La Presse Pontissalienne 282 - Juillet 2023
10 Pontarlier
La Presse Pontissalienne n°282 - Juillet 2023
ENVIRONNEMENT
De nouvelles pratiques
Espaces verts : quand la nature reprend ses droits Fauches tardives, plantes vivaces, adaptation au réchauffement climatique : la Ville de Pontarlier adopte une nouvelle politique de gestion des espaces verts. Plus naturelle, plus intuitive.
différemment les espaces verts. Cela sous entend aussi de former, responsabiliser les agents qui s’en occupent, pour offrir, au final, une autre vision de la ville. On veut garder des espaces de biodiversité qui n’existaient plus, ou moins qu’avant” , souligne Patrick Genre, le maire de Pon tarlier. Il s’agit maintenant de répondre à dif férents enjeux qui constituent la feuille de route de cette politique espaces verts. “En premier lieu, on doit adapter nos pratiques au changement climatique en privilégiant les plantes vivaces, la diversité des essences. Dans cette logique, on va réduire, par exemple, le nombre de jar dinières. C’est l’occasion de créer des îlots de fraîcheur, en préservant des espaces naturels ombragés, que ce soit sous un arbre isolé ou dans un petit bosquet” , annonce Jean-Marc Grosjean, le premier adjoint en charge du développement durable. Et Patrick Genre de souligner : “On replante toujours plus d’arbres qu’on en abat comme ce sera le cas en aména geant le nouveau terrain synthétique au
S’ il l’on peut difficilement s’en réjouir, le réchauffement cli matique a aussi le mérite de remettre en cause des façons de faire qui ne sont plus du tout en phase avec les enjeux sociétaux et environne mentaux actuels. Peu à peu les collecti vités se mettent au vert au sens le plus naturel du terme. La Ville de Pontarlier a déjà adopté depuis quelques années la politique du “zéro pesticide” dans le traitement de ses espaces verts, suscitant ici ou là quelques grognements de citoyens pour qui herbes folles riment encore avec négligence dans une conception des espaces verts uniforme et banalisée. “Cette politique de gestion des espaces verts s’inscrit dans une approche globale en lien avec la biodi versité, les économies d’énergie, les modes de déplacements doux, les circuits courts… Il y a maintenant une volonté de travailler
Quatre sites à réhabiliter
l Grand Cours : Le projet de réaména gement est en cours. Il inclut notamment la réhabilitation du kiosque. l Les Ouillons : la piste de bicross sera remplacée par un pumptrack. l Théâtre forestier : un projet de réno vation complète du site est en réflexion. l Les Forges : les espaces verts autour de la nouvelle base de canoë-kayak seront réaménagés avec l’installation d’une pas serelle sur le Doubs pour rejoindre le che min de la Fauconnière.
stade Paul-Robbe. Quand on replantera, on créera également les conditions propices à la croissance de l’arbre pour qu’il ne soit pas bloqué dans un espace trop contraint.” Second enjeu et non des moindres puisqu’il est question de favoriser la biodiversité. Plusieurs façons d’y parvenir en renforçant le rôle des
“On replante toujours plus d’arbres qu’on en abat.”
corridors écologiques à travers les trames vertes ou bleues, en offrant des abris à la faune au sein des espaces verts. L’ins tauration de la gestion différenciée des espaces verts conduit à réduire le nombre de tontes, voire à la supprimer à certains endroits, laissant ainsi le temps aux plantes locales de fleurir et de se déve lopper. “On travaille sur l’architecture des massifs à l’intérieur des ronds-points. Je pense notamment à celui du tennis ou à celui près de la caserne des pom
piers” , illustre Jean-Marc Grosjean. Cette nouvelle approche inclut également une vocation nourricière. Les espaces verts de la Ville accueilleront des arbres et arbustes fruitiers. “La gestion des espaces verts n’est pas incompatible avec le Projet Alimentaire territorial porté par la C.C.G.P. On peut ainsi favoriser la pratique du jardinage, de la culture. Les récoltes pourront être utilisées par les Pontissaliens et les associations cari tatives” , complète Jean-Marc Grosjean.
ÉCONOMIE Plusieurs réformes les inquiètent Les auto-écoles rongent leur frein Les professionnels de l’auto-école déplorent une dégradation de la situation liée notamment à un nouveau système national d’inscription à l’examen du permis. Explications.
À l’auto-école duLycée à Pontarlier, on s’inquiète aussi de l’éventuel abaissement de l’âgedu permis à17ans.
C ertains parents s’impatientent, les élèves aussi, mais les res ponsables d’auto-école n’y sont pour rien dans cette situation dont le principal coupable se nomme “R.D.V. permis”, la nouvelle plateforme d’inscription au permis de conduire mise en place par le gouvernement il y a déjà plusieurs mois. Le résultat, “c’est qu’on a deux fois moins d’attri butions de place qu’avec l’ancien sys tème” déplore Samuel Valion, gérant de l’auto-école du même nom à Mor teau. À Pontarlier, dans les plus grosses auto écoles, la situation semble meilleure car le nombre de places au permis est aussi attribué en fonction du nombre de moniteurs. À l’auto-école du Lycée, rue de Doubs, on est une dizaine de moniteurs, “donc pour le permis B, ça va encore. En revanche, pour le permis moto, comme nous n’avons que deux enseignants, et que la saison moto dure moins de six mois, c’est difficile de répondre aux demandes et d’avoir assez de créneaux pour l’examen, et donc ça
bouchonne en formation” note Philippe Bourgeois, responsable de cette auto école avec son associé Sylvain Guyon. Auparavant, c’était le centre des permis de conduire de la Direction départe mentale des territoires à Besançon qui attribuait à chaque auto-école du Doubs les places aux examens, chaque mois. Le nouveau système “R.D.V. permis”, entièrement dématérialisé, permet aux candidats de s’inscrire n’importe où
elles-mêmes reconnaissent le problème. La D.D.T. du Doubs a récemment fait parvenir une note interne aux profes sionnels de l’auto-école reconnaissant que “l’équipe éducation routière du Doubs connaît depuis quelques mois des difficultés concernant l’effectif d’ins pecteurs. Si des remplacements sont prévus à terme, nous n’avons pas la maîtrise de ces échéances” reconnaît la direction des territoires qui semble impuissante, d’autant que depuis la crise sanitaire de 2020, le principe des renforts nationaux n’existe plus. “L’offre de places d’examens ne pourra donc plus atteindre le niveau très élevé de ces trois dernières années” prévient la D.D.T. qui compte sur les auto-écoles pour “envisager le lissage des examens
indispensable et au final, on a beaucoup moins de places attribuées chaque mois pour passer l’examen que de besoins. Avec l’ancien système, nous avions une trentaine de places par mois, nous sommes tombés à une quinzaine tout juste. Les candidats aux permis et les parents sont mécontents” détaille Samuel Valion qui a récemment alerté la députée Annie Genevard de cette situation devenue critique. Un deuxième phénomène explique les retards pris dans le passage de l’examen au permis de conduire : la pénurie d’inspecteurs dans le département, renforcée récemment par la suspension de l’un d’entre, soupçonné d’avoir été impliqué dans une affaire de permis frauduleux. Les autorités préfectorales
sur une période un peu plus étendue.” Dernier motif d’inquiétude pour les professionnels de l’auto-école : l’abais sement possible du permis à 17 ans. “Si cette annonce est confirmée, on va se retrouver début janvier avec 400 per sonnes à inscrire. C’est ingérable sachant que nous avons au maximum 20 places d’examen par mois” ajoute Philippe Bourgeois qui note aussi qu’avec le nouveau système R.D.V. permis, le taux de réussite aux examens a baissé, “car on n’a parfois pas le temps de caler les dernières leçons nécessaires car on ne connaît les dates d’examen que deux semaines à l’avance désormais. On craint donc un cercle vicieux qui entraî nerait un engorgement.” n J.-F.H.
en France, mais ce nouveau système d’at tribution automatisé ne prend aucunement en compte les réalités du terrain. “Nous avons dans le Haut Doubs beaucoup de personnes qui viennent pour travailler en Suisse, beaucoup de conjoint(e)s qui vivaient en ville et qui une fois arrivés ici s’aperçoivent qu’un permis de conduire est
“Nous n’avons pas la maîtrise des échéances” reconnaît la direction des territoires.
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