La Presse Pontissalienne 277 - Février 2023

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

3 €

FÉVRIER 2023

Mensuel d’information du Haut-Doubs

www.presse-pontissalienne.fr

N° 277

NOUVEAUTÉS ET COUPS DE CŒUR POUR LES VACANCES D’HIVER LE HAUT-DOUBS EN MODE NEIGE

lire en p. 24-25

(crédit photo Thuria)

Troisième tranche aux Gravilliers Les zones économiques toujours plébiscitées le dossier p. 16 à 21

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2 Retour sur info - Pontarlier

La Presse Pontissalienne n°277 - Février 2023

Une nouvelle fonction pour la Maison Chevalier

Quatre nouveaux élus au 1 er tour à Hauterive-la-Fresse

nagés et ouverts au public (baptisés Parc Jeanine Dessay) Le bâti, lui, est toujours dans son jus. C’est peut-être le cadre idéal pour la Gendarmerie qui a passé une convention d’utilisation avec la Ville de Pontarlier “dans le cadre des entraî nements aux opérations anti-terroristes des agents du Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie (P.S.I.G.) basé à Montbenoît” indique cette convention à titre gratuit signée pour une période d’un an renouvelable deux fois. “Les gendarmes pourront être amenés à utiliser cette maison pour des exercices de simulation de tuerie de masse ou de tuerie planifiée, de prise d’otage, etc. Des exercices qui s’organisent en lien avec la préfecture du Doubs. Il devrait y avoir ce genre d’exercice au cours de cette année” commente Thierry Combe Chevaleyre, le commandant de la com pagnie de gendarmerie de Pontarlier. Ce n’est pas le seul bâtiment public du Haut Doubs que les gendarmes peuvent ainsi utiliser pour des exercices d’entraînement. La salle polyvalente de La Longeville, par exemple, est régulièrement utilisée pour des séances d’entraînement au combat pieds-poings. ■ partie de ses arbres? Cette allée rassemble des arbres qui n’ont pas tous été plantés en même temps et le fait d’en abattre deux ne remet pas en cause cette harmonie. Cette allée peut s’apparenter à un monu ment végétal vivant qui peut s’adap ter au besoin à une coupe sélective. L’association ne compte pas en rester là. “On ne souhaite surtout pas la poursuite de ce feuilleton judi ciaire. Au contraire, on aimerait s’en gager vers une médiation entre la commune et l’État.” Pour l’heure, avec le printemps qui arrive et l’interdiction de couper les arbres en période de nidification, Marc Santoni estime que l’allée devrait être préservée pour une année. ■

I l n’aura fallu qu’un tour de scrutin pour remettre à niveau le Conseil municipal d’Hauterive-la-Fresse. Ces élections municipales complémentaires partielles étaient organisées suite aux démissions d’Emma Jacquet-Pierroulet, élue maire en 2020 et de trois conseillers municipaux. Quatre candidats s’étaient présentés: Christelle Dornier, Yoann Roussel, Cécilia Sauter et Roméo Ver guet. Le 1 er tour s’est tenu le 29 janvier avec un bureau de vote en mairie. Résul tats : sur 184 votants, 99 suffrages se sont exprimés, sans bulletin nul. Les

quatre candidats ont obtenu suffisam ment de voix pour être élus au 1 er tour. Roméo Verguet a obtenu 91 voix, Chris telle Dornier 88 voix, Cécilia Sauter 81 voix et Yoann Roussel 73 voix. Pour mémoire, rappelons que pour obtenir un siège au conseil municipal au 1 er tour, les candidats doivent remplir une double condition : avoir obtenu la majo rité absolue des suffrages exprimés et recueilli au moins un quart des voix des électeurs inscrits. Les élections du maire, des adjoints et des représentants dans les syndicats, à la com’com sur des postes qui n’étaient plus pourvus ont lieu dans la première quinzaine de février. De quoi apporter une nouvelle dynamique et une meilleure cohésion au sein d’un conseil on s’en doute per turbé par des dissensions. ■ Quatre conseillers,dont la maire, avaient démissionné du conseil municipal.

D epuis qu’elle a été rachetée par la Ville de Pontarlier en 2004 sans que jamais la municipalité ait réussi à concrétiser un projet de réhabilitation,

la Maison Chevalier installée en lieu et place de l’ex-couvent des Bernardines est quasiment laissée à l’abandon, à part ses espaces verts partiellement réamé

Le vaste bâtiment de la Maison Chevalier pourra être utilisé pour des opérations anti-terroristes fictives.

Les tilleuls d’Arçon sauvés par l’action judiciaire

C raignant l’abattage intempestif de l’ensemble de l’allée des Tilleuls, l’association “Arçon, nature et patrimoine” avait demandé une audience en référé d’urgence pour obtenir une suspension tem poraire des travaux. L’audience a eu lieu le 23 janvier. Verdict : la juge des référés a suspendu l’autorisation d’abattre les 15 arbres remarquables de l’allée des Tilleuls. “Plus exacte ment, elle maintient la possibilité d'abattre les deux arbres les plus fragiles. Ces arbres avaient été iden tifiés par l’expert de l’O.N.F. qui avait préconisé un abattage préventif. C’est la troisième fois en deux ans

que l’allée des tilleuls échappe à l’abattage” , note Marc Santoni, mem bre de l’association Arçon Nature et Patrimoine. Cette action de suspen sion est valable jusqu’au jugement sur le fond dont la date n’est toujours pas fixée. Dans le détail, le jugement en référé s’appuie sur la loi qui protège les arbres au titre de l’écologie et du cadre de vie, l’allée d’Arçon étant appréciée comme une source d’amé nité environnementale. Il peut y avoir des dérogations sécuritaires, ce qui est le cas ici avec les deux arbres les plus faibles. Quid de l’harmonie d’une allée qui serait privée d’une

L’association et ses sympathisants s’étaient donné rendez-vous dans l’allée des Tilleuls le 18 janvier dernier, le jour prévu pour l’abattage avant que l’audience en référé d’urgence stoppe cette action.

