour aux sources instrumentales pour Ferrari Music On le croyait définitivement fermé après 46 ans d’activité, mais Philippe Ferrari est bien de retour place des Bernardines dans un local qu’il connaît bien pour l’avoir occupé en 1986.

P ourquoi jouer les prolon gations à l’heure d’une retraite sans doute jus tifiée et méritée ? D’au tant plus que le marché des ins truments de musique s’est malheureusement installé dura blement sur Internet. “Dans notre secteur, on connaît “la poloche”, c’est vrai. On a réduit la voilure en termes de surface de vente car l’activité de vente d’instruments de musique ne mérite plus un si grand maga sin” , justifie Philippe Ferrari. Son départ de la rue de Salins relève avant tout de l’opportunité de céder à un bon prix le droit au bail qui y était rattaché. Il quitte donc les lieux en empor

tant avec lui un énorme stock de matériel qu’il compte bien écouler place des Bernardines dans le magasin qui abritait pré cédemment un cordonnier parti s’installer à Ornans. “ On a occupé ce local en 1986. C’était déjà

par semaine tout au long de l’an née sauf pendant les vacances. “On enseigne aussi les bases utiles de solfège pour que la per sonne puisse se faire plaisir” , explique le commerçant qui compte transmettre le flambeau du magasin à Mathieu. Ce retour inopiné prend tout son sens. Philippe Ferrari a toujours un projet en cours. Depuis deux ans, il s’investit dans la création d’une plateforme musicale dédiée aux amateurs et professionnels. “Cette plateforme Made in France enregistre déjà 6 000 utilisateurs. C’est aussi pour développer ce concept que je reste actif dans la musique” dit-il (www.musicon line-france.art) n

cela l’irrite au plus haut point. “Quand on achète une guitare sur Internet, elle fait des centaines de kilomètres pour être livrée et on nous parle d’écologie ! Il faut arrêter.” Si les ventes plongent, il reste encore un secteur où Philippe et son salarié Mathieu tirent leur épingle du jeu : les cours de musique. C’est d’ailleurs la rai son principale de cette ouverture anachronique. “Même en fermant rue de Salins, on a toujours conti nué à donner des cours de musique dans un autre local.” Mathieu à la guitare et Philippe au piano, synthé et batterie. L’activité fonctionne sur le prin cipe d’une séance d’une heure

Un secteur où ils tirent leur épingle du jeu : les cours de musique.

adapté à la vente d’instruments de musique. On s’est juste posé sans faire aucune sorte de travaux” , explique réaliste ce commerçant bien conscient qu’il ne pourra inverser la ten dance même si

Mathieu et Philippe continent à donner des cours de guitare, piano, synthé, batterie.

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