La Presse Pontissalienne 277 - Février 2023
30 Valdahon - Pierrefontaine
La Presse Pontissalienne n°277 - Février 2023
AVOUDREY
Bien-être animal L’ostéopathie fait aussi du bien aux animaux
chevaux sportifs… Avant chaque première séance, Camille Sazy procède à un diagnostic de l’état de santé de l’animal afin de déterminer s’il faut l’orienter plutôt vers un vétérinaire. Pour obtenir un diplôme d’ostéopathe, les études sont longues, cinq ans post-bac dans des écoles privées. Camille a intégré l’école de Châtel-Guyon (Puy de-Dôme) après un B.T.S. agricole au lycée de Dan nemarie-sur-Crète. À l’is
ainsi qu’une bonne connaissance des comportements des bêtes. Si cette discipline est bien intégrée dans l’univers équin, elle se développe progressivement dans le monde agri cole. “Je fais beaucoup de bovins, convient Camille Sazy. Les agriculteurs appellent beaucoup pour le curatif plus que le préventif.” Pierre-Louis Pourcelot, fromager et fils d’agriculteur, abonde : “Après un vêlage, il arrive qu’une vache ne se relève pas pendant deux jours. Après le passage de Camille, elle va beaucoup mieux et se met debout.” L’objectif de l’ostéopathe animalier est bien sûr le bien-être animal. “Au final, c’est l’animal qui décide de ce qu’il veut qu’on fasse lors de la séance. L’idée est que l’animal retrouve de la mobilité en levant les blocages. Comme tout est interconnecté, un blocage à l’épaule peut entraîner des complications au bassin, explique ainsi Camille Sazy, qui a lancé son activité en octobre der nier. Je travaille pour que l’animal retrouve un équilibre corporel stable et qui lui convienne” , explique la jeune femme qui se déplace à domicile sur un axe Besançon-Maîche. En préventif, l’habitante d'Avoudrey conseille une séance tous les six mois. En curatif, les motifs de consultation sont multiples: l’arthrose, le train arrière qui se bloque pour les chiens, des boiteries, des problèmes de repro duction pour les vaches, de la prépa ration et de la récupération pour les
Depuis le mois d’octobre, Camille Sazy est installée comme ostéopathe animalier à domicile. Chiens, chevaux, bovins mais également animaux de ferme ou N.A.C. (nouveaux animaux de compagnie), la jeune femme dispense des séances pour améliorer le bien-être de la bête.
C oncentrée, calme, Camille Sazy, ostéopathe animalière, évalue les tensions sur un des membres antérieurs de Violette. Le cheval ne bouge pas lorsque que la jeune femme ajuste la tension avec la tête. À l’inverse de Ness, la chienne de la
séance d’ostéopathie. Aussi bien en préventif qu’en curatif. “Il faut être passionnée, relève Camille Sazy en souriant, car on peut se prendre des coups de pied ou encore se faire mordre.” Passion et patience, les deux grandes qualités d’un ostéopathe animalier
ferme de Bruno Pourcelot, à Longe chaux, qui réclame plus des caresses que de l’ostéopathie. Quant à Oegaar den, la vache chouchoute, elle reste impassible sous les mains de Camille. À l’image des humains, les animaux peuvent également avoir besoin d’une
Cinq ans d’études
supérieures sont néces saires.
sue du cursus, une fois le diplôme en poche, il faut encore passer une certi fication devant un jury composé de vétérinaires et d’ostéopathes pour pou voir s’installer et exercer. L’ostéopathie animalière dépend en effet encore de l’ordre des vétérinaires. Discipline complémentaire à la méde cine vétérinaire, elle a encore du mal à se frayer un chemin seule. Dans ce domaine, certains blocages sont encore à lever. n L.P.
Facebook Camille Sazy ostéopathe animalier 06 45 79 12 04 Tarifs : entre 40 et 80 euros selon l’animal
Camille évalue
les tensions de Violette.