Éditorial Pionnière

tion de Métabief, croulant sous la neige, fonctionnait à plein régime plusieurs mois d’affilée. Cette évolution du climat, les élus du syndicat ont donc décidé de l’anticiper avec courage, faisant de Métabief une sorte de laboratoire grandeur nature de la tran sition climatique. Estimant qu’à l’horizon 2035 l’insuffisance de neige condamnera les activités de glisse, ils ont lancé un plan pour transformer le domaine en une station 4 saisons dont la construction de cette luge est la première brique. Des itinéraires de randonnées, des zones pédagogiques et autres actions de valorisation de l’Espace naturel sensible du Mont d’Or suivront et le ski alpin sera progressivement aban donné par les responsables de la station, faisant ainsi preuve d’une sorte de résilience face au bouleversement annoncé sur le plan climatique. Sans doute que Métabief sera montrée comme une station pionnière, comme elle l’avait été dans les années cin quante au moment de sa création. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

stations helvétiques du massif n’ont pu réaliser la prouesse. Pour ces vacances d’hiver, Métabief a encore su innover en proposant notamment un nouveau parcours boardercross pour le jeune public. Tout comme au volet animation avec l’accueil le 20 février sous la houlette du Ski-club du Mont d’Or d’une manche du Ladies Tour, une épreuve de niveau international dont les quatre autres étapes sont orga nisées dans de prestigieuses stations alpines. Dans le même temps, la nouvelle luge 4 saisons que Métabief a inaugurée l’été dernier continue à fonctionner en mode hiver, de surcroît en nocturne, don nant au front de neige des allures de grande station. De quoi réussir une belle saison 2022-2023. En même temps, les dirigeants de la station, président du Syndicat mixte du Mont d’Or en tête, sont bien conscients des réalités du climat. Et que sans doute jamais on ne retrouvera les grandes années soixante-dix ou quatre-vingt quand la sta

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité: 03 81 67 90 80 E-mail: redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

B ien heureusement, la neige a fait son apparition mi-janvier, après un début d’hiver particulièrement doux sur les pentes du Massif jurassien. Pas en quantités phénoménales, mais suffisamment pour donner à nos sites de moyenne montagne un air authentique de stations de sports d’hiver. Et une fois de plus, les bénévoles des petits domaines comme les équipes professionnelles des principales stations, Métabief en tête, ont su s’adapter pour offrir aux vacanciers les conditions optimales de pratiques sportives ou de loisirs. Métabief avait déjà su se démarquer à Noël, malgré le manque cruel de neige, en pouvant offrir aux vacanciers la possibilité de pratiquer le ski, certes modestement, étant ainsi la seule station du Massif jurassien à pouvoir proposer une offre ski alpin. Ni Les Rousses ni les

Mise en page : Olivier Chevalier Conception pubs : Éloïse Perrot

Équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Art et Foi Haut-Doubs, C.C.G.P., S. Cousin, Croix Rouge, Handisport Pontarlier-Morteau Maîche, Syndicat mixte du Mont d’Or-Thuria.

Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Février 2023 Commission paritaire : 0227 D 79291

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4 L’interview du mois

La Presse Pontissalienne n°277 - Février 2023

HAUT-DOUBS

Nicolas Onimus, le sous-préfet

“Il faut que le respect de l’environnement soit à la hauteur de la qualité du comté”

Après le temps de l’imprégnation, Nicolas Onimus le sous préfet en poste depuis juillet dernier dans l’arrondissement de Pontarlier, revient sur les grandes problématiques du terri toire : l’eau, le loup, le logement, l’emploi… Le grand oral.

L a Presse Pontissalienne : Avez-vous de nouvelles informations sur le chantier de contournement de Pontarlier ? Nicolas Onimus : Non, car je suis person nellement peu impliqué. Ce projet est surtout porté par l’État, le Préfet, la D.I.R.-Est. Les travaux pourraient commencer au plus tôt fin 2023. Rap pelons que deux autres projets sur R.N. 57, à savoir la mise en trois voies de la montée de la Main et le rond point de la Vrine figurent aussi au contrat de plan 2021-2027. L.P.P. : Comment comptez-vous agir pour accé lérer le transfert de la compétence “eau” des communes aux com’com de l’arrondisse ment ? N.O. : Il reste encore trois ans pour la prise de compétence par les E.P.C.I. Toutes les com’com ne sont pas au même niveau. Grand Pontarlier ou Frasne-Drugeon ont pris la compétence. Pour d’autres, c’est en cours et on compte six E.P.C.I. qui ne sont pas encore engagés dans la procédure. Rappelons que l’étape intermédiaire, c’est le schéma directeur permettant d’identifier les actifs, les dettes, les passifs dans chaque commune avant le transfert à l’intercommunalité. Se pose ensuite la question du tarif. Je vais réunir prochainement en sous préfecture les représentants des six E.P.C.I. concernés avec l’A.R.S., de la D.D.T. et de l’Agence de l’eau. Cette réunion s’inscrit dans un partage d’ex périences. L.P.P. : Se pose aussi la question de l’accès à la ressource en période de sécheresse ? N.O. : Tout à fait. Les collectivités et les syndicats doivent encore travailler à la sécurisation des réseaux pour éviter d’avoir à ravitailler des communes comme ce fut encore le cas l’été dernier à Arc-sous-Cicon. Les choses tendent à s’améliorer. On a pu le constater en 2022 avec de nouvelles interconnexions qui ont permis d’atténuer les effets de la sécheresse. Ce qui justifie aussi la présence de l’A.R.S., l’Agence de l’eau et la D.D.T. qui sont là pour accompa gner les projets d’interconnexion. L.P.P.: Il semble que le dossier de l’eau du Mont d’Or évolue, qu’en est-il ? N.O. : Sachant qu’une partie de l’eau du Mont d’Or ressort sur le territoire de Malbuisson, on peut se demander s’il ne serait pas plus facile de prendre l’eau à Malbuisson pour l’acheminer vers la station de Chaon plutôt que dans le tunnel. Cette option doit être étudiée par la com’com des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs. Rappelons aussi l’existence du Plan rivières kars tiques avec les exigences imposées sur les fromageries. Les premiers résultats

seront annoncés au printemps. Aucune des fromageries concernées par la pol lution des rivières n’est située dans l’arrondissement de Pontarlier. Sur ces dossiers, je trouve que la position du Préfet est courageuse. L’A.O.P. comté apporte une très haute valeur ajoutée à l’agriculture locale. Il faut que le res pect de l’environnement soit à la hau teur de la qualité du produit. L.P.P. : Quid du loup ? N.O. : Les vaches sont rentrées, ce qui signifie un répit en termes d’attaques. Ce répit doit être mis à profit pour préparer la prochaine saison d’estive. D’un côté, on a la France qui a signé la Convention de Berne et la directive Habitat qui protègent le loup et en face on trouve le monde agricole du Haut-Doubs et la filière comté. Il faut arriver à concilier les deux dans le res pect du droit et en privilégiant le dia logue. Entre la fin janvier et la fin février, une grand-messe sera organisée avec tous les interlocuteurs. L.P.P. : Comment agir ? N.O. : La clef de voûte, c’est la protection des troupeaux. Je veux y croire. Il existe des moyens de protection: les colliers, les chiens, le tir d’effarouche ment non létal, les gardiens bénévoles dans les alpages. Des attaques, il y en aura mais ce qu’il faudrait savoir c’est combien. Si l’on arrivait à évaluer l’im pact, ce serait plus acceptable. On doit œuvrer pour tendre vers la stabilisation de la situation en concertation avec les Suisses et le département français du Jura. L.P.P. : La dynamique démographique du Haut Doubs encouragée par le travail frontalier

Six mois après son installation, Nicolas Onimus engage un travail de concertation pour tenter d’apporter des solutions aux problématiques les plus sensibles du Haut-Doubs.

