La Presse Pontissalienne 286 - Novembre 2023

12 Pontarlier

La Presse Pontissalienne n°286 - Novembre 2023

SANTÉ

Le nouveau directeur du C.H.I.H.C.

“Je suis impressionné par l’engagement des acteurs locaux”

En poste depuis le 2 octobre à la place d’Olivier Volle qui a fait valoir ses droits à la retraite, Jean-David Pillot, 62 ans, arrive à la tête du Centre Hospitalier Intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.) à Pontarlier avec une solide expérience qu’il compte bien mettre au service d’un établissement avec ses forces et ses faiblesses, et malgré tout bien ancré dans son territoire de santé. Entretien.

les hôpitaux locaux de Mouthe, Ornans, le pôle psychiatrique du Grandvallier. Partout où je suis allé, j’ai été impres sionné. Il y a un énorme potentiel avec des médecins et du personnel motivé, sans oublier les liens tissés avec la méde cine de ville. Le maillage entre généra listes et la C.P.T.S. est très fort et l’objectif est de continuer dans ce sens. J.-D.P. : J’ai découvert des professionnels d’excellent niveau qui connaissent très bien le contexte sanitaire du Haut-Doubs. On a la chance d’être dans le même grou pement hospitalier de territoire que le C.H.U. Minjoz. Cela a permis de créer et de développer des liens et des coopé rations en chirurgie, gynécologie, onco logie. Quand le plateau technique de Pontarlier est insuffisant, le patient est transféré à Besançon. Les échanges avec le C.H.U. se déclinent aussi avec les outils de télé-consultation, télé-expertise… L.P.P. : Le C.H.I.H.C. est-il en bonne santé sur le plan de l’activité, des finances ? J.-D.P. : On est en train d’évaluer l’activité en sachant qu’elle est à un très bon niveau et avec l’objectif de renforcer les presta tions des spécialistes et de favoriser la L.P.P. : Votre impression sur l’hôpital en lui même ?

sortie des malades vers les structures d’aides comme les soins de suite, l’hos pitalisation à domicile, l’A.D.M.R., le S.S.I.A.D., etc. La situation financière est globalement saine. Elle fait l’objet d’un audit comme à chaque changement de directeur. L.P.P. : Difficile quand même d’ignorer les tensions sur le personnel ! J.-D.P. : Effectivement, c’est l’une des fai blesses du système. On est toujours en recrutement et en renforcement des équipes médicales dans toutes les spé cialités. Un travail de fond est mené avec les internes pour essayer de les fidéliser. On a la chance qu’ils viennent d’eux mêmes à Pontarlier. À nous d’agir pour faciliter leur installation. L.P.P. : Comment remédier aux difficultés de recrutement ? J.-D.P. : Comme on ne peut pas lutter avec la Suisse sur le plan des salaires, on mise sur la qualité de vie au travail. Cette dynamique repose sur des équipes renforcées et soudées. L.P.P. : On sait les difficultés de trouver des loge ments dans le secteur à des prix abordables ! J.-D.P. : C’est vrai. On travaille sur ce sujet avec les élus. La qualité de vie au

L a Presse Pontissalienne : Pontarlier, c’est un choix d’affectation ? Jean-David Pillot : Oui. Je suis originaire de la région d’Orgelet. Je souhaitais donc me rapprocher du Jura familial, d’où cette décision de postuler au poste de directeur du C.H.I.H.C. L.P.P. : Quel est votre parcours dans les grandes lignes ? J.-D.P. : J’ai suivi une formation de méde cin-urgentiste à Toulouse. Puis j’ai exercé cette profession pendant 27 ans dans différents hôpitaux pour terminer à Lons le-Saunier. J’ai passé le concours de direc tion il y a dix ans pour travailler à Mau beuge, Elbœuf-Louviers avant de venir prendre mon premier poste de directeur à Pontarlier.

