La Presse Pontissalienne 286 - Novembre 2023
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La Presse Pontissalienne n°286 - Novembre 2023
Vers une nouvelle géographie des quartiers à Pontarlier
Les volumes de chablis en hausse constante
À l’image de nombreuses communes forestières du Haut-Doubs, Pontar lier multiplie les coupes sani taires au détriment des coupes de bois verts. Les coupes sani taires concernent les arbres desséchés par les températures excessives ou touchés par les scolytes. Elles ont représenté cette année pas moins de 70 % des coupes totales, pour un volume de 8800 m 3 , contre 5800m 3 en 2022, “et peut-être encore quatre fois moins qu’il y a quelques années” note Patrick Genre le maire de Pon tarlier. “Les coupes sanitaires L e 13 octobre dernier, une délégation intersyndicale composée de représen tants de la C.G.T., de la C.F.D.T., de F.O. et de la F.S.U.-Snuipp a été reçue par le sous-préfet de Pontarlier Nicolas Onimus dans le cadre de la journée de mobilisation nationale sur la question des salaires. “Nous
représentaient 40 % des coupes totales il y a encore 5 ans” complète Pierre-Yves Siramy, le directeur de l’immo bilier, de la forêt et de l’énergie à la C.C.G.P. Pour l’année prochaine, Pon tarlier a décidé de ne pratiquer aucune coupe de bois vert dans l’objectif de ne pas saturer un marché du bois déjà bien mal mené par l’affût de bois scolyté. “Nous sommes en réflexion pour implanter d’autres essences plus adaptées au changement climatique, mais il faudra plusieurs décennies pour régénérer la forêt, on doit voulions rappeler au représen tant local de l’État que le gou vernement a les moyens d’im poser aux organisations professionnelles de se mettre autour de la table pour négocier autour de la question des salaires. Nous voulions lui rap peler qu’un nombre de plus en plus important de nos conci
Les concertations citoyennes ont permis de faire remonter les besoins des habitants sur leur vie quotidienne et les actions qu’ils aimeraient voir mises en place.
Comme la plupart des forêts du Haut-Doubs, la forêt pontissalienne souffre.
donc se préparer à des années plus difficiles” complète le spé cialiste. Les recettes liées au bois sont d’environ 300 000 euros par an à Pontarlier. Si ce n’est pas négligeable en soi, le bois repré
sente moins d’1 % du budget de la Ville qui atteint 44 millions d’euros. Contrairement à d’au tres petites communes fores tières du Haut-Doubs pour les quelles les recettes liées au bois sont vitales. ■
Les syndicats maintiennent la pression D’
ici la fin de l’année, la Ville de Pontarlier doit rendre sa copie concernant le
et devenir aussi un quartier politique de ville. Car la municipalité a dû composer avec la volonté de l’État de faire disparaître du dispositif les Q.V.A., les quartiers de veille active. Or Berlioz et les Pareuses étaient jusqu’à présent inscrits comme Q.V.A. Si la Ville attend pour l’heure la vali dation du décret validant ces deux nouveaux quartiers comme quartiers de la politique de ville (ou quartiers prioritaires), cette nouvelle géogra phie permettra d’apporter des moyens financiers supplémentaires. “La politique de la ville est un bon ticket d’entrée pour déclencher des crédits communs de la Région, de la D.R.A.C. etc. On peut ensuite enchaîner des programmations d’ac tions, poursuit Bénédicte Hérard. Ça ne réglera pas tout, ce n’est pas de la magie, mais c’est un levier supplémentaire qui permet un meil leur accompagnement.” Ce dispositif bénéficie notamment aux bailleurs sociaux qui ont plus de facilités pour rénover les quartiers. ■
renouvellement des contrats de ville. Ce dispositif, devenu Engagements quartier 2030 permet de mettre en place des actions de la politique de la ville pour les quartiers prioritaires. Il doit être renouvelé en 2023 et pour ce faire, la Ville a organisé des concertations citoyennes, pour cha cun des trois quartiers identifiés comme prioritaires : le Grand Longs Traits, Berlioz et les Pareuses. “Nous sommes en train de modifier la géo graphie prioritaire, explique Béné dicte Hérard, adjointe en charge de la politique de la ville. On allonge le quartier du Grand Longs-Traits pour inclure Berlioz et notamment l’école Pergaud.” Cet agrandisse ment du quartier prioritaire permet d’atteindre le seuil des 1 000 habi tants, ce qui enclenche l’entrée comme quartier de la politique de la Ville. Côté Pareuses, la géographie a également été redessinée pour atteindre la barre des 1 000 habitants