EN BREF

Animations La Communauté de Communes du Grand Pontarlier propose, comme chaque année, des animations durant les vacances scolaires pour les enfants de 4 à 13 ans et plus vivant sur le territoire. Ateliers kamishibaï ou petit reporter photo, initiation au roller ou activité mini moto et quad, sur une journée ou quelques heures, il y en a pour tous les âges et tous les goûts. Inscriptions au service Éducation Jeunesse de la mairie de Pontarlier au 69, rue de la République, face à la sous-préfecture. Participation par enfant et par stage: 6€ (ou 12€ pour les enfants habitant hors C.C.G.P.). Restos du cœur Les Restos du Cœur organisent leur grande collecte nationale les 3, 4 et 5 mars. L’association appelle les personnes à donner des marchandises lors de leur passage en magasin durant ces 3 jours, et fait un appel aux bénévoles : environ 1 500 bénévoles d’un jour sur des créneaux de 2 à 3 heures sont nécessaires pour aider à effectuer cette collecte à l’échelle du département du Doubs. Inscriptions sur le site collecte.restosducoeur.org. Rens.: 03 81 41 92 11.

geant des logements. J’ai aussi envie de développer le système Bail Réel Solidaire avec l’aide de l’Établissement Public Foncier. Comment ça marche ? L’E.P.F. achète un terrain sur lequel des maisons sont construites pour être vendues à des familles modestes qui ne seront pas propriétaires du sol. Le B.R.S. implique la création d’un office foncier solidaire. Le dispositif permet à des ménages, sous condition de pla fond de ressources, d’accéder à un loge ment de 20 à 40 % en dessous des prix de marché. L.P.P. : L’autre point de tension sur Haut-Doubs est lié à l’emploi. Le manque de main-d’œuvre affecte pratiquement tous les secteurs d’ac tivité. N.O. : Avec un taux de chômage inférieur à 5 %, l’emploi est une vraie préoccu pation, d’où l’importance d’apporter des solutions de logements, des services et du transport. Il faut avoir une réflexion départementale sur l’emploi. En Préfecture, on travaille sur deux axes avec l’ensemble des socio-profes sionnels. Sur les 5 % de chômeurs, il

faudrait trouver des solutions inno vantes pour en ramener au moins 1 % vers l’emploi. Second axe : essayer d’en courager le retour des frontaliers plus tôt dans leur carrière. Comment ? En développant un marketing territorial basé sur la qualité de vie optimisée en travaillant plus près de chez soi. N.O.: Il existe un outil adéquat: le fonds Vert. Il sert à financer des projets en lien avec la performance énergé tique, les éclairages, le tri, les biodé chets… Une grosse partie de notre travail en sous-préfecture consiste à accompagner les collectivités par le biais de la D.E.T.R. En 2023, cette sub vention d’équipement sera arrimée au Fonds Vert. On attend aussi de savoir si les agriculteurs qui installent des trackers photovoltaïques pourront conserver les aides P.A.C. J’espère que oui, car ces équipements ne consom ment pas de foncier agricole et offrent de l’ombrage aux bêtes. n Propos recueillis par F.C. L.P.P. : Comment encourager la transition éner gétique dans le Haut-Doubs ?

réduit l’offre de loge ments avec des prix de l’immobilier et des loca tions de plus en plus éle vés. Que peut-on faire pour détendre la situa tion? N.O. : C’est complexe car on a des besoins de logements avec une restriction des surfaces à urbaniser. Je voudrais essayer d’apporter des réponses en collabo ration avec Jacque line Cuenot-Stadler, vice-président au logement au Conseil départemental. On pourrait utiliser le fonds friche pour réhabiliter d’an ciennes fermes com toises en y aména

“Il faut avoir une réflexion départementale sur l’emploi.”

Pontarlier 5

La Presse Pontissalienne n°277 - Février 2023

JUSTICE

Tribunal judiciaire Un réseau de proxénétisme sévissait à Pontarlier

Deux prévenus ont été jugés au tribunal judiciaire de Besançon pour proxénétisme. Un appartement du centre-ville abritait plusieurs prostituées.

L es prévenus n’étaient pas dans le box des accusés ce 25 janvier. M me A.M. et M. A.N. étaient poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation dont le proxénétisme par aide, assistance ou protection de la prostitution d’autrui, et partage des produits ou profit de la pros titution d’autrui. Les deux pré venus étaient également accusés d’avoir incité à la prostitution d’autres jeunes filles, au moins trois et sans doute d’autres per sonnes indéterminées. Ce petit monde sévissait dans un appar tement de Pontarlier, rue du Champ Méry, loué par M. A.N. et dans lequel les faits de pros titution se sont déroulés pendant au moins un an et demi. C’est à la suite d’un signalement que les enquêteurs ont surveillé cet immeuble du centre de Pon tarlier et des écoutes télépho niques mises en place ont permis de déterminer la réalité des faits qui s’y déroulaient. “Pendant une semaine, les enquêteurs ont

pu identifier 21 clients qui se sont présentés à l’appartement dans lequel les relations tarifées étaient facturées entre 100 et 150 euros” indique la présidente du tribunal judiciaire de Besan çon. Les investigations effectuées par les enquêteurs sur les comptes bancaires de M. A.N. ont permis d’identifier de nom breux transferts d’argent en direction de l’Espagne et du Pérou, les pays d’origine des principales prostituées officiant à Pontarlier. “Il avait notamment encaissé plus de 80 000 euros de chèques et déposé près de 20 000 euros en espèces.” Après l’interpellation des deux prévenus dans l’appartement de la rue du Champ Méry, les perquisitions ont permis de retrouver nombre de préserva tifs, de produits d’hygiène intime “et des objets pouvant servir aux relations sexuelles.” Une autre prostituée permettait à la prin cipale prévenue de “proposer

