La Presse Pontissalienne 285 - Octobre 2023

Le portrait 43

La Presse Pontissalienne n°285 - Octobre 2023

PONTARLIER

620 km à travers les Alpes

Robert Bettinelli, son bonheur est sur les chemins À 80 ans, le Pontissalien vient de réaliser la grande traversée des Alpes à pied. 620 km entre la Haute-Savoie et Nice à la force des mollets. En pleine forme, ce globe-trotter a encore bien d’autres projets en tête.

L a plupart des randonneurs font ce périple en 43 étapes. Pour lui, ce sera en 30 jours, et 28 étapes seule ment ! Et quelles étapes ! Jusqu’à 28 km et près de 2 000 m de déni velé positif à avaler en une jour née. Pour Robert Bettinelli, non seulement ce n’est pas une souf france, mais un réel plaisir que de parcourir les sentiers du monde. À 80 ans, son appétit de décou vertes est insatiable. C’est en solitaire qu’il a accompli ce récent périple à travers les Alpes, juste accompagné de sa petite-fille Marie-France durant la première semaine. “Marcher seul n’a jamais été un souci pour moi. Je ne me sens jamais seul en mon tagne” observe l’alerte octogé naire dont l’endurance en a

étonné plus d’un pendant ce par cours qu’il a effectué du 13 août eu 12 septembre dernier. En un mois, le Pontissalien aura avalé une cinquantaine de cols alpins pour plus 60 000 m de dénivelé total à la seule force des mollets, de refuge en refuge, en bravant la pluie, les grosses chaleurs, le manque d’eau ou encore la neige en haut de certains cols. Ses mollets, il faut dire qu’il les a toujours bien entraînés. Ce grand sportif, ancien lutteur - il a été champion de France junior de lutte - est un des piliers du C.A.F. de Pontarlier, le club alpin dont il fut d’ailleurs président pendant cinq ans et avec qui il randonne toujours chaque semaine. Au sein du C.A.F., il a formé des dizaines de randon neurs aux subtilités de l’orien

Randonneur chevronné, le Pontissalien Robert Bettinelli est membre du C.A.F. de Pontarlier depuis une cinquantaine d’années.

vie. Le randonneur pontissalienne n’oublie pas non plus sa chance d’avoir une épouse qui le laisse réaliser ses rêves d’évasion. Elle, c’est une autre passion qui l’anime : le scrabble dont elle est une championne. La randonnée est sans doute un élixir de jeunesse pour Robert Bettinelli dont le poids des ans semble glisser sur lui. “Je suis forcément moins en forme qu’avant reconnaît-il. Mais ce qui fait que je ne suis pas exténué à la fin d’une journée de randon née, c’est parce que je sais doser mon effort. Et cette qualité, elle vient avec l’âge!” sourit-il. n J.-F.H.

n’a pas encore étanché sa soif de découvertes et de voyages, loin de là. “Je rêve retourner l’an pro chain au Pérou sur les traces d’un second Macchu Picchu découvert il y a quelques années, mais qui n’est accessible qu’à pied au prix de gros efforts” indique le sportif. Mais qu’est-ce qui pousse l’octo génaire à toujours reprendre ses bâtons de marche ? “Dans la vie, j’ai remarqué que les gens se met tent parfois des freins pour beau coup de projets. Mais il faut y aller! Et c’est une fois qu’on entame ces projets qu’on peut se dire si c’est possible de les réaliser ou pas. Il ne faut pas renoncer d’emblée !” Une belle leçon de

avoir peur? “La conscience des dangers est primordiale en mon tagne. C‘est parfois plus coura geux de dire qu’on renonce à une ascension que de s’obstiner à vou loir arriver au sommet. Ces notions de sécurité, je les ai tou jours inculquées aux jeunes du C.A.F.” dit-il. Et comme si ça ne suffisait pas, Robert Bettinelli est également un astronome passionné. C’est lui qui a réalisé la coupole de l’observatoire de la Perdrix à Hauterive-la-Fresse. Ses décou vertes et ses photographies de comètes ont même valu à l’ob servatoire de la Perdrix d’être référencé sur le site de la N.A.S.A. À 80 ans passés, Robert Bettinelli

tation et de la rando en mon tagne. Le randonneur pontissalien est aussi un grand amateur de vol cans. “J’ai déjà emmené des dizaines de personnes au sommet de l’Etna, du Stromboli, de Vul cano et de bien d’autres volcans en Amérique du Sud, à La Réu nion, en Islande ou en Guade loupe. D’ailleurs, je compte bien retourner dès l’année prochaine au sommet de l’Etna. Je n’y suis pas retourné depuis le Covid et ça me manque…” confesse le globe-trotter. Le Pontissalien a également usé ses semelles sur les pentes de l’Himalaya à l’as saut de mastodontes de plus de 7 000 m d’altitude. Sans jamais

Robert Bettinelli lors de sa récente épopée à travers les Alpes

le mois dernier.

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