toyens n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois dans ce contexte inflationniste” résume Alain Tailleur, le représentant de la C.G.T. La délégation a trouvé un sous-préfet “à l’écoute, et qui s’est engagé à faire remonter nos revendica tions au préfet puis au gouver nement” dit M. Tailleur, sans pour autant que les syndicats soient bien optimistes sur l’issue de cette démarche. Les représentants des salariés ont également abordé la ques tion de l’égalité salariale femmes-hommes qui selon eux reste un point “inadmissible et injustifiable de la part des employeurs.” Pour appuyer ses propos, l’intersyndicale a pris appui sur le dernier baromètre de la pauvreté en France qui
indique notamment que “les difficultés à assurer les dépenses courantes augmen tent encore cette année et attei gnent de nouveaux records. 45 % (+ 6 points en un an) des Français interrogés déclarent rencontrer des difficultés pour payer certains actes médicaux, 45 % (+ 4 points) pour payer leurs dépenses d’énergie, 43 % (+ 6 points) pour consommer des fruits et légumes frais. Et près d’un Français sur trois (32 %) rencontre même des dif ficultés pour se procurer une alimentation saine, lui permet tant de faire trois repas par jour.” Cette situation de précarité n’épargne évidemment pas les travailleurs du Haut-Doubs payés au S.M.I.C. ou juste au dessus. ■
Les syndicats du Haut-Doubs ont fait part de leurs reven dications le 13 octobre dernier à Pontarlier (photo D.R.).
E n ce numéro automnal, nous entrons dans un mois de commémorations. Voilà 105 ans que le Premier conflit mondial a pris fin après quatre années d’horreurs qui ont versé le monde dans l’abîme. Un siècle plus tard, qu’en reste-t-il des leçons qu’on se doit de tirer de ces cérémonies du souvenir ? Pas grand chose hélas. Ce travail de mémoire est pourtant plus que jamais nécessaire dans cette période secouée par de nouveaux conflits qui rugissent aux portes de l’Eu rope : Ukraine, Arménie et bien sûr Proche Orient. Dans un contexte où tentent de souffler sur les braises certaines franges de la représentation nationale qui pensent cyniquement servir leurs intérêts électo ralistes en jouant la carte du chaos et de la division. Le débat que ces élus nationaux nous infligent n’est pas à la hauteur. On Éditorial Obscurantisme
ner. Ces réactions en disent long sur l’état de fragmentation avancée de notre démo cratie que les extrêmes, qu’ils soient de droite comme de gauche ont réussi à pro voquer, rendant toujours plus fragile l’édifice républicain. L’embrasement du Proche Orient par une frange de plus en plus fana tisée, et ses dramatiques résurgences qui ont frappé une nouvelle fois la France, et symbole suprême, un enseignant chargé de transmettre à ses élèves les notions du bien vivre ensemble, ne peuvent que nous rappeler l’indiscutable nécessité de se sou venir de notre histoire et de ceux qui ont contribué à sauver nos valeurs démocra tiques. Ni passéiste, ni étriqué dans un patriotisme suranné, le travail de mémoire est au contraire un rempart indispensable au retour toujours plus menaçant de nou velles formes de barbarie et une ouverture indispensable à transmettre aux nouvelles générations comme un rempart à l’absurde et à l’obscurantisme. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
évoque entre autres une bonne partie des membres de La France Insoumise devenus les indignes représentants de ceux qui ont contribué à les élire. Leur abjecte réaction suite au déclenchement des attaques bar bares perpétrées le mois dernier en Israël en dit long sur la véritable nature de ce parti qui n’aspire qu’à une chose : le dés ordre. Il n’est pas surprenant dès lors de constater que dans l’opinion, ce parti d’ex trême gauche est désormais jugé par les Français plus dangereux pour la démocratie que le Rassemblement National ! Même si une analyse plus fine au regard de l’his toire pourrait tout de même démentir ces impressions sondagières. C’est dire l’étiage de considération que les représentants insoumis ont su inspirer à l’opinion publique en moins de deux ans de présence sur les bancs de l’Assemblée. Il n’est certes pas plus rassurant de constater qu’une moyenne de plus en plus nette de Français considère le R.N. comme apte à gouver
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