Le tribunal judiciaire

de Besançon a condamné les deux prévenus qui sévissaient à Pontarlier pour proxénétisme.

des prestations en duo à certains clients pour que la seconde pros tituée apprenne le métier” note le tribunal. M me A.M., la prin cipale prostituée qui faisait aussi office de proxénète, tou chait entre 4 000 et 5 000 euros par mois, et en renvoyait 2 000 à son père au Pérou.” Ce qui a fait dire à M tre Hafidha Abdelli, avocat de la partie civile,

mois d’emprisonnement dont 12 mois de sursis pour Monsieur. Les arguments de M tre Christine Bresson, l’avocate de M. A.N. selon lesquels ce dernier aurait commis une sorte de “proxéné tisme passif avec la vision d’un homme aimant une femme” n’ont pas été entendus par le tribunal. Un client local qui avait noué

une relation sentimentale avec une des autres prostituées, un temps mis en cause, a bénéficié d’un non-lieu. Pour les deux pré venus, les juges bisontins ont prononcé une peine de 18 mois d’emprisonnement dont 14 mois avec sursis pour M. A.N. et 36 mois d’emprisonnement dont 28 avec sursis pour M me A.M. n J.-F.H.

L’Équipe d’action contre le proxénétisme et d’aide aux vic times, qu’on n’a “jamais vu une petite entreprise artisanale géné rer autant de profit !” , réclamant 5 000 euros au titre des dom mages et intérêts. La procureure de la République, quant à elle, a réclamé une peine de deux ans d’emprisonnement dont 16 mois de sursis pour Mme, et 18

6 L’ÉVÉNEMENT

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AIDE ALIMENTAIRE DANS LE HAUT-DOUBS : QUI FAIT QUOI, ET COMMENT ?

Quand on parle d’aide alimentaire, il y a de quoi se perdre entre la Banque Alimentaire, le P’tit panier, les Restos du cœur, la Croix Rouge, le C.C.A.S., et les autres structures moins connues mais toutes actives et nécessaires. Décryptage. l C.C.A.S. Pontarlier Coordination “Avec le Covid, le système de l’aide alimentaire a basculé vers le XXI ème siècle”

“On a aujourd’hui un très bel outil, très réactif avec des

partenaires impliqués et ouverts à la concertation”,

estime Bénédicte Hérard, l’adjointe aux affaires sociales et vice-présidente du C.C.A.S. de Pontarlier.

De par ses missions et ses moyens, le C.C.A.S. de Pontarlier assure la coordination de l’aide alimentaire en recevant, en orien tant une partie des bénéficiaires et en venant en appui aux asso ciations concernées. Entretien avec Bénédicte Hérard, l’adjointe en charge des affaires sociales et vice-présidente du C.C.A.S.

ouverte au public. Les bénévoles prépa raient des paniers alimentaires que venaient récupérer les bénéficiaires ou qui étaient livrés par la Croix Rouge sur roues. Quand le P’tit panier est repassé en système épicerie, on a pu prévenir tous les bénéficiaires. Ils ont pu apprécier ce mode de fonctionnement collectif et finalement plus réactif. L.P.P. : Le C.C.A.S. accompagne tous les publics ? B.H. : Rappelons qu’au niveau de l’aide alimentaire, c’est l’État et lui seul qui délègue aux associations et aux com munes. Le C.C.A.S. s’occupe des per sonnes de plus de 50 ans sans enfant ainsi que des sans-logis. Les familles et les jeunes sont accompagnés par le Cen tre médico-social. L’A.D.D.S.E.A. gère les requérants d’asile et la Croix Rouge intervient en dehors de la Ville. L.P.P. : Pas facile de trouver un nouveau local à l’épicerie solidaire ? B.H. : Cela fait des années que l’on essaie de trouver des solutions au problème, en ayant bien conscience de la situation inconfortable dans laquelle évoluait l’as sociation. Une opportunité s’est présentée avec le déménagement de la halte-gar derie Pirouette. Les bénévoles du P’tit panier ont eu un vrai coup de cœur en découvrant les lieux qui correspondaient

à leurs besoins. Ils tenaient beaucoup à rester au centre-ville. L’aménagement a été piloté en partenariat avec les ser vices techniques. Le local était occupé par le centre de dépistage du Covid avant qu’on procède à la bascule en novembre dernier, le P’tit panier prenant possession de son nouveau local et le centre de dépistage étant alors transféré aux Casernes Marguet. L’épicerie solidaire a désormais à sa disposition des locaux accessibles, visibles et plus confortables. Cela ressemble à un vrai magasin. Pour information, ce local appartient au C.C.A.S. La Ville honore la prise en charge du dispositif en rétrocédant le loyer au C.C.A.S. L.P.P. : Aujourd’hui, c’est la Marmite solidaire qui cherche des locaux, vous les accompagnez dans leurs recherches ? B.H. : Cette association fait partie de nos partenaires. Elle projette d’acquérir ses propres locaux. On se tient informé du projet.

des besoins liés à l’augmentation du coût de la vie ? B.H. : C’est indéniable. La précarité s’ac centue. Elle touche même des personnes ayant un emploi. L’activité “aide alimen taire” est soutenue voire en tension sur les protéines et les produits frais. On reste positif. Quand la distribution en légumes, produits secs, fruits, est assurée, cela permet aussi de libérer une partie du budget pour acheter de la viande. Le C.C.A.S. suit 175 familles, ce qui repré sente environ 250 personnes. L.P.P. : Voyez-vous des pistes d’amélioration dans le dispositif actuel ? B.H. : Tout dispositif reste perfectible mais je pense sincèrement qu’on a aujourd’hui un très bel outil, très réactif, avec des partenaires impliqués et ouverts à la concertation. Malgré les difficultés contextuelles, on parvient à proposer une aide alimentaire suffisante, sans gaspillage, ni abus flagrant. On travaille en back-office pour éviter toute tentative de dévoiement. n Propos recueillis par F.C.

