La Presse Pontissalienne 284 - Septembre 2023
22 Le dossier
l Explications La “Madame routes” du Département “Nous voulons faciliter les déplacements du quotidien” Florence Rogeboz, la conseillère départementale de Pontarlier, vice-présidente du Département du Doubs en charge des mobilités et des infrastruc tures, justifie la décision prise par la collectivité et le choix des sections de routes retenues. L a Presse Pontissalienne: Pourquoi avoir décidé, plu sieurs mois après la Haute Saône et le Jura, de repasser une partie des routes départementales à 90 km/h ? remarques d’automobilistes des cantons frontaliers aux autres départements qui mettaient en avant l’incohérence du système. Il était difficile de comprendre que d’un côté on pouvait rouler à 90 km/h et pas de l’autre.
Ce qui a motivé le fait que toutes les portions de route n’aient pas été retenues pour un retour à 90. Par ailleurs, avant de prendre la décision, nous avons consulté l’en semble des 571 maires du dépar tement, près de la moitié ont répondu à nos questions et tout cela nous a permis d’identifier quels itinéraires il serait opportun de relever à 90 km/h. L.P.P. : Quel a été le résultat de ces ana lyses ? F.R. : Au final, 36 itinéraires ont été retenus. Sur ces itinéraires, si on exclut les zones à 70 km/h et les zones en ville, on arrive à 788 km d’itinéraires, soit 28 % des 3 680 km composant le réseau rou
Florence Rogeboz est vice-présidente du Départe ment du Doubs chargée des mobilités et des infra structures (photo Département
Florence Rogeboz : D’abord parce que la loi d’orientation des mobilités nous donnait la possibilité d’avoir ce regard sur les routes départe mentales et ensuite, parce qu’au sein de la collectivité départemen tale, nous avions pris un engage ment fort avec deux objectifs : faci liter les déplacements du quotidien aux habitants de ce département, et apporter justement une homo généisation par rapport à nos deux départements voisins qui étaient repassés aux 90 km/h, et ainsi évi ter les ruptures dans les secteurs limitrophes. On avait souvent des
L.P.P. : Les risques en matière d’acciden tologie ont-ils été bien pris en compte ? F.R. : Entre septembre 2022 et juin dernier, un travail très fin a été mené sur cette question avec les services du Département sur la base des travaux du C.E.R.E.M.A. (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) avec une prise en compte de l’acciden tologie pour chaque section de route, sur le réseau structurant comme sur le réseau de desserte.
du Doubs - L. Georges et M. Sire).
tier départemental. Le relèvement à 90 km/h sur ces portions de route est effectif à partir du moment où les nouveaux panneaux ont été posés. Ce qui est désormais fait partout. L.P.P. : Difficile tout de même de s’y trouver sachant que les routes nationales restent à 80 km/h… F.R. : Les routes nationales sont du ressort de l’État, il conviendrait à l’État de répondre à cette inter rogation… L.P.P. : Des mesures d’accompagnement de ce retour des 90 km/h sont censées être prises. De quoi s’agira-t-il ? F.R. : C’est par exemple de la signa létique renforcée dans des zones sinueuses, des précisions sur la longueur des portions passées à 90 km/h, du marquage au sol, des balises dans les virages… Autant d’éléments complémentaires pour accompagner ce retour des 90 km/h. L.P.P. : Qu’en est-il de l’impact de cette mesure du point de vue des émissions de gaz à effet de serre ? F.R. : Sur cette question, nous nous sommes rapprochés de l’association Atmo-B.F.C. qui a réalisé des études précises au moment où on était passé à 80 km/h. Le C.E.R.E.M.A. affirmait déjà que l’impact était faible mais nous avons voulu aller plus loin en fai sant ce travail avec Atmo. Le volume supplémentaire de gaz à
effet de serre est évalué à 2000 tonnes. Ce qui peut paraître beau coup à première vue mais c’est à peine 0,15 % des émissions totales liées au trafic. Et ces 2 000 tonnes, nous nous sommes engagés à les compenser par des mesures qui seront prises dans les prochains mois. Un opérateur privé va nous accompagner pour prendre les bonnes mesures qui pourront par exemple être du reboisement à certains endroits en lien avec l’O.N.F., ou encore d’autres amé nagements favorisant la biodiver sité. L.P.P. : Si l’accidentologie devait augmenter sur les portions repassées à 90 km/h, vous pourriez revenir en arrière ? F.R. : Nous travaillons étroitement sur ce point avec la commission départementale de la sécurité rou tière. Nous serons très vigilants sur ce point. F.R. : L’installation des 1 000 pan neaux aura coûté 250000 euros. Il y avait très peu de panneaux avant, parce que les 90 km/h et les 80 km/h étaient alors des mesures nationales qui s’appli quaient partout. Des panneaux n’existaient que quand on sortait d’une route à 110 km/h. D’où la nécessité cette fois d’acquérir près de 1000 panneaux pour ces 788 km de chaussée. n Propos recueillis par J.-F.H. L.P.P. : Quel est le coût du retour des 90 km/h ?
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