FLANGEBOUCHE
Une épopée industrielle Sur les traces d’une ancienne mine de lignite
Située au lieu-dit Gai Soleil sur la commune de Flangebouche, cette ancienne mine de lignite qui fut à l’origine de la construction de la gare de Longemaison est fermée depuis 1951. Exploitée de façon discontinue, elle a surtout permis de faire fonctionner sur place différentes industries : scierie, tuilerie, tuilerie, verrerie…
Le site va ensuite connaître un tout autre destin quand les Frères de l’école Saint-Joseph de Dijon en font l’acquisition pour y fonder la colonie “Gai Soleil”. Chaque année, deux colo nies de plus de 100 enfants se succèdent en juillet et en août. Ils débarquent pour la plupart du train Besançon-Morteau-Le Locle à un arrêt spécial, au pas sage à niveau situé juste en bas de la colonie. En 1963, les frères profitent de l’installation d’un pipeline sur le domaine pour négocier la construction d’une piscine qui fera le bonheur des vacanciers. Gai Soleil sera ensuite repris par la Fondation de La Salle. En 2000, suite à une étude appro fondie de la mine par le Bureau de Recherche Géologique et Minière (B.R.G.M.), l’entrée de la galerie est fermée par une porte munie d’une grille pour permettre le passage des chauves-souris. Nicolas Guin chard, a découvert le site au hasard d’une randonnée en quad. “J’ai eu un coup de foudre. J’ai pris contact avec la Fondation de La Sale qui a accepté de me le vendre en 2017” raconte le nouveau propriétaire du site. n F.C.
extraite pendant l’année 1847 n’est que de 800 quintaux métriques, d’une valeur de 720 francs. Une bonne partie est consommée sur place par la mise en roulement d’une grande tui lerie et par le chauffage d’une machine à vapeur appliquée à une scierie.” L’exploitation s’avère difficile car la mine contient beaucoup d’eau. Elle est ensuite concédée à Émile Estignard, pro priétaire à Vuillafans. En 1851, la mine est au chômage et ferme à nouveau en 1877. Ce gisement conditionne néanmoins la construction de la gare de Longemaison qui voit le jour en 1884. La mine rouvre en 1907 pour une production moyenne de 1000 tonnes de lignite par an. Une desserte ferroviaire jusqu’au site n’ayant pu être obtenue, les wagonnets achemi naient le lignite jusqu’à 500 mètres de la gare par un chemin de fer aérien. “On trouve encore les traces d’un autre quai de chargement pas très loin de la mine” , ajoute Nicolas Guinchard, l’actuel propriétaire du site. Après une reprise d’exploitation en 1914, l’activité périclita peu à peu pour cesser totalement en 1951. Le charbon polonais, dit on, l’avait tué.
R ejoindre Gai Soleil est déjà une aventure en soi, tant ce site semble à l’écart de tout. Tranquil lité garantie. À se demander d’ailleurs comment, à la fin du XVIII ème siècle, on a pu trouver à cet endroit un gisement qui offre la particularité de renfer mer toutes les variétés de lignite, du bois fossilisé jusqu’à la lignite compacte, ce charbon naturel fossile, noir ou brun, très com pact. La première concession remonte à 1788. Les Sieurs Châtelain et Richardin obtiennent alors l’au torisation exclusive d’exploiter pendant vingt ans cette mine en y adjoignant une verrerie. En 1800, Jean-Frédéric Oster wald de Neuchâtel, propriétaire du sol depuis 1793, rachète le privilège puis le vend en 1804 à Alexandre Besson. Lequel s’oc
cupe peu de l’exploiter. En 1812, il annonce qu’il suspend les tra vaux et renonce à sa concession. Le domaine passe ensuite entre les mains de la famille Grangier. Après des années d’abandon, l’activité reprend en 1827 par le service de la verrerie du Bélieu. “51000 quintaux métriques” de lignite sortent de
la mine la pre mière année d’ex ploitation. Le volume dégringole ensuite à 3810 quintaux métriques l’année suivante, puis à 1100 et 494 en 1830. Jean-Baptiste Barçon récupère la concession en 1838. “La quantité de combustible
Une production moyenne de 1 000 tonnes de lignite par an.
Une partie de la lignite était transportée par ce chemin de fer aérien à proximité de la garde de Longemaison où le minerai était chargé sur des wagons de marchandises.
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