L a Presse Pontissalienne : Peut-on rappeler le rôle du C.C.A.S. dans le dispositif d’aide alimentaire ? Bénédicte Hérard : Le C.C.A.S. assure la coordination avec les différents parte naires et accompagne les publics. On a cette vocation à recevoir les personnes et à les aiguiller. Il faut des échanges permanents entre les structures pour flécher au mieux les parcours. On fait une cellule sociale une fois par mois en visio avec les services sociaux du Dépar tement, l’A.D.D.S.E.A., le P’tit panier, les Restos du cœur, la Marmite Solidaire, la Croix Rouge, Travail et Vie, la Banque Alimentaire. On fait des points d’actua lité. L.P.P. : Cette cellule sociale existe depuis long temps ? B.H. : C’est une conséquence de la crise sanitaire. Auparavant, on se rencontrait une fois au début de l’hiver. Avec la fer meture des centres de distribution de l’aide alimentaire pendant le Covid, il

s’avérait nécessaire de trouver des solu tions car les besoins étaient toujours là. Faute de pouvoir se voir en direct, on a donc communiqué avec des visioconfé rences hebdomadaires. Le concept a finalement été maintenu après le confi nement à périodicité mensuelle. On s’est

rendu compte que cela s’avérait hyper-efficace. Cela offre une vision glo bale. La cellule est très active et ne nous empêche pas d’organiser si besoin des réunions ponctuelles. L.P.P. : L’aide alimentaire est entrée dans une nouvelle ère ? B.H. : Avec le Covid, le système de l’aide ali mentaire a basculé vers le XXI ème siècle. Pendant le Covid, l’épicerie soli daire n’était plus

“Le C.C.A.S. suit 175 familles, soit environ 250 personnes.”

L.P.P. : Observez-vous aussi une recrudescence

L’événement 7

La Presse Pontissalienne n°277 - Février 2023

l Collecte

Banque Alimentaire

Le grossiste de l’aide alimentaire L’antenne pontissalienne de la Banque Alimentaire s’occupe de la collecte des produits récupérés avant de les redistribuer aux associations partenaires.

ÉVÉNEMENTS Les prestations OUS VOS POUR T LOCATION DE SALLE aiteur possible Service tr ũ ts possible Location de couver ũ Ménage inclus ũ Cuisine aménagée ũ projecteur Vidéo ũ à 40 personnes , capacité jusqu’ 2 67 m ũ

L a Banque Alimentaire de Franche-Comté comprend qua tre sites à Besançon, Montbé liard, Vesoul et Pontarlier. Elle emploie aujourd’hui six salariés dont Christophe Grattard, le responsable de l’antenne pontissalienne en poste

depuis octobre 2021. “On peut nous considérer comme les grossistes de l’aide alimentaire. On compte une cinquan taine de bénévoles à Pontarlier. Ils sont répartis en cinq équipes de 10 personnes sur cinq jours. On vient en appui aux associations qui s’occupent de redis

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recueillir 23 tonnes, soit 8 à 10 % du stock annuel. C’est loin d’être négligea ble.” S’il coordonne et supervise le fonction nement de la section pontissalienne, Christophe Grattard est également missionné pour développer de nouveaux partenariats et sensibiliser différents publics, les scolaires notamment. “C’est fondamental aujourd’hui de raisonner réseau. Cela nous a permis par exemple de récupérer des lots de pommes de terre chez un particulier. On sait que les grandes surfaces agissent aussi pour réduire le gaspillage, d’où l’idée de se rapprocher du monde agricole pour diversifier les sources d’approvi sionnement.” Le marché de l’aide alimentaire est malheureusement toujours en crois sance. n F.C.

“On travaille avec huit associations : le P’tit panier, la Croix Rouge Morteau Pontarlier, Travail et Vie, les Restos du cœur, le C.C.A.S. de Villers-le-Lac, la Marmite solidaire et Repair.” La ramasse locale est complétée en pro

tribuer ce que l’on récupère aux béné ficiaires” , récapitule le responsable qui a été recruté après un an de bénévolat pendant le Covid. Pour mener à bien sa mission, l’antenne pontissalienne de la Banque Alimen taire dispose de deux camions réfrigérés qui effectuent chaque matin le tour des grandes surfaces alimentaires locales. C’est la ramasse des fruits et légumes, produits laitiers, produits secs. La tournée terminée, les véhicules reviennent au local de la Banque Ali mentaire situé au 20, rue Jean Mermoz. Là où les attendent les autres bénévoles de l’équipe du jour qui effectuent le tri des produits frais en respectant un plan de maîtrise sanitaire. Traçabilité oblige, les produits sont ensuite pesés et répertoriés avant d’être répartis en différents lots qui seront livrés ou récupérés par les partenaires.

duits secs par des livraisons de l’antenne bisontine de la Banque Alimentaire. L’antenne pontissa lienne a récolté 167 tonnes de produits en 2022 pour un volume global de 275 tonnes distribuées aux parte naires en incluant l’ap port bisontin. “La col lecte organisée fin novembre par les béné voles dans les grandes surfaces permet de

Se rapprocher du monde agricole pour diversifier les sources.

Christophe Grattard le responsable local de la Banque Alimentaire entouré de deux bénévoles, Joël et Aurélien à droite.

l Le P’tit Panier Un nouveau local L’épicerie solidaire à l’abri des courants d’air Après des années d’attente, le P’tit panier a déménagé en novembre dernier rue du Bastion dans le local occupé précédemment par la halte-garderie Pirouette. De meilleures conditions d’accueil pour répondre à des besoins grandissants.

“On n’a que ce qui est nécessaire

mais pas beaucoup

de superflu”, note Martine Normand qui préside l’épicerie solidaire depuis sa création en 2009.

“D epuis le temps qu’on l’atten dait ! On est évi demment très content. Les services techniques de la Ville de Pontarlier ont été au top. Les bénéficiaires et les bénévoles sont ravis. Cela permet d’absorber l’augmentation des demandes. On accueille plus de

que l’ancien point de distribution des casernes Marguet ouvert aux quatre vents mais qui avait quand même le mérite d’exister. En franchissant la porte du P’tit panier, on a désormais l’impres sion d’entrer dans un vrai com merce solidaire avec les rayons épicerie, produits frais, fruits et légumes, produits d’hygiène, nourriture pour les enfants, pains… “Cela nous a permis de reprendre le fonctionnement antérieur en ouvrant tous les jours de la semaine sauf le mer credi” , précise la présidente. L’épicerie solidaire est appro visionnée quatre jours par semaine par la Banque Alimen taire. Des équipes de bénévoles se relaient le matin et l’après midi pour la mise en rayon ou la distribution aux bénéficiaires. “On a accueilli dix nouvelles familles la semaine dernière. Tous les bénéficiaires sont envoyés par le C.C.A.S. de Pon tarlier où ils se voient attribuer

