La Presse Pontissalienne 286 - Novembre 2023
22 Le dossier
La Presse Pontissalienne n°286 - Novembre 2023
l Gendarmerie Les flagrants délits difficiles La vidéo-protection, un des trois piliers de la sécurité en zone gendarmerie Avec 112 gendarmes au service d’une compagnie qui couvre une bonne partie du Haut-Doubs, le commandant Thierry Combe-Chevaleyre compte beaucoup sur la vidéo protection pour résoudre certaines affaires. Équipez-vous !
“Sans les caméras, on n’aurait pas identifié les auteurs”, souligne Thierry Combe Chevaleyre, le commandant de la compagnie de gendarmerie de Pontarlier.
L a compagnie de gendarmerie de Pontarlier englobe 140 com munes sur un espace qui fait 80 km du nord au sud et envi ron 40 km d’ouest en est. L’effectif est réparti en 11 brigades en y incluant le Peloton de Surveillance et d’Inter vention de Gendarmerie de Montbe noît. “Cela représente un vaste territoire montagneux avec de l’habitat dispersé. Les conditions de circulation sont par fois compliquées en hiver” , explique le commandant Combe-Chevaleyre pour justifier que les temps d’intervention de la gendarmerie doivent prendre en compte ces paramètres géographiques et climatiques… Pas facile dans ces circonstances d’iden tifier ou de prendre les auteurs en fla
grant délit. D’où l’intérêt pour les gen darmes de pouvoir s’appuyer sur de la vidéo-protection. “Dès que l’on est informé d’un fait de délinquance et
qu’on peut utiliser ce type de dispositif, on fait une réquisition au maire de la commune concernée. Les consul tations se font systé matiquement sur réquisition.” Le com mandant de la compa gnie estime que la vidéo-protection n’est pas encore assez déve loppée dans le Haut Doubs même si on en trouve de plus.
citoyenne en alertant les forces de l’ordre si suspicion d’acte criminel. “Les trois dispositifs se com plètent et permettent de combler les trous dans la raquette” , vulgarise le commandant de la compagnie. Après trois années de relative accalmie sur le front des cambriolages, 2023 marque une reprise assez nette du phénomène. “En réponse, on mobilise plus les gendarmes sur le terrain et on s’appuie aussi davantage sur la vidéo protection pour enquêter.” n F.C.
“La vidéo protection enlève le sentiment d’impunité.”
Labergement-Sainte-Marie vient de s’y mettre. Des réflexions sont en cours dans le Val de Morteau. Avant chaque installation, le référent sûreté du grou pement de gendarmerie vient faire un diagnostic sur le terrain pour posi tionner au mieux les caméras. “La vidéo-protection enlève le sentiment d’impunité même si elle n’empêche pas le passage à l’acte. Elle complète effi cacement l’enquête de voisinage. Cela nous a permis de résoudre différentes affaires sur des violences physiques
en réunion, des faits d’attaques de biens type cambriolages, vols de véhicule. Sans les caméras, on n’aurait pas pu identifier les auteurs” poursuit le com mandant. La sécurité en zone gendarmerie repose sur trois piliers. D’abord la présence des gendarmes sur la voie publique. Ensuite la vidéo-protection qui permet de quadriller le territoire sur les points de passages stratégiques, les routes, les carrefours structurants. Le troi sième pilier implique la participation
l Frasne
Un enlèvement d’enfant en Suisse Six nouvelles caméras installées d’ici la fin du mandat On dénombre aujourd’hui 14 postes de visualisation équipés de caméras de vidéoprotection sur la commune de Frasne. Utile et sécurisant.
C ambriolages, infra ctions routières, dégra dations, incivilités, les bourgs-centres et les villages n’échappent pas à la délinquance générale qu’on retrouve en milieu urbain. Les faits sont sans doute moins nom breux mais peuvent menacer la sécurité des gens et coûter cher aux communes en termes de réparation. Aussi la plupart des collectivités finissent par s’équiper. Frasne a investi dans la vidéo
protection depuis deux mandats. “On a fait les choses progressi vement avec une réflexion qui s’est accélérée en ce début de mandat car les techniques et les autorisations ont évolué” , explique André Chrétien, l’ad joint en charge des travaux et de la sécurité. La commune de Frasne compte aujourd’hui 14 points de visua lisation et projette d’installer six autres caméras d’ici la fin du mandat. “Comme on a pris le temps, cela nous a permis de
voir ce qui fonctionnait ou pas dans notre système de vidéopro tection. On a pu également iden tifier de nouveaux points sensi bles.” Le dispositif actuel permet de couvrir toutes les entrées et sorties de la localité. Il comprend des caméras classiques et des L.A.P.I., sigle pour désigner les modèles adaptés à la Lecture Automatisée des Plaques d’Im matriculation. “Cette spécificité peut être activée et visualisée seulement par la gendarmerie” , indique Philippe Alpy. À Frasne, trois élus - le maire, le 1 er adjoint et l’adjoint à la sécurité ainsi que le responsable informatique - sont habilités pour accéder au poste de contrôle connecté à l’ensemble des points de visualisation. “Pour avoir une installation fia ble, il faut compter environ 2 000 euros pour une caméra. C’est, du moins, le choix que nous avons fait” , estime André Chrétien en rappelant que le choix des sites et le positionne ment des caméras font l’objet d’une validation et se fait en concertation avec la gendarme rie et le Raid. Parmi les faits marquants, les caméras de Frasne ont permis
On dénombre aujourd’hui à Frasne 14 points de visualisation placés aux endroits stratégiques.
malfrats utilisent les mêmes véhicules pour commettre leurs actes d’un village à l’autre. “Ces installations ont un impact sécu ritaire. La vidéoprotection, c’est maintenant indispensable. Cela nous permet également de pro téger le patrimoine communal des dégradations, tags et autres actes de vandalisme.” n F.C.
seuls les gendarmes ont le droit de visualiser les images et l’ou verture de l’armoire contenant le poste de contrôle se fait en présence des élus. “Un citoyen ne peut pas solliciter les élus pour accéder aux images” , pré cise Philippe Alpy. La vidéoprotection participe parfois à l’élucidation de vols en bande organisée quand les
par exemple de repérer le pas sage d’un véhicule ayant servi à un enlèvement d’enfant en Suisse. Autre exemple, “un camion qui avait embouti une barrière avant de prendre la fuite a pu être identifié grâce aux caméras. Cela a permis de retrouver la société qui a payé les réparations.” Dans les communes rurales,
Seuls les gendarmes ont le droit de visualiser les images sur réquisition.
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