La Presse Pontissalienne 288 - Janvier 2024

34 La page du frontalier

La Presse Pontissalienne n°288 - Janvier 2024

Opposition de style. Les matériaux composites appa raissent aussi dans la composi tion des skis de fond dans les années soixante-dix. Le F 72 mis au point par Yvon Vandel à Bois d’Amont illustre cette transition. La technique du skating et les skis idoines propulsent le nor dique vers des sensations de glisse inédites à partir des années quatre-vingt-dix. Entre les deux frises alpines et nordiques, plu sieurs îlots apportent des com pléments d’information sur la neige, le fartage, la fabrication des skis. À noter l’îlot dédié aux innovations qui n’ont jamais abouti sur des fabrications en série. Laurent Donzé maîtrise son sujet à la perfection. “On propose des visites guidées ou libres avec des supports de visite en anglais et en allemand” , complète le conser vateur qui gère le musée avec une salariée. n F.C. Exposition temporaire : zoom sur le ski actuel La première exposition tempo raire du Musée du ski plonge le visiteur dans le monde des com pétitions actuelles. Il y a plus de 100 ans, une paire de skis poly valents suffisait pour se déplacer, faire des sauts ou dévaler les pistes. Aujourd’hui, la pratique du ski s’est diversifiée dans une vingtaine de disciplines avec autant de skis différents. Toutes ces familles : ski alpin, ski nor dique, free-ski occupent le même espace. Le matériel présenté provient en grande partie de champions et championnes d’au jourd’hui. Musée du ski Le Boéchet www.museeduski.ch 00 41 32 961 23 36

LES BOIS Franches-Montagnes Le ski dans tous ses états au Boéchet Aménagé dans l’ancienne gare-restaurant du Boéchet sur la commune des Bois, vers La Chaux-de-Fonds, le nouveau Musée du ski invite chacun

“Je m’intéresse au ski sous tous ses aspects, du passé au présent”, explique Laurent Donzé qui tient des skis polyvalents fabriqués en 1900 à Zurich par la maison Richard Staub.

à découvrir l’histoire de cette discipline aux multiples usages : utilitaires, ludiques, sportifs. Un voyage beaucoup plus lointain qu’on ne l’imagine et qui reflète également le savoir-faire humain pour mieux apprivoiser cette matière fantastique qu’est la neige.

N iché au cœur des Franches-Montagnes dans le canton du Jura entre Les Bois et Le Noir mont, ce hameau du Boéchet compte une cinquantaine d’ha bitants et deux musées, l’un consacré aux paysans horlogers, l’autre à l’histoire du ski. Soit une densité de musées par habi tant supérieure à Paris, Londres ou New-York ! Voilà pour l’anec dote. Les racines de ce musée du ski qui a ouvert cet automne remon tent à l’enfance de Laurent Donzé, le conservateur, donateur, animateur des lieux. “On vivait dans une ferme isolée sur la com mune des Bois, j’ai découvert le ski très jeune pour aller à l’école qui était située à deux kilomètres de chez nous. Je n’ai jamais consi déré ces déplacements comme une épreuve, bien au contraire” , explique cet enseignant à la retraite âgé de 70 ans. Naissance d’une passion. La suite, c’est l’adhésion au ski club des Bois et les premières compétitions. Laurent Donzé qui est aussi le président de Roman die Ski de fond a beaucoup skié dans les années soixante-dix.

taurant du Boéchet dans l’idée d’un faire un lieu culturel. Connaissant la collection de Lau rent Donzé, elle lui propose de collaborer à la création d’un musée dédié au ski. Naissance de la fondation Musée du ski Le Boéchet. Cette entité juridique repose sur un comité de fondation chargé d’entériner les choix d’aména gement, de muséographie, d’or ganisation… “Andrée Guénat apporte les fonds et moi ma col lection, mes connaissances, un savoir-faire” , résume Laurent Donzé. Le musée du ski a ouvert ses portes le 20 septembre dernier. Le bâtiment s’organise sur trois niveaux. De l’accueil au rez-de chaussée, on accède au premier étage réservé à l’exposition tem poraire et qui abrite aussi une bibliothèque-salle pédagogique avec plus de 1 200 ouvrages en lien avec le ski. L’exposition per manente se situe au second niveau. Dans une scénographie mettant en valeur une partie des innombrables paires de ski de la collection, deux frises chrono logiques présentent l’évolution du ski alpin et du ski nordique.

“C’était la période charnière avec l’arrivée des matières plastiques dans la fabrication des skis. C’est à partir de là que j’ai commencé à collectionner quelques paires de skis en bois. J’avais aussi la chance d’occuper une ferme qui avait perdu sa vocation agricole, ce qui libérait de l’espace de stockage.” Naissance d’un collec tionneur. Laurent Donzé va se prendre au jeu de chercher, récupérer d’abord des skis de fond avant d’élargir ses prospections à toutes les autres formes de skis, aux équi pements, aux accessoires, aux livres… Soucieux de partager ses trouvailles, il monte des expo sitions temporaires à la demande sur des grandes courses comme L’Engadine ou pendant des grands événements comme les J.O. de Salt Lake City en 2002 ou plus récemment aux J.O. de la Jeunesse qui s’étaient tenus en partie dans la vallée de Joux en 2020. “Je m’intéresse au ski sous tous ses aspects, du passé au présent.” Le projet du musée prend véri tablement forme à partir de 2017 quand Andrée Guenat fait l’ac quisition de l’ancienne gare-res