J.-D.P. : Oui, et je compte bien la mettre au service de la santé publique. L.P.P. : Avez-vous été accompagné par l’ancien directeur pour la prise de poste ? J.-D.P. : Non, il n’y a pas de tuilage si l’on peut dire. En revanche, j’ai travaillé pen dant deux mois mon dossier de candi dature pour savoir où je mets les pieds et être opérationnel sitôt nommé. Cela permet de se projeter et de projeter le C.H.I.H.C. dans l'évolution économique, démographique et sociale du territoire sur les dix voire vingt ans à venir. L.P.P. : Quel diagnostic en tirez-vous ? J.-D.P. : Je découvre des choses extraor dinaires avec un vrai engagement des acteurs locaux sur la structuration de l’offre de soins. J’ai fait le tour des unités rattachées au C.H.I.H.C., à savoir les E.H.P.A.D. de Levier, Nozeroy, Doubs,

travail repose aussi sur la formation et l’accompagnement des agents. Le C.H.I.H.C. est engagé dans la démarche “marque employeur” qui vise à asseoir l’établissement sur une reconnaissance au niveau de la patientèle et du recru tement. Cette marque employeur est en cours de labellisation. L.P.P. : D’autres fragilités ? J.-D.P. : On a un vrai problème d’ambu lances disponibles pour le retour ou le transfert des patients. On se pose la question de former en interne un service ambulancier. C’est une façon de répondre à un manque qui bloque le fonctionne ment de l’hôpital.

L.P.P. : Vous avez une belle expérience à faire valoir ?

ESCRIME Catégorie vétérans Bertrand Beaurenault, champion du monde de fleuret par équipes Ce Pontissalien est revenu de ses premiers championnats du monde vétérans disputés à Daytona aux États-Unis auréolé d’une médaille de bronze en individuel et d’un titre mondial remporté avec l’équipe masculine de fleuret.

A u-delà des résultats, quelle sur prise de découvrir qu’il existe un Pontissalien pratiquant l’es crime à ce niveau ! Habitant à Pontarlier depuis vingt ans, Bertrand Beaurenault s’entraîne régulièrement au cercle d’escrime du Haut-Doubs. “J’essaie d’apporter mon savoir-faire aux jeunes et je m’implique dans la vie du club. On avait organisé par exemple le challenge de la Fée verte, une com pétition amicale pour mettre les fémi nines à l’honneur” , explique celui qui est toujours licencié à la Société d’es crime de Lyon, le club qui l’a formé au fleuret. Dans sa jeunesse, il a pratiqué l’escrime au plus haut niveau. “Je m’entraînais à l’I.N.S.E.P. avec l‘espoir d’être sélec tionné aux J.O. de Sydney en 2000 mais je n’ai pas été retenu. J’avais alors 27 ans. J’ai mis un terme à ma carrière sportive en 2001 puis j’ai cherché du

travail. Comme mon épouse avait un emploi dans le Doubs, on est venu s’ins taller dans le coin.” Biologiste de formation, Bertrand Beau renault n’a jamais coupé les ponts ni avec son club lyonnais ni avec la com

pétition, ni avec le sport en général. Il s’est mis au ski de fond, au V.T.T. depuis son arrivée dans le Haut-Doubs. Il a aussi pratiqué le handball loi sirs. Tout en continuant à fréquenter une ou deux fois par semaine les salles d’escrime à Pontarlier, Lyon, parfois à Lausanne. Rien de surprenant de le voir prolonger sa carrière chez les vétérans où il ne tarde pas à s’illustrer avec plusieurs titres aux championnats d’Europe

Bertrand Beaurenault, 4 ème en partant de la gauche, avec les cinq autres fleurettistes de l’équipe de France, championne du monde vétérans (photo D.R.).

“On faisait partie des favoris.”

direction de la Floride. Il retrouve dans le groupe France pas mal de copains qui partagent la même passion. Avec certains, c’est une amitié qui dure depuis plus de 30 ans. “On a été un peu déçu de la destination. Daytona Beach, c’est une station balnéaire fréquentée essentiellement par des retraités…” Ravi pour autant d’honorer sa sélection, l’escrimeur pontissalien termine sur la troisième marche du podium en indi viduel. “Les équipes sont composées de

6 personnes réparties en duo par caté gorie d’âge, + de 50 ans, + de 60 ans et + de 70 ans. On faisait partie des favoris. On a finalement gagné à la mort subite 18-17 contre les Italiens.” Le lendemain de son arrivée en France, Bertrand Beaurenault reprenait le chemin du travail avec déjà l’ambition de briller aux prochains championnats de France puis d’Europe et de rêver à nouveau d’une qualification aux mondiaux. n F.C.

en individuel et en équipe. “Le niveau est bien sûr moins élevé que chez les seniors, mais c’est beaucoup plus com pliqué de faire carrière chez les vétérans car on doit mener de front le sport, le travail et la vie de famille” , poursuit le fleurettiste qui a dû patienter jusqu’à 50 ans pour pouvoir disputer les cham pionnats du monde. C’est l’âge de départ pour ces épreuves. Sélection en poche, il embarque le 11 octobre avec l’équipe de France en

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