170 familles par semaine. La précarité continue à progresser avec l’inflation, la crise énergé tique” , observe Martine Nor mand qui préside Le P’tit panier depuis sa création en 2009. Accessible de plain-pied, chaud, lumineux, bien agencé, ce nou veau local s’avère infiniment plus confortable et fonctionnel

le temps tout comme la complé mentarité et le dialogue avec les autres associations : Restos du cœur, Croix Rouge… La mise en place de la Marmite Solidaire qui distribue des bocaux de nourriture à la Croix Rouge et au P’tit panier améliore aussi l’ordinaire des bénéficiaires. Les tensions sur les produits sont bien réelles. “On a ce qui est nécessaire mais rien de super flu. On manque de café soluble, biscuits, chocolat, sans oublier, comme d’habitude, les couches et le lait pour bébé…” , résume Martine Normand qui estime que la gestion de l’aide alimen taire sur Pontarlier est plutôt bonne. Elle n’oublie pas de saluer le rôle des bénévoles. “Je ne sais pas ce que je ferais sans eux !” n F.C.

tine Normand. L’épicerie solidaire a ses propres règles de fonctionnement pour éviter des effets d’accumulation ou toutes sortes de dérives qui n’ont rien à voir avec sa mission au service de l’aide alimentaire. “Les prix sont fixés par nos soins. On ne pousse pas les personnes à dépenser la totalité de la somme en sachant que ce qui n’est pas dépensé est perdu.” Les bénéficiaires viennent au local une fois par semaine en se voyant attribuer un horaire de passage précis et qui change régulièrement. La Croix Rouge effectue les livraisons pour ceux qui ne peuvent pas venir sur place. “On ouvre toute l’année. Quand il y a un jour férié, la distribution bascule le mercredi.” Le fonctionnement du P’tit panier a gagné en efficacité avec

le montant d’achat auquel ils ont droit, en sachant qu’ils paie ront eux-mêmes 10 % de la somme attribuée. Globalement, on ne s’en sort pas trop mal. L’of fre de produits est assez diver sifiée, explique Marie, bénévole depuis 2011 à l’épicerie solidaire. J’avais envie de faire quelque chose d’utile” , justifie-t-elle. Les produits sensibles au chaud sont stockés dans deux vitrines réfri gérées ou dans un vaste congé lateur. L’association du P’tit panier compte actuellement 26 béné voles, féminines pour la plupart. “Il y a quand même cinq hommes. Pour l’organisation, on a mis en place un groupe Whatsapp. C’est très efficace quand il faut trouver une solu tion de remplacement si l’un de nous est absent” , poursuit Mar

Les bénéficiaires ont accès à un rayon fruits et légumes plutôt bien approvisionné.

8 L’événement l La Croix Rouge sur roues

La Presse Pontissalienne n°277 - Février 2023

331 000 repas distribués en 2022

“On peut faire mieux au niveau des points d’accueil” La distribution de l’aide alimentaire à l’extérieur de Pontarlier a connu un coup d’accélérateur pendant la crise sanitaire. Cette mission est toujours assurée par la Croix Rouge sur roues qui livre chaque semaine neuf points de distribution sur le Haut-Doubs forestier.

L e bilan 2022 de l’activité Croix Rouge sur roues montre les effets de la rationalisation des stocks dans la grande distri

menté de 10 % alors que la quantité de repas distribués chutait de 20 %. Des chiffres confirmés à la source en comparant les volumes livrés par la Banque Alimentaire à la Croix Rouge. En 2021 et 2022, le tonnage passe de 65,729 à 51,145 tonnes de produits. “Les besoins augmentent alors qu’on est moins bien approvisionné. Cela reflète juste la politique de la grande distribution qui cherche aussi à valo riser ses propres denrées” , note Yves Leclerc, responsable de l’unité locale de la Croix-Rouge de Pontarlier. Lancé en 2016, le dispositif Croix Rouge sur roues se déploie progressi vement sur le Haut-Doubs forestier. Il comprend aujourd’hui neuf points de distribution. “On peut faire mieux au niveau des points d’accueil mais cela dépend aussi de la volonté des communes. On essaie d’avoir un mail lage efficace pour mieux répondre aux demandes. On s’est rendu compte, par exemple, qu’il était plus pertinent d’ou vrir un point à Montperreux qu’aux Fourgs. On a aussi découvert qu’il y avait des besoins sur des territoires qui semblaient plutôt préservés grâce à l’économie frontalière. On est ainsi passé de deux à quatre points de dis tribution sur la com’com des Lacs et

bution sur l’aide alimentaire. Entre 2021 et 2022, le nombre de per sonnes qui ont bénéficié des repas livrés par la Croix Rouge sur roues a aug

Évolution 2021-2022 du nombre de personnes bénéficiaires de la Croix-Rouge sur roues Point de distribution 2021 2022 Aubonne 54 46 Frasne 65 51 Gilley 43 52 Jougne 33 26 Labergement 22 27 Montperreux 14 35 Levier 93 108 Mouthe 39 26 Pontarlier-Houtaud 108 160 Total 471 518 Évolution du nombre de parts et repas distribués (source unité locale Croix Rouge Pontarlier) 2021 2022 Total de parts distribuées 4 618 5 145 Total de repas distribués 417 000 331 500 (source unité locale Croix Rouge Pontarlier)

Des équipes de trois à quatre bénévoles de la Croix Rouge sur roues sont mobilisées sur les tournées.

mentation significative des bénéficiaires de la Croix Rouge sur roues à Pontarlier et Houtaud. Explications : “Cela touche des personnes qui sont en parcours d’in sertion et qui ne sont plus disponibles aux horaires d’ouverture du P’tit Panier.” Yves Leclerc rappelle aussi que cela coûte parfois plus cher de se remettre au travail que de ne rien faire, d’où l’importance de prolonger le dispositif d’aide alimentaire pour faciliter la démarche vers l’autonomie. Il revient aussi sur les économies générées par l’aide alimentaire. “La valeur d’une part distribuée à un bénéficiaire par la Croix Rouge sur roues est estimée à 22,01 euros. On en a distribué 5 145 en 2022, soit l’équivalent de 113 941,45 euros que n’ont pas à débour ser les communes, ou autres services sociaux en bons d’achat.” n

Montagnes du Haut-Doubs.” Pour assurer ses livraisons, la Croix Rouge sur roues dispose d’un Boxer et d’un camion frigorifique avec des équipes de trois à quatre personnes

sur chaque tournée, sans oublier les bénévoles venus en renfort le jour de la distribution. Avec le temps, le dispositif d’accompagnement s’af fine. “On a signé une convention avec l’A.D.D.S.E.A. pour leur fournir 20 colis d’urgence à disposition des requé rants d’asile qui peuvent arriver à tout moment” , illustre Yves Leclerc. Le bilan d’activité 2022 met en évidence une aug

“Plus pertinent d’ouvrir un point à Montperreux qu’aux Fourgs.”

l Les Restos du cœur 116 familles accueillies L’esprit Coluche malheureusement toujours d’actualité

Les Restos du cœur sont présents à Pontarlier depuis 1988. Une trentaine de bénévoles participent à l’animation du centre pontissalien axé principalement sur la distribution de l’aide alimentaire et la préparation de repas chauds.

