La Presse Pontissalienne 280 - Mai 2023

16 Pontarlier et environs

La Presse Pontissalienne n°280 - Mai 2023

L a venue du président de la République au château de Joux a sonné le branle-bas de combat de nombreux journa listes, la plupart parisiens. Presque tous les journalistes ayant fait la demande ont été facilement accrédités. Tous, sauf une. Emma Audrey, journaliste indépendante travaillant notamment pour Média 25 s’est vue refuser son accréditation pour motif de “places limi tées.” Cette dernière, dans un post Facebook, ironise L ’ h u m e u r Liberté

COMMERCE GRAND PONTARLIER La concurrence du e-commerce “On reste très inquiet pour le prêt-à-porter” Le bilan de l’activité commerciale à l’échelle du Grand Pontarlier s’avère contrasté. Il y a du bon et du moins bon sur un marché toujours porteur en termes de demandes d’installations. Le point avec Denis Gérôme, président de la Fédération Commerce Grand Pontarlier.

d’adhérents cette année et d’ici la fin 2024, une centaine sur un potentiel de 300. L.P.P. : Les chèques-cadeaux de la Fédération ont toujours le vent en poupe ? D.G. : Oui. C’est un des indicateurs les plus positifs de la Fédération. Cela représente 30 000 utilisateurs par an, dans un rayon de 50 km autour de Pon tarlier. On se félicite aussi de l’activité chèques-cadeaux à l’office de tourisme sur la situation : “J’ai plus de facilités à couvrir une zone de guerre que d’aller suivre une visite d’Emmanuel Macron pour ma rédaction, dans le Doubs.” Il faut dire que la jour naliste n’aurait pas été dépay sée tant le déploiement de forces de l’ordre et le protocole de sécu rité étaient lourds. D’aucuns ont regretté les venues d’an ciens présidents, qui étaient placées sur le ton d’une fête populaire, et accessible. Force est de constater que la liberté de mouvement et la liberté de la presse ont été fortement contenues, voire piétinées. l

L a Presse Pontissalienne : Comment se porte la Fédération Commerce Grand Pon tarlier ? Denis Gérôme : Plutôt bien. On s’était plaint d’un manque de soutien financier et cette année, c’est l’inverse. On touchait jusqu’à présent une subvention de la Ville de Pontarlier et une autre du Grand Pontarlier. On a maintenant plus qu’un seul interlocuteur, la C.C.G.P. qui nous a versé 32 500 euros. Nos autres ressources proviennent, pour 96 000 euros des cotisations et pour 20 000 euros des chèques-cadeaux en sachant qu’on a réalisé 1,3 million d’eu ros de chiffre d’affaires en 2022. L.P.P. : Le nombre d’adhérents est toujours en hausse ? D.G. : On a aujourd’hui 461 adhérents, soit 485 adresses en comptant ceux qui ont plusieurs commerces. Sur cinq ans, cela représente une hausse de 18 % en

enseignes nationales Camaïeu, Célio, Bayard plus quelques indépendants. On ne peut que se réjouir de voir arriver Naf Naf en lieu et place d’Éram. L.P.P. : D’autres points positifs ? D.G. : Même si certaines enseignes ont connu ou connaissent des difficultés, rappelons que le plein-emploi est tou jours d’actualité sur la zone frontalière en France comme en Suisse. Cela apporte une certaine sérénité écono mique et un pouvoir d’achat fort et attractif. Le nombre d’investisseurs prêts à venir s’installer n’a pas diminué. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on n’ait un appel. La demande est supérieure à la capacité d’accueil et à la vacance commerciale. On déplore toujours le problème du prix des loyers et des droits au bail au centre-ville de Pontarlier. Cela reste un point à régler ou réguler peut-être avec les décideurs.

nombre et de 23 % au niveau des coti sations. Cette dynamique montre que le modèle est bien rodé. L.P.P. : Comment se répartissent les adhérents ? D.G. : 43 % sont installés au centre-ville, 10 % à Doubs, 14 % à Houtaud et 33 % sur la zone des Grands-Planchants qui pèse 43 % sur le plan économique. L.P.P. : Quel est l’impact de la conjoncture natio nale sur l’activité commerciale du Grand Pon tarlier ? D.G. : On note une diminution de 6 % du chiffre d’affaires moyen avec des baisses très nettes dans trois secteurs : automobile, prêt-à-porter et arts de la maison. Ce dernier secteur enregistre un tassement après trois années flam boyantes. Tout n’est pas négatif. Le chiffre des loisirs sportifs progresse de 21 %. On reste très inquiet pour le prêt à-porter après les fermetures des

L.P.P. : Comment se présente la suite de 2023 ? D.G. : On s’est fixé pour objectif de fran chir le cap des 500 adhérents. On a déjà enregistré 24 nouvelles adhésions depuis janvier. Sur le plan de l’activité commerciale, on peut s’inquiéter du développement du e-commerce qui devrait générer 140 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023. On fonde beaucoup d’espoir sur la plateforme “Ma ville, mon shopping”. L.P.P. : Pourquoi cette plateforme et pas une autre ? D.G. : On va travailler avec un acteur local : La Poste. C’est un outil dédié à des commerces de centre-ville. Le fonc tionnement est d’une grande simplicité : l’inscription est gratuite et les commis sions sont calculées en fonction du chif fre d’affaires. C’est hyper-fluide. On a signé la convention en janvier. les ges tionnaires de la plateforme traitent directement avec les commerçants, la fédération n’est qu’un intermédiaire. “Ma Ville, mon shopping” rassemble aujourd’hui 4 500 commerces à l’échelle nationale. Cette plateforme existe depuis 2017. Elle mobilise une qua rantaine de techniciens qui accompa gnent les adhérents. Pour moi, c’est la plus pertinente sous réserve que les commerçants soient acteurs de leur page. On espère avoir une cinquantaine ‘

de Pontarlier. Le chiffre est passé de 250 000 à 275 000 euros entre 2021 et 2022 avec 14 000 clients concer nés. L.P.P. : D’autres remarques ? D.G. : Il faut souligner l’implication et les actions portées par les associations qui font un vrai travail d’animation sur chaque zone. En 2022, on a subi diffé rents paramètres conjoncturels. Je pense que 2023 sera meilleure et les projections éco nomiques de la Banque de France sont plutôt rassurantes. n Propos recueillis par F.C.

“La demande est supérieure à la capacité d’accueil.”

Denis Gérôme dresse unbilande l’activité commerciale certes contrasté mais qui reste néanmoins globalement positif.