La Presse Pontissalienne 278 - Mars 2023
12 Pontarlier VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
La Presse Pontissalienne n°278 - Mars 2023
M.P.T. des Longs Traits
La clef, c’est la prévention En prise directe avec la vie de leur quartier, les centres sociaux sont aussi amenés à gérer des situations de violences
aussi dans les lieux, les manifestations où se retrouvent les jeunes, je pense par exemple au skatepark ou à la Ponta Beach” , explique Laurence Hayotte, éducatrice de rue à Pontarlier. Ils sont trois à arpenter ainsi les dif férents quartiers et collèges de Pon tarlier et Doubs. D’autres éducateurs gèrent le Point Info Jeunesse ouvert du lundi au vendredi près du centre social Berlioz. “On travaille avec des jeunes de 11 à 21 ans. On se positionne également sur les réseaux sociaux où les jeunes se dévoilent sans prendre beaucoup de précautions. Quand il y a un problème, c’est important d’être dis ponible et réactif rapidement” , ajoute Victor Piganiol, autre éducateur de rue. Il cite aussi cette bagarre entre élèves devant le collège Aubrac qui avait été filmée et relayée sur les réseaux sociaux sans qu’aucun témoin n’intervienne. “Cet exemple a permis à beaucoup de comprendre qu’on ne peut pas faire n’importe quoi en toute impunité. Qu’on soit mineur ou pas, on est toujours res ponsable de ses actes.” Le sujet des violences faites aux femmes peut aussi concerner ou interpeller des habitants du quartier, à l’exemple de cette bénévole. Victime de violences conjugales pendant des années, elle a choisi de faire partager sa détresse, sa colère dans un projet personnel où elle a repris à son compte le concept des dix commandements. “Je suis partie dans cette action pour mettre des femmes devant ce qu’elles ne voulaient pas faire. Je sais ce que j’ai raté. La première chose à faire, c’est de dire non.” n F.C.
nences d’information les lundis et mar dis au C.C.A.S. de Pontarlier. Elle inter vient aussi en milieu scolaire sur dif férentes thématiques : égalité entre les filles et les garçons, prévention des vio lences sexistes… “Pour les violences faites aux femmes, la clef, c’est la pré vention. C’est important de parler très tôt du sexisme. 30 % des personnes qui viennent aux permanences tenues par le C.D.I.F.F. au C.C.A.S. ont été victimes de violences” , poursuit Édith Prost en précisant que ces entretiens d’infor mations sont gratuits, anonymes et confidentiels. Le centre social de la M.P.T. des Longs Traits n’est pas compétent pour accom pagner les victimes. “On fonctionne en réseau pour orienter les personnes vers les professionnels. Le centre social est un lieu ressource pour les victimes” , juge utile de mentionner Hélène Stalder, coordinatrice au centre social, référente familles. Les trois centres sociaux pon tissaliens travaillent de façon régulière avec les éducateurs de rue du service de prévention spécialisée de l’A.D.D.S.E.A. “On passe chaque semaine dans les maisons de quartier car ces structures sont des mines d’or pour être identifiés par les jeunes ou les familles qui souhaitent s’entretenir avec nous. Tout se fait dans le cadre de la libre adhésion et avec l’obligation de préserver l’anonymat des personnes. On se déplace
des Femmes et des Familles (C.D.I.F.F.). “Cette action a permis d’échanger avec une quinzaine d’adolescents sur le thème de la violence dans les couples d’ado lescents. L’exposition apprend comment réagir quand on a été victime ou témoin, notamment sur les réseaux sociaux. En retour, on enregistre beaucoup d’inter rogations de la part des jeunes, par exemple, sur la notion de consentement” , explique Édith Prost, juriste au C.D.I.F.F. Cette association assure des perma
intrafamiliales. Une mission de veille et d’orientation effectuée en partenariat avec des éducateurs de rue, des associations spécialisées, des bénévoles. Exemple au centre social de la M.P.T. des Longs Traits.
E n novembre dernier, ce centre social avait participé activement à la semaine de “Lutte contre les violences faites aux femmes”.