C’est également lui qui compose le contenu des repas distribués aux bénéficiaires. “Cette année, 116 familles sont inscrites pour la campagne d’hiver, soit 11 % de plus que l’an dernier. Heu reusement, on a assez de produits pour répondre aux besoins” , com plète Marie Delgrandi qui est aussi l’épouse de Claude. S’il existait auparavant un répit de quelques semaines entre les campagnes d’hiver et celle d’été aux Restos, ce n’est pratique ment plus le cas aujourd’hui. La précarité ne varie pas au rythme des saisons. Chaque centre met en place quelques événements pour apporter un peu d’anima tion ou récolter des fonds. “On organise le loto des enfants le 14 février et on sera aussi pré sents dans les commerces locaux à Pontarlier et Levier pour la collecte nationale qui aura lieu les 2, 3 et 4 mars.” À signaler également la reprise des ateliers cuisine le mardi après-midi. Ils avaient été sus pendus pendant le Covid. “C’est aussi une façon d’expliquer aux bénéficiaires comment on peut cuisiner avec les produits qui leur sont distribués.” n F.C.

inaliénable. “On ne divulgue pas les barèmes et encore moins les noms des per sonnes accueil lies aux Restos, que ce soit aux services sociaux ou aux autres associations” , explique Marie Delgrandi en lisant le règlement de l’association nationale. La livraison des produits est organisée depuis Paris avec des camions qui viennent chaque semaine rejoindre la plateforme de Miserey-Salines. D’autres chauffeurs prennent alors le relais pour alimenter les onze centres Restos du cœur du Doubs. “Les arrivages ont lieu le mercredi matin. Avant d’ar river aux Casernes, le camion fait le tour de nos partenaires locaux, supérettes et boulangers qui nous fournissent notamment en pain. Certains bénévoles sont aussi impliqués dans le mouve ment, sans oublier l’apport de la Banque Alimentaire en fruits et légumes notamment” , résume Claude Delgrandi, le responsable des stocks. “116 familles sont inscrites pour la campagne d’hiver.”

depuis plus de 20 ans à Pontar lier. Murielle, Josette et Claudine assurent la préparation des repas confectionnés avec les pro duits de la ramasse et servis le lundi et le mercredi. La réputa tion de la brigade pontissalienne attire en moyenne une quinzaine de personnes qui se retrouvent assez régulièrement pour par tager un bon repas et rompre avec l’isolement. Si les Restos du cœur font partie prenante du dispositif local, ils relèvent néanmoins d’un fonctionnement relativement autonome avec une organisation et des règles spé cifiques. “Pour bénéficier de l’aide alimentaire aux Restos, il faut s’inscrire et présenter des justi ficatifs sociaux, familiaux, finan ciers. On pourra ainsi définir le nombre de repas attribués en se référant à des barèmes natio naux. Une personne seule aura droit au maximum à neuf repas par semaine. À Pontarlier, la dis tribution a lieu les lundis et mer credis après-midi.” Les bénéfi ciaires ne sont pas encadrés par des services sociaux. L’aide alimentaire est gratuite aux Restos du cœur et, pour cou ronner le tout, la confidentialité est instaurée comme un droit

“L’ installation des Restos du cœur aux Casernes Marguet doit remonter à 1990. Il y avait à l’époque trois jours de distribu tion par semaine contre deux aujourd’hui” , explique Marie Delgrandi, arrivée comme béné

pas le riche Haut-Doubs fron talier. “La prise en charge s’est structurée. Aujourd’hui, chaque bénéficiaire est accompagné par un bénévole. Certaines valeurs demeurent comme l’accueil incon ditionnel des personnes aux repas chauds.” La cantine des Restos existe

vole en 1993 et responsable du centre pontissalien depuis une douzaine d’années. Les choses ont forcément changé en 35 ans, que ce soit au niveau des publics comme des bénévoles. Les Restos du cœur n’étant fina lement que le reflet de l'évolution de la précarité qui n’épargne

Les bénévoles partagent

une pause café avant d’accueillir les bénéficiaires de l’aide alimentaire.

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10 Pontarlier

La Presse Pontissalienne n°277 - Février 2023

DOUBS

Triste anniversaire Ukraine : la mobilisation est toujours d’actualité Contrainte de quitter le bâtiment de La Belle Vie, l’association Volia Ukraine a trouvé refuge dans l’ancienne épicerie Griffon à Doubs où les bénévoles continuent à préparer des colis de vêtements et de nourriture.

Michelle Jankow et les bénévoles de Volia Ukraine se retrouvent le jeudi après-midi à Doubs pour faire les cartons et préparer les palettes.

Volia Ukraine réceptionnent les vête ments, produits qui sont mis en palettes avant d’être acheminées à Besançon. Elles seront réceptionnées par deux autres associations : Ukraide et Convois Solidaires qui organisent le chargement des semi-remorques en partance pour l’Ukraine. Un camion part en moyenne tous les quinze jours. Ils sont récep tionnés à la frontière polonaise par Martha et Magdalena, deux bénévoles de l’association Sokolnia. “Elles sont formidables et courageuses. Avec d'au tres amis, elles vont redistribuer les colis dans toute l’Ukraine. Elles nous informent aussi de besoins spécifiques. Avec l’argent des dons, on a acheté par exemple un groupe électrogène. On recherche actuellement des gilets de sauvetage, mêmes anciens” , explique Michelle Jankow qui ne baisse pas les bras. n F.C.

ciation humanitaire trouve autant d’ar gent? Si j’avais eu une telle somme, j’aurais préféré acheter de la nourriture qui fait tant défaut à la population ukrainienne !” Volia Ukraine s’est ainsi retrouvée dans l’obligation de retrouver un autre logis en étant tributaire de la générosité de propriétaires suscep tibles de les accueillir. Comme ce fut le cas à la création de l’association en mars 2022 qui avait été logée dans un local appartenant à Emmaüs. Le salut est venu de la famille Griffon à Doubs qui est toujours propriétaire de l’ancienne épicerie située rue de la Chaussée. Le transfert a eu lieu en novembre dernier. “On est ouvert le jeudi après-midi de 14 heures à 17 h 30. L’élan de générosité ne faiblit pas. On a beaucoup de vêtements. Ce qui nous manque le plus, c’est la nourriture. On prend tout sauf les produits liquides.” Michelle Jankow et les bénévoles de

EN BREF

M ichelle Jankow, la présidente de Volia Ukraine ne cache pas sa déception. “On a été obligé de quitter le local de

La Belle Vie qui appartient au Grand Pontarlier car on ne pouvait plus hono rer le loyer mensuel de 800 euros. Com ment voulez-vous qu’une petite asso

Loup Des analyses génétiques ont été effectuées sur le 2ème loup mâle prélevé dans le Doubs en 2022. Les analyses génétiques ont permis de retrouver l’haplotype w22 caractéristique de la population italo-alpine de loup gris (Canis lupus lupus) et retrouvé de façon spécifique en Italie, en Suisse et en France. Ce loup provient d’un individu “backcross Canis lupus lupus” issu de l’accouplement d’un loup de lignée italo-alpine (Canis lupus lupus) et d’un hybride entre un chien (Canis lupus familiaris) et un loup de lignée italo-alpine (Canis lupus lupus). L’individu prélevé à Frasne est un “disperseur” puisqu’il avait déjà été détecté par analyse génétique dans le département du Var en fin d’hiver 2021-2022. Lingerie La boutique Fémina Lingerie de Pontarlier (60-62, rue de la République) a obtenu le prix d’excellence Intima au concours Top 100 Boutique Awards lord du dernier salon de la lingerie à Paris. Une belle récompense pour cet acteur du commerce de centre-ville à Pontarlier. Ce salon à Paris réunissait le 22 janvier les plus grandes marques internationales, et qui comporte également un gala de remise de prix, promu par le magazine Intima. “Ce prix n’aurait pas été possible sans mon équipe, le soutien de ma famille, et les conseille de Mme Buhler, la précédente gérante” note Stéphanie, la responsable u magasin pontissalien qui ajoute : “Ce n’est pas facile, mais avec beaucoup de travail et d’efforts, nous pouvons atteindre nos objectifs.”

Un coucou de la frontière polonaise où Martha, Magdalena et les bénévoles de l’asso ciation Sokolnia réceptionnent les colis français avant de les acheminer dans toute l’Ukraine.

TÉMOIGNAGES Lourdeurs administratives La difficile intégration des mamans ukrainiennes

Un an ou presque après leur arrivée en France, la vie des réfugiées ukrainiennes est loin d’être une partie de plaisir entre l’apprentissage du français, la gestion des enfants, les lenteurs administratives, la séparation avec le reste de la

Nathalie et Irina avec au milieu Svetlana Seguin dans le rôle de l’interprète.

F idèle à son histoire, la France n’a pas manqué d’ouvrir ses portes aux familles ukrainiennes qui fuyaient la guerre. Avant tout des femmes et leurs enfants car les hommes étaient, pour la plupart, réquisitionnés pour aller au combat. “Au début, elles étaient très bien accompagnées mais aujourd’hui elles sont plus livrées à elles-mêmes” , explique Svetlana Seguin qui joue les interprètes. D’origine russe et mariée à un français, elle accompagne les familles ukrai niennes dans leurs démarches quoti diennes. Un vrai chemin de croix. Ori ginaire de Doniesk, Nathalie est venue à Pontarlier avec ses deux enfants Daria 14 ans et Roman 5 ans. L’aînée est sco larisée au collège Malraux et le plus jeune est à l’école maternelle. Son mari est resté en Ukraine. “Ce n’est pas facile de communiquer” , explique Nathalie qui passe une grande partie de son temps à apprendre le français à la F.R.A.T.E. Soit quatre jours par semaine, matin et après-midi. Elle vient de passer son premier diplôme d’étude en langue

française A1. Ce qui lui fera une qua trième langue après l’Ukrainien, le russe et l’anglais. Excusez du peu… Nathalie occupe le reste de sa journée entre les enfants, ses tâches quoti diennes et les formalités administra tives. Kinésithérapeute dans son pays, elle ne parvient pas à avoir des équi valences. “On est parti dans la précipi tation et j’ai oublié tous mes diplômes.” Elle sait aussi qu’elle ne maîtriserait pas encore assez bien la langue pour exercer son métier en France. Avant qu’elle se lance à plein temps dans l’ap prentissage du français, elle faisait du bénévolat dans des associations huma nitaires. Comment voit-elle son avenir? “Elle n’envisage pas de retour. La situation est encore trop dangereuse en Ukraine. Elle manifeste aujourd’hui une très forte envie de s’intégrer en France” , explique Svetlana en soulignant aussi les angoisses, les insomnies, les sanglots communs à toutes ses familles qui res tent malgré tout stoïques dans la dif ficulté. De vraies guerrières.

leur reste tout au plus quelques centaines d’euros pour se nourrir, s’habiller… Elles peuvent compter sur quelques amis mais finis sent par se sentir gênées de toujours demander de l’aide. Svetlana ne peut taire aussi l’angoisse du petit Danil incapable de pouvoir rester seul dans une pièce ou devant une fenêtre telle ment il reste marqué par les bombar dements. “Les enfants font semblant d’être biens mais au fond, ils ne vont pas bien et leurs mamans sont dépour vues face à ce type de situation.” Barrière de la langue, séquelles de la guerre, séparation familiale, rien n’est simple pour ces mamans ukrainiennes découragées aussi d’un pays rompu au surenchérissement administratif. n

Irina, son amie vient de Kharkiv, une ville de 2 millions d’habitants située à la frontière russe. Arrivée en France en avril avec Danil son fils de huit ans, elle a été hébergée dans différents endroits avant de trouver un apparte ment à Pontarlier avec l’aide de l’asso ciation Repair. Cette psychothérapeute s’est beaucoup investie avec Svetlana qui exerce la même profession qu’elle pour accompagner les familles qui débar quaient en France. Elle a elle aussi mis en suspens ses activités pour apprendre le français à temps plein. L’une comme l’autre bénéficient d’un statut de pro tection temporaire qui leur permet de travailler mais pas d’avoir d’aide. Une fois qu’elles ont réglé leurs loyers, il

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