La Presse Pontissalienne 278 - Mars 2023
34 Économie
La Presse Pontissalienne n°278 - Mars 2023
SANTÉ
L’appel de l’Établissement français du sang Le don de plasma, un enjeu de souveraineté L’E.F.S. Bourgogne-Franche-Comté alerte sur la nécessité
d’augmenter les dons de plasma dans notre région. Le plasma est la base de nombreux médicaments indispensables au soin de certains malades.
O n connaît le don du sang, un peu mois celui de plasma, ce liquide dans lequel circulent les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes). À la base de nombreux médicaments, le plasma est devenu un élément indis pensable dans la production pharma ceutique. “Les besoins en médicaments dérivés du plasma ont doublé depuis 2007 en France. À l’échelle mondiale, les besoins en plasma augmentent chaque année de 10 %” résume Chris tophe Bésiers, le directeur de l’E.F.S. Bourgogne-Franche-Comté. On l’aura compris, il manque donc de
Chaque donneur franc-comtois se soumet à 2,7 prélèvements
plasma en France où les dons couvrent “seulement 35 % des besoins” complète le spécialiste. Ce qui signifie que les deux tiers (65 %) des malades en France bénéficient de médicaments réalisés par un plasma qui n’est pas prélevé dans le pays. “Il provient essentiellement des États-Unis, un pays où les “dona teurs” se font payer leurs prélèvements” ajoute Pierre Tiberghien, le président de l’Alliance européenne du sang qui regroupe 25 pays. En France, chacun peut donner au maximum 24 fois son plasma tous les ans alors qu’aux États Unis, “on peut faire jusqu’à 104 dons par an, soit deux par semaine ! Ce qui
par an en moyenne.
Il en faudrait au moins 3.
d’au moins 50 % en nombre, “ce qui correspond à une hausse des prélève ments de 30 % cette année. C’est l’ob jectif” ajoute le D r Barisien. Des objectifs ambitieux, mais qui cor respondent aussi à la nécessité apparue pour la France pendant la crise du
duquel le plasma est extrait, ou alors via un don spécifique de plasma prélevé par aphérèse. “Le prélèvement par aphé rèse ne provoque pas de douleur, il dure juste plus longtemps qu’un don de sang classique” note Christophe Barisien. Le don du sang, ou de plasma, est ouvert aux personnes de 18 à 65 ans. Actuellement, chaque donneur dans notre région se soumet en moyenne à 2,7 dons par an. “Il faudrait atteindre rapidement au moins 3 dons par an et par donneur” invitent les spécialistes de l’E.F.S. Pour donner son plasma, la Maison du don du C.H.U. Minjoz à Besançon (sec teur Hauts-du-Chazal) est ouverte tous les jours de la semaine (avec nocturnes le jeudi soir) ainsi que le samedi matin. Plus d’informations sur https://www.efs.sante.fr/region/bour gogne-franche-comte n J.-F.H.
n’est pas sans conséquences sur la santé des donateurs, et sur l’éthique en termes de marchandisation du corps” ajoute t-il. À l’échelle du C.H.U. de Besançon, plus de 2 000 patients reçoivent chaque année des traitements fabriqués à base de plasma. “Et ce sont des thérapies non substituables” précise Samuel Limat, le président de la Commission médicale d’établissement du C.H.U. Afin de garantir une plus grande indé pendance en matière d’approvisionne ment, il faudrait atteindre “24 000 pré lèvements de plasma par an, soit 471 par semaine” indique Christophe Bari sien, le responsable régional des pré lèvements à l’E.F.S. On s’en est récem ment approché avec 430 prélèvements mi-février, mais la moyenne se situe plutôt autour des 350 prélèvements. Insuffisant donc pour atteindre les objectifs à moyen terme que s’est fixé l’E.F.S. régional, soit une autonomie
Covid de retrouver une meilleure sou veraineté nationale en matière de médicaments. “La souveraineté sani taire de la France est en effet un des enjeux de cet appel aux dons” confirme Christophe Bésiers. Le don de plasma peut se faire de deux manières: à partir d’un don de sang classique,
“La souveraineté sanitaire de la France est un des enjeux.”
Christophe Bésiers,
directeur de l’E.F.S., invite les donateurs à se mobiliser.
FORMATION
Avec l’I.F.S.I. de Pontarlier Apprendre les métiers de la santé en apprentissage Les métiers de la santé, et notamment du paramédical, manquent toujours de bras. Alors depuis la rentrée 2022, l’I.F.P.S. (institut de formation
L’entreprise Jussieu accueille des apprentis ambulanciers qui peuvent ainsi profiter de l’expérience de leurs maîtres d’ap prentissage (photo D.R.).
des professionnels de santé) du C.H.U. a ouvert certaines de ses formations à l’apprentissage, notamment celles d’aide-soignant et d’ambulancier. En septembre 2023, ce sera le tour des formations d’auxiliaire de puériculture et d’infirmier en troisième année.
C onfronté à un manque de bras, l’I.F.P.S. s’ouvre à l’apprentissage depuis la rentrée dernière, en par tenariat avec le C.F.A. sanitaire et social de Franche-Comté. Des apprentis aide-soignants sont en cours de formation. En février, une session de formation d’am bulanciers a débuté. Et en sep tembre 2023, il sera possible de suivre un apprentissage en auxi liaire de puériculture et en troi sième année d’école d’infirmier. Si le coût de la formation de l’ap prenti est totalement pris en charge par le C.F.A., les places à l’I.F.P.S. sont chères : 5 en auxi liaire de puériculture, 5 en infir mier troisième année, 5 en aide
soignant et 15 en ambulancier. Ces deux dernières formations, contrairement aux autres qui ont un concours d’entrée, sont accessibles sous réserve d’une promesse d’embauche en appren tissage et de la validation du dossier par l’institut de forma tion.
rience, et donc avoir plus de chance d’obtenir le diplôme, constate Émilie Bouglé chargée de mission développement en Franche-Comté. En revanche, cela sous-tend un sens de l’orga nisation différent. Ils ont moins de temps de travail personnel à la maison.” Les apprentis doivent en effet gérer leurs heures de travail tout en suivant le même planning de formation et le même nombre d’heures que les autres élèves. “On croit que ce sont les mauvais élèves qui vont en apprentissage. Mais pas du tout, c’est très exigeant” , souligne la chargée de mission. En 2013, lorsque le C.F.A. sani taire et social est créé en Bour
Les avantages de l’apprentissage sont nombreux. Salarié en formation, l’ap prenti touche un salaire et profite de l’expérience de son maître d’apprentis sage. “Ils vont avoir de l’expérience, gagner en expé
Plus de 200 apprentis sur la Franche Comté.
infirmiers) de Pontarlier. Le taux d’insertion dans le monde du travail est excellent, à plus de 90 %. C’est ce qu’on appelle un partenariat gagnant gagnant. n L.P.
Émilie Bouglé. La particularité de ce C.F.A. est qu’il ne délivre pas de formation en interne mais noue des partenariats avec des écoles. Il travaille notamment en collaboration avec l’I.F.S.I. (institut de formation en soins
gogne, son objectif est de pallier la pénurie de candidats sur les deux domaines. En 2018, l’an tenne de Franche-Comté naît. Elle compte aujourd’hui plus de 200 apprentis. “En 2013, il y avait quatre apprentis en Bour gogne. Sur toute la région, on atteint 530 apprentis” , compare
Contact : cfa-sanitaire-social-bfc.org
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