La Presse Pontissalienne 280 - Mai 2023

14 Pontarlier

La Presse Pontissalienne n°280 - Mai 2023

ASSAINISSEMENT

Traitement tertiaire

La station d’épuration du Grand Pontarlier dans le viseur

I ls l’avaient laissé entendre lors d’une conférence de presse en début d’année et se le demandent tou jours : “Au vu de l’état du Doubs franco-suisse et de la Loue qui est la résurgence des eaux du Doubs en aval de Pontarlier, nous avons des doutes sur le bon fonctionnement de la station d’épuration de Pontar lier” émet Philippe Koeberlé, membre du collectif S.O.S. Loue et rivières comtoises. Afin d’étayer les propos du col lectif, un de ses membres, Jean Pierre Hérold, qui est également biologiste, est en train de com piler toutes les analyses des eaux issues de la station pon tissalienne. Un vrai travail de fourmi dont il n’a pas encore livré les résultats mais qui devrait, selon le collectif, en révéler beaucoup sur la présence de micropolluants dans les eaux du Doubs et de la Loue. Pour le S.O.S. Loue et rivières comtoises, il y aurait pourtant des solutions à mettre en œuvre à la station de Doubs, mais dans toutes celles aussi qui ne sont pas équipées de “traitements tertiaires à l’ozone qui permet traient de débarrasser le phos phore et l’azote contenus dans les eaux. Ces équipements sont obligatoires pour les collectivités de plus de 100 000 habitants, elles devraient l’être aussi pour les plus petites” plaide Philippe Koeberlé. En attendant que la législation évolue, le collectif soutient émet des doutes sur le bon fonctionnement de la station d’épuration de Doubs qui traite les eaux usées de 24 communes autour de Pontarlier. Le collectif S.O.S. Loue et rivières comtoises

La station d’épuration

rejette ses eaux dans le Doubs, doncdans la Loue.

depuis longtemps auprès des collectivités locales la mise en place de dispositifs moins coû teux à la sortie des stations d’épuration, comme des traite ments tertiaires par lagunage

plus hygiénique de balancer dans la nature des eaux usées chargées de micropolluants !” s’étonnent les bénévoles du col lectif. Le lagunage est pourtant une solution déjà adoptée par cer taines stations proches comme à Rurey ou à Épeugney par exemple sur le bassin-versant de la Loue. Des communes comme Ornans où l’assainisse ment était largement insuffi sant ont récemment pris la question à bras-le-corps et engagé des investissements. S.O.S. Loue et rivières comtoises plaide aussi pour l’installation systématique de déversoirs d’orage, des bassins capables d’accueillir le trop-plein d’eau en cas de fortes précipitations et dont beaucoup de collectivités sont encore privées. Ce n’est pas le cas de la C.C.G.P. Pour appuyer ses propos, le col lectif cite en exemple le cas de Lure en Haute-Saône où les investissements en assainisse ment collectif ont permis de transformer en moins de deux ans l’état écologique de la haute vallée de l’Ognon. En fonction des analyses qu’il compilera, le collectif S.O.S. Loue et rivières comtoises publiera le résultat de ses études. S’il ne veut évidemment pas accuser sans preuves scien tifiques l’efficacité de la station du Grand Pontarlier, ce collectif souhaite d’abord alerter. n J.-F.H.

ENBREF

Zoom 15 000 m³ d’eau traités chaque jour E n fonctionnement depuis 2006, la Station d’Épuration des Eaux Usées de Doubs traite les eaux usées domestiques et industrielles de 24 communes dont celles de la C.C.G.P. (à l’exception de la commune de Sainte-Colombe qui bénéficie des services de la station de la communauté de communes de Frasne Drugeon). Selon les services de la C.C.G.P., la station d’épuration se distingue par un traitement “entièrement biologique aux normes restrictives de rejet adaptées aux contraintes d’altitude et au milieu sensible qu’est le Doubs, rivière dans laquelle les eaux une fois dépolluées sont rejetées.” Cette S.T.E.P. traite en moyenne 15 000 m 3 par jour. Le réseau d’assainissement arrive à la station par un collecteur de diamètre 1 500 mm qui débouche sur un dégrillage grossier. Ce premier dégrillage est suivi d’un bassin d’orage de 7 000 m 3 , placé en amont du traitement, qui permet de stocker, si nécessaire, le surplus d’effluent par temps de fortes pluies. Parallèlement, toujours en cas de fortes pluies, deux déversoirs d’orages en amont permettent l’évacuation du trop-plein d’eau et sa comptabilisation. Les boues produites issues des résidus de la station sont ensuite revalorisées après traitement en épandage agricole, pendant la période estivale, ou évacuées en centre de compostage normalisé pendant la période hivernale. L’eau, une fois traitée par la station d’épuration, est rejetée dans le Doubs. “L’importance de bons rendements et du respect des normes contribuent à la protection et à la préservation du milieu. Pour s’assurer de la conformité des rejets, des campagnes heb domadaires d’autocontrôle sont réalisées” note la C.C.G.P. n

Aires de jeux La Ville de Pontarlier a aménagé de nouvelles aires de jeux pour enfants. 150 000 euros ont été investis dans cinq structures partiellement ou entièrement rénovées : square Camus, square Clemenceau, square des Argilliers, multi-accueil Pirouette et terrain multisports du quartier des Pareuses. Travaux La D.I.R.-Est a engagé des travaux de réfection de chaussée entre les lieux-dits “Les Prés-de Vaire” et “La Morelle” (commune d’Aubonne) sur la R.N. 57. Ils se poursuivront du lundi 22 mai au vendredi 2 juin. Ces travaux seront réalisés uniquement de nuit, dans la plage horaire 19 heures - 5 heures. La phase 2 programmée du 22 mai au 2 juin (8 nuits, hors week-end) consistera en la réalisation des enrobés sur la R.N. Travaux réalisés sous fermeture totale de la nationale. Une déviation sera mise en place, dans les deux sens de circulation, * via les R.D. 405 et R.D. 41.

par exemple “ou par l’aménage ment de fossés qui serpentent sur 300 ou 400 m dans un champ à la sortie de la station. Pro blème : c’est l’Agence régionale de santé elle même qui bloque ce genre de dispo sitif au motif qu’il ne serait pas hygiénique. Comme si c’était

Le collectif publiera le résultat de ses études.

Philippe Koeberlé, membredu

collectif S.O.S. Loue et rivières comtoises plaide pour la généralisation des traitements tertiaires pour

les stations d’épuration.