La Presse Pontissalienne 273 - Octobre 2022
10 Pontarlier
La Presse Pontissalienne n°273 - Octobre 2022
La piscine ne devrait pas fermer
au gaz, “Préval nous a annoncé une augmentation de 25 % de son tarif pour le réseau de chaleur. Malgré tout, cette solution coûte encore beaucoup moins cher que le gaz ou l’électricité. Nous allons donc continuer à raccorder nos bâtiments publics au réseau de chaleur. On n’a d’ailleurs pas attendu la guerre Les Capucins, un gouffre énergétique La facture énergétique passera d’1,3 à 2,8 millions d’euros La Ville de Pontarlier déboursera l’an prochain plus du double de la somme actuelle pour payer des BÂTIMENTS
Jean-Marc Grosjean, le premier adjoint chargé notamment du développement durable a sorti sa calculette : l’an pro chain, pour le chauffage des mêmes bâtiments, la facture sera alourdie d’1,5 million d’euros supplémentaires, soit “une facture qui atteindra 2,8 mil lions d’euros. C’est plus du double par rapport à une année moyenne” constate l’adjoint. Le prix du gaz subira dès le 1 er janvier prochain une augmentation de 50 %, tandis que celui de l’électricité doit tripler. “Nous sommes dans un achat groupé avec le syndicat de la Niè vre. Ce sont les tarifs qu’ils nous ont annoncés pour l’an prochain” déplore M. Grosjean. Pontarlier a la chance d’être en partie connecté au réseau de chaleur issu de l’usine d’incinération de Préval mais là encore, ce n’est pas une garantie de stabilité des prix. L’usine fonctionnant
L’ électricité, le gaz, encore un peu de fioul, le réseau de cha leur… Pour payer toutes ces sources d’énergie qui alimen tent les quelque 80 bâtiments publics propriétés de la Ville de Pontarlier (écoles, gymnases, piscine, églises, conservatoire, bâtiments administra tifs…), la collectivité a déboursé l’an dernier 1,3 million d’euros, toutes éner gies confondues. factures d’énergie. Tous les moyens sont engagés pour diminuer les coûts.
en Ukraine pour le faire” ajoute l’élumuni cipal. Grâce à des travaux effectués par Préval cet été et qui seront fina lisés cet hiver, de nou veaux bâtiments pon tissaliens vont bénéficier du réseau de chaleur urbain dans les prochaines semaines : l’hôtel de ville, le théâtre Blier, le musée et la
Le prix de l’électricité va tripler.
C ontrairement à d’autres (comme celle des Fins gérée par le réseau Vert Marine), la piscine de Pontarlier devrait pouvoir continuer à fonctionner en cette fin d’année. La sécheresse de l’été avait empêché de procéder à la vidange des bassins. “Cette vidange qui entraîne une fermeture provisoire sera sans doute effectuée au cours de l’hiver dans la période où normalement on chauffe le plus, ça permettrait de faire baisser un peu la facture du chauffage” note Jean-Marc Grosjean. Afin de limiter la facture de chauffage, la piscine Georges-Cuinet a déjà subi une baisse de la température des bassins d’1 °C. Déjà trop selon certains baigneurs frileux. Elle doit être prochainement raccordée au réseau de chaleur urbain. n La température de la piscine a déjà été abaissée d’1 °C.
médiathèque, ainsi que l’annexe des Annonciades accolée. “Le réseau été tiré jusqu’à la piscine qui sera également reliée.” LaVille a d’autres projets, notamment le raccordement d’un des bâtiments publics les plus énergivores de Pon tarlier, chauffé qui plus est à l’électri cité : le Complexe des Capucins. Mal isolé, c’est un vrai gouffre énergétique. Réfection des toitures, des fenêtres, peut-être isolation par l’extérieur et donc raccordement au réseau de cha leur, Pontarlier a fait de ce complexe une de ses priorités en matière de sobriété énergétique à partir de l’an prochain Toujours dans sa volonté de limiter les consommations énergétiques, Pon tarlier renforce sa politique de chan gement des éclairages publics. “En ins tallant des leds, on divise par 5 la consommation poursuit Jean-Marc Grosjean. Sur les 2 200 points lumineux de la ville, 660 ont déjà été changés, soit près d’un tiers. D’ici deux ans, nous comptons avoir changé tous nos lam padaires en leds.Avant 2020, on dépen sait 50 000 euros par an dans ces tra vaux. Depuis cette année, c’est 400 000 euros et ce sera encore plus l’an prochain.” La Ville qui avoue “chercher des éco nomies partout” est bien consciente que ces investissements seront insuf fisants pour compenser l’explosion du prix de l’énergie. Mais en misant sur ces travaux de rénovation énergétique, elle sait aussi qu’elle investit pour l’avenir. Un chargé de maintenance énergie vient d’être embauché pour appliquer les consignes de sobriété le plus finement possible dans les 80 bâti ments publics de la ville. D’ici la fin du mandat, la Ville de Pon tarlier s’est donné pour objectif de bais ser de 10 % sa consommation totale d’énergie tout en augmentant sa propre capacité de production grâce à des dis positifs nouveaux (voir notre article en page suivante), tels que le photo voltaïque ou les micro-centrales élec triques. n J.-F.H.
EN BREF
Octobre rose La Ville de Pontarlier se mobilise une nouvelle fois pour l’opération Octobre rose de sensibilisation au cancer du sein. Après le retour de la Crazy Pink Run le 5 octobre : Crazy Pink Run, d’autres animations sont prévues au cours du mois. Lundi 10 octobre : soirée projection - concert - apéritif dînatoire “Ces rêves qui nous animent !” à 19 heures au Cinéma Olympia, avec la projection du documentaire de l’association Semons l’Espoir “Paradis grandeur nature”, suivie d’un débat. Puis concert témoignage de la chanteuse Jule. Samedi 22 octobre : Challenge couture “Mon Bonnet Rose” de 10 heures à 16 heures à la M.J.C. des Capucins. Et tout au long du mois : collecte de cheveux, Pink Pontarlier (décoration, illumination et exposition au centre-ville), “Mon Bonnet Rose” à domicile : confection de bonnets chimio à domicile qui seront ensuite distribués dans les centres de soin locaux. Sélection d’ouvrages “roses” à la Médiathèque de Pontarlier. Et pour les personnes atteintes d’un cancer du sein, en cours ou post-traitement : ateliers bien-être gratuits et sur inscription. Tous les renseignements pratiques sur www.ville-pontarlier.fr (rubrique agenda). Lynx Avant-Première du film produit pour Arte France par Stéphane Bonnotte “Sur la piste du lynx” le 15 décembre prochain au Petit Kursaal de Besançon. Inscription obligