La Presse Pontissalienne 280 - Mai 2023
4 L’interview du mois
La Presse Pontissalienne n°280 - Mai 2023
CITOYENNETÉ
Décrets de naturalisation
Ils sont Français depuis quelques minutes
Le sous-préfet de Pontarlier Nicolas Onimus a remis à une dizaine d’habitants du Haut-Doubs originaires d’autres pays leur décret de naturalisation. Un moment solennel que personne ici n’a pris à la légère.
la veille, le jour de la visite du président de la République, “car une manifestation, ça doit être déclaré. Dans le cas contraire, on peut parler d’attroupements qui peu vent troubler l’ordre public.” L’égalité ensuite et ce “quelles que soient ses origines ou ses convictions. C’est une égalité devant la loi, celle qui protège, celle aussi qui punit.” La fraternité enfin, “celle qui doit unir tous les citoyens dans le respect de l’autre, même son voisin qu’on n’aime pas for cément, et celle qui doit participer à la cohésion sociale de la France” note le représentant de l’État en ajoutant la laï cité en quatrième pilier de la république. En devenant Français, ces Haut-Dou bistes deviennent en même temps des citoyens de l’Union européenne, ils obtien nent le droit de vote et celui de se faire élire. “La France est fière de vous accueil lir” conclut Nicolas Onimus. Chaque année en France, comme Ana, Malika, Gamze,Amal, Otmane ou Chay mae, ils sont en moyenne 100 000 à obte nir la nationalité française. Tous ont reconnu que c’était un honneur. Tous ont conscience aussi que si ce sésame leur octroie des droits, il leur donne aussi des responsabilités et des devoirs. n J.-F.H.
P endant que retentit la Mar seillaise dans la petite salle de réception de la sous-pré fecture de Pontarlier, on sent planer une certaine émotion. Au garde-à-vous, le sous-pré fet Nicolas Onimus donne le ton. Et dans l’assistance, toutes les personnes pré sentes sont concentrées, recueillies pour certaines. L’auditoire est en ce matin du 28 avril essentiellement composé de personnes qui ont officiellement obtenu la natio nalité française il y a seulement quelques minutes. “La Marseillaise devient depuis ce jour votre hymne national. Devenir Français, ce n’est pas une simple formalité. Vous faites aujourd’hui votre entrée dans la communauté nationale, c’est un hon neur. La France est l’héritière d’une his toire mouvementée. Cet héritage va deve nir le vôtre, mais aussi celui de vos enfants et de vos petits-enfants” commente le sous-préfet de Pontarlier.
Pour accompagner ces candidats à la nationalité française, des élus de leur commune respective avaient fait le dépla cement : le maire d’Hauterive-la-Fresse, le premier adjoint de Pontarlier, la pre mière adjointe de Jougne notamment. Le sous-préfet ajoute à ces nouveaux Français : “Vous avez chacun votre par cours de vie, professionnel, de logement… Parfois certains d’entre vous ont fui la guerre, ce n’est pas forcément le cas aujourd’hui, mais ce qui réunit tout le monde, c’est la volonté d’être français” ,
déclinant ensuite la devise de la République française. La liberté d’abord : “La liberté d’expression notam ment, de se déplacer, d’en treprendre, et aussi de manifester” note le sous préfet sans toutefois pou voir éviter d’évoquer la situation actuelle et les manifestations organisées
“La France est fière de vous accueillir.”
Le sous-préfet de l’arrondissement de Pontarlier Nicolas Onimus en tenue d’apparat pour une cérémonie solennelle.
Otmane Arsalane, son épouse et un de ses enfants, ont eux aussi obtenu la nationalité française. Ils sont originaires du Maroc, son épouse a la nationalité italienne. Leurs enfants auront donc la triple nationalité. “C’est aussi pour nous intégrer encore mieux que j’ai sollicité la nationalité française pour ma famille” note le néo-Français. Malika Abdemoulah, épouse Wattelier, était accompagnée pour ce moment solennel par Philippe Drezet, le maire d’Hauterive-la-Fresse, la commune où elle réside avec sa famille. Malika était jusque-là Luxembourgeoise. Née d’une mère anglaise et d’un père tunisien. Arrivée en France en 1997 pour ses études de médecine, elle est aujourd’hui pédiatre à Pontarlier. Mariée depuis 2007, elle est mère de trois enfants. “Pour eux, pour ma famille, le fait que je devienne française est selon moi très important. J’ai entamé les démarches il y a quelques années,
il a fallu que ça mûrisse un peu dans ma tête et le Covid a un peu ralenti la procédure. Aujourd’hui, je suis fière, et heureuse aussi de pouvoir enfin voter” commente-t-elle.
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