La Presse Pontissalienne 277 - Février 2023

Le dossier 21

La Presse Pontissalienne n°277 - Février 2023

l Portes du Haut-Doubs

12 Z.A.E.

Le territoire de la com’com des Portes du Haut-Doubs ne compte pas moins de 12 zones artisanales et économiques (Z.A.E.). Pour absorber le dynamisme économique, la collectivité prévoit à l’avenir une extension estimée de 50 hectares dans les années à venir. Pour autant, la question de la sobriété foncière vient peser dans la balance. Le difficile équilibre entre développement économique et sobriété foncière

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L e territoire de la com’com des Portes du Haut-Doubs compte 12 zones artisanales et économiques sur 110 hec tares pour environ 120 entreprises. “C’est pas mal !” , convient François Cucherousset, président de la com’com regroupant 47 communes. À Étalans, la zone artisanale et éco nomique de la Croix-de-Pierre, inter communale, qui marque l’entrée des Portes du Haut-Doubs, poursuit son développement. L’un des exemples frappants reste la reconstruction éclair du nouveau bâtiment de Charm’ossa ture (voir ci-contre). La zone s’étend avec celle des Ruchottes où, d’ores et déjà une dizaine de lots est réservée. Seul un bâtiment est sorti de terre, le laboratoire d’Instapizza. Sur les 12 hectares encore disponibles, 10 sont déjà pré-réservés. “C’est un bon indicateur économique, abonde Samuel Girardet, vice-président en charge du développement économique. Mais si l’on voit le verre à moitié vide, il existe un manque de foncier dispo nible pour répondre au dynamisme économique.” L’équilibre est difficile à trouver. “Il faut prendre en compte les types d’ac tivités. L’une des difficultés est de faire

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d au 09

Samuel Girardet, nouveau vice-président en charge du développement économique Samuel Girardet est le nouveau vice président en charge du développement économique au sein de la communauté de communes des Portes du Haut Doubs. Le maire de Gonsans depuis 2014 prend ainsi en charge le portefeuille géré auparavant par Thierry Vernier. n

sion concerne la zone d’Étalans. Des parcelles pourraient voir le jour entre la voie ferrée et la route nationale, sous Charm’ossature. Petit à petit, les Z.A.E. grignotent les espaces, modifiant profondément le paysage de la com’com des Portes du Haut-Doubs. Jusqu’à plus faim? n L.P. en charge du développement économique, restent vigilants sur le nécessaire équilibre entre le foncier et le développement économique. François Cucherousset, président de la com’com et Samuel Girardet, vice-président

“Se pose le problème de la nécessaire sobriété foncière” , souligne le vice-pré sident. La sobriété foncière intègre notamment le “zéro artificialisation nette” des sols prévu dans le plan Bio diversité du gouvernement. “Il faudra créer des Z.A.E. un peu dif férentes avec peut-être des plus petites parcelles” , renchérit François Cuche rousset. L’un des gros projets d’exten

attention aux investisseurs locaux qui montent des locaux pour les relouer. L’équation n’est pas simple entre la problématique de l’emploi et du foncier” , reprend Samuel Girardet. La com’com des Portes du Haut-Doubs, en pleine élaboration de son P.L.U.I. (plan local d’urbanisme intercommu nal), prévoit ainsi une surface de 50 hectares pour l’extension des Z.A.E.

l Étalans

Reprise partielle de la production

Avec son nouveau Plateau, Charm’Ossature retrouve son équilibre Le Plateau, bâtiment emblématique de Charm’Ossature à Étalans, a retrouvé sa place zone de la Croix-de-Pierre, six mois seulement après l’incendie destructeur. Si le déménagement de l’activité d’Amancey à Étalans est prévu le 1er mars, le nouveau bâtiment, encore en finition, résonne déjà des coups de marteau des employés.

I l est aussi fringant que son bâtiment flambant neuf. S’il n’a jamais baissé les bras même au plus dur de l’épreuve, l’on sent une énergie nouvelle traverser Dominique Charmoille lorsqu’il arpente, un sourire fendant le visage, le Pla teau. Le chef d’entreprise de Charm’Ossature voit enfin le bout du tunnel avec l’érection du nouveau bâtiment, construit sur les cendres de l’ancien. 31 mètres de largeur (contre 24 mètres auparavant), 12 mètres de hauteur sous la tôle, pour 6 400 m 2 de production auxquels il faut ajouter 700 m 2 de bureaux. Le nouveau bébé de Charm’Ossature est venu au

monde en moins de 4 mois, du déblaiement des ruines à la construction des murs. Encore en finition, il accueillera à terme trois lignes de production, une de plus qu’avant l’incendie. Avec le site d’Autechaux, Charm’Os sature peut se targuer désormais de posséder 6 lignes de produc tion pour un linéaire de 900 m. “À titre de comparaison, chez Peugeot, une chaîne automobile fait 5,5 km” , observe Dominique Charmoille. Qui souligne, pas peu fier : “Charm’Ossature est l’une des entreprises les plus per formantes de France en termes de fabrication hors site d’élé ments à ossature bois.” Car, comme dit l’adage, à

pied d’œuvre dans le nouveau bâtiment, faute de place dans celui d’Autechaux et dans l’ate lier éphémère d’Amancey. Ils ont attaqué une série de 350 caissons pour un grand bâtiment à Lille. “Six mois après, on pro duit déjà dans le nouveau site” , glisse le patron qui ne revient toujours pas de l’énorme élan de solidarité qui a suivi l’incen die. “Normalement, une machine de taillage, il faut 18 mois pour l’avoir, le fournisseur a tout géré en quatre mois et je vais bientôt recevoir la petite sœur.” Il salue également les entreprises Pretot et Dromard-Cotec qui en moins de deux mois ont fait sortir de terre le bâtiment. Fabricant

quelque chose malheur est bon, l’incendie de juillet dernier per met à l’entreprise de posséder deux sites totalement neufs avec des équipements nouveaux. “Nous avons une force de frappe plus importante” , poursuit Domi nique Charmoille. Pour preuve, le carnet de commandes déborde jusqu’en 2025. “50 % du chiffre d’affaires est fait jusqu’en 2025. Nous avons un chiffre d’affaires de 5 millions, l’objectif est de le doubler avec les deux sites” , observe Dominique Charmoille en toute transparence. Afin d’absorber la masse de com mandes et respecter les délais de livraison, quatre employés de Charm’Ossature sont déjà à

Avec son nouveau bâtiment dans lequel la production a repris mi-janvier, Dominique Charmoille voit le bout du tunnel.

ment.” Pour les deux sites, l’en treprise a donc besoin de recru ter une vingtaine de personnes (gestion et ordonnancement de la production, achat-logistique, administration, vente, etc.) Le 1 er mars, toute l’activité reprendra à Étalans, et l’atelier éphémère d’Amancey fermera progressivement dans le mois. Avec ses deux bâtiments - le Plateau et la Vallée - Charm’Os sature retrouve son équilibre pour rebondir vers l’avenir. n L.P.

d’éléments bois bio et géo-sour cés, Charm’Ossature a été vigi lant sur la provenance des maté riaux. Le bois utilisé provient de 30 km à la ronde tandis que les fermes viennent des Vosges. Reste que ce déploiement rapide des deux sites quasiment en même temps entraîne une restructuration au niveau logis tique, administratif, achats, etc. “C’est un peu un choc thermique, reconnaît Dominique Char moille. Sans l’incendie, on avait prévu de faire ça progressive