à enrouleur en 1934 à Davos ouvre une nouvelle ère d’expan sion pour le ski alpin qui sera le roi des sports d’hiver. Émergence des marques de ski, des chaus sures en plastique à crochets, épisode des Moon-Boots, avène ment des skis paraboliques… L’exposition aborde toutes les petites histoires de la grande histoire du ski. La frise nordique se déroule tou jours sous l’angle chronologique. Elle met en évidence le retard technologique du nordique sur l’alpin. Ce qui expliquera pour quoi les grandes marques de ski alpin arriveront en force sur le marché du nordique. Le nordique se démocratise suite aux J.O. de Grenoble et par le biais des grandes courses populaires comme la Transjurassienne. “Le nordique incarne une image de nature, de liberté qu’on ne retrouve pas toujours dans les stations alpines avec les files d’attente aux téléskis” note le spécialiste.

De plus, des thématiques trans versales permettent d’aborder ce sport sous différents angles. “Des gravures rupestres en Scan dinavie ou en Sibérie témoignent que la pratique du ski remonte à des milliers d’années. La fonte des glaciers révèle des formes de ski très anciennes. Il n’y a pas de berceau géographique du ski mais des usages, des pratiques qui varient en fonction des époques et des objectifs.” Le ski a d’abord eu une vocation utilitaire. Il a servi par exemple à d’innombrables expéditions polaires. L’utilisation sportive émerge au début du XXème siè cle. Les expositions universelles, l’intégration des skis chez les militaires contribuent à une large diffusion du ski notamment en Europe centrale. La pratique évoluera au fil des avancées tech nologiques : apparition du lamellé-collé, arrivée des fixations à câbles, des carres métalliques. L’installation du premier téléski

FRANCHE-COMTÉ Douane Un scanner mobile pour fouiller plus efficacement les véhicules C’est une opération d’envergure qui n’est pas passée inaperçue sur les routes du Doubs. Fin novembre, les douaniers francs-comtois ont pu compter sur l’aide d’un scanner mobile et de la bri gade dédiée pour contrôler les véhicules. Objectif : lutter contre le trafic de stupéfiants et de tabac.

S’ il est efficace, le camion scanner mobile des services de douanes n’est pas forcément discret. C’est d’ailleurs là l’une des visées de l’opé ration d’envergure qui a eu lieu fin novembre pendant une semaine sur les axes routiers du Doubs et notamment les autoroutes: marquer les esprits pour rassurer les citoyens d’une part, et envoyer un signal vis-à-vis des tra fiquants d’autre part. Les routes com toises ne représentent pas un long fleuve tranquille pour le transport de stupé fiants et de tabac de contrebande dans un flux Nord-Sud important. Car l’autre objectif fixé reste la lutte contre la criminalité organisée et en premier lieu le trafic de stupéfiants et

de tabac mais également les contrefa çons. Concrètement, grâce à un bras qui se déploie tel un portique à bagage dans les aéroports, le scanner mobile permet de radiographier aux rayons X les véhicules qui passent en dessous. Les poids lourds et leur chargement, parfois difficilement accessibles aux agents lors d’une fouille, sont particu lièrement visés par ce dispositif. Les brigades des douanes de Franche Comté et la brigade spécialisée du scan ner mobile s’associent lors de l’opération. Les agents des brigades terrestres ciblent, rabattent et escortent les véhi cules vers le scanner mobile. “Des agents sont spécialement formés à la lecture et à l’analyse d’images, ils se font une

idée du contenu du chargement, iden tifient potentiellement des caches et orientent les brigades pour la fouille approfondie. Sans le scanner, les agents sont confrontés à des situations beaucoup plus compliquées, chronophages, notam ment avec des chargements en vrac” , explique Thomas Lamy, chef division naire aux douanes de Franche-Comté. L’atout non négligeable du scanner mobile est un gain de temps significatif dans les contrôles. Lorsque la fouille d’un chargement de plusieurs tonnes de marchandises d’un poids lourd peut prendre plusieurs heures à des agents, le scanner le radiographie entre 15 à 30 minutes et guide plus précisément la fouille. À titre d’exemple début novem

Fin novembre, le scanner mobile a été déployé sur tout le territoire franc-comtois. 200 poids lourds ont ainsi été contrôlés.

du Havre. Les camions scanner mobile ne sont pas affectés à une brigade régio nale en particulier et rayonnent dans tout le pays selon une programmation semestrielle. En 2022, la Franche-Comté avait connu une belle année avec la saisie de 5,4 tonnes de produits stupéfiants et 11 tonnes de tabac de contrebande. 2023 semble suivre la même courbe. Les chif fres des douanes de Franche-Comté seront d’ailleurs communiqués en ce début d’année. n L.P.

bre, du côté de Nice, la douane a réussi à intercepter 330 kg de cannabis cachés au milieu d’un chargement de farine animale. Le poids lourd était en pro venance d’Espagne. “Cela permet d’in tensifier nos contrôles. Pour les auto mobilistes, c’est moins de délais d’immobilisation et on porte moins atteinte à la fluidité de la circulation” , poursuit Thomas Lamy. La France, qui a été l’un des premiers pays à se doter d’un tel outil de détec tion, compte depuis 2007 deux camions scanner mobile et un fixe, situé au port

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