Différentes actions figuraient au pro gramme et notamment l’exposition “Violence, je te quitte” présentée par le Centre d’Information sur les Droits
Éducateurs de rue, juriste, bénévoles agissent chacun à leur niveau pour informer, écouter, prévenir les jeunes et les familles sur la question des violences, du sexisme…
FORMATION
Vice-championne du monde junior La petite pépite de la pâtisserie Lona Voirin, apprentie chez le pâtissier-chocolatier pontissalien Marc Verdant, a décroché le titre de vice championne du monde junior de pâtisserie. À 22 ans, la jeune fille originaire des Vosges voit encore plus loin.
O n sent que la jeune file ne veut pas en rester là. Et que ce titre de vice championne du monde junior de pâtisserie, décroché fin janvier à Rimini en Italie, ne sera pas son dernier. À tout juste 22 ans, l’apprentie du Pontissa lien Marc Verdant en a encore beaucoup sous le pied, ou plutôt sous les mains. Issue du lycée hôtelier de Gérad
26 janvier derniers pour repré senter la France à cette coupe du Monde où elle s’alignait en catégorie “sucre”. “L’épreuve se déroulait en 17 heures sur deux jours. On avait à réaliser une pièce artistique en sucre, une autre en chocolat, des mini-pâtis series, 16 desserts sur assiettes, 14 crèmes glacées et 4 entremets” détaille la jeune fille. Au bout du marathon, elle son binôme termineront donc sur la deuxième marche du podium, juste derrière le binôme… italien. Oubliée la petite déception de ne pas avoir décroché la première place, Lona se dit “vraiment très satisfaite d’être déjà arrivée là.” Une vraie performance et une fierté pour son maître d’appren tissage Marc Verdant qui lui avait prodigué de précieux conseils. “Il faut être vraiment fort mentalement pour réussir ce genre d’épreuves. Lona a été très forte dans sa tête, et très déterminée” note le patron. “C’est un vrai travail d’équipe ajoute Lona. J’ai eu quelques moments de découragement mais j’ai pu bénéficier des bons conseils de
désormais son brevet de maîtrise en pâtisserie, le plus haut niveau de formation. Douée et passionnée, elle s’était fixé le challenge de faire partie des deux jeunes français qualifiés à cette coupe du Monde de pâtis serie junior. Mission accomplie lors des épreuves qualificatives qui se tenaient en avril dernier en Haute-Loire. Direction donc la côte Adriatique les 25 et
mer puis du C.F.A. de Nancy, cette Vosgienne d’origine est venue dans le Haut-Doubs pour relever un nouveau challenge et continuer à progresser. “Après trois ans dans une entreprise en Lorraine, j’avais l’impression d’avoir fait le tour. C’est la raison pour laquelle je suis venue ici, sur les conseils de mon profes seur” dit-elle. Auprès du profes sionnel pontissalien, elle prépare
Lona a réalisé cette belle performance fin janvier à Rimini en Italie.
zon. “Cette distinction a en plus le mérite de motiver toute l’équipe et de donner une vraie cohésion de groupe” ajoute Marc Verdant qui a déjà une idée en tête pour sa jeune protégée: le concours du Meilleur ouvrier de France, le Graal suprême dans les métiers de bouche. Dans un coin de sa tête, même si elle est encore très jeune pour y penser, Lona doit sans doute aussi en rêver déjà… n J.-F.H.
M. Verdant et des chefs pâtissier et chocolatier d’ici. Ils m’ont beau coup aidée.” Le prochain challenge de la jeune pâtissière est d’abord de décro cher son brevet de maîtrise en juillet. Et ensuite ? “Je n’ai pas l’ambition d’ouvrir ma propre affaire, j’aimerais devenir cheffe pâtissière dans une belle maison” note Lona, consciente que sa dis tinction récente peut lui ouvrir de nombreuses portes le jour où elle décidera de changer d’hori
Sous le regard de Marc Verdant,
Lona Voirin poursuit sa formation vers l’excellence.
Made with FlippingBook. PDF to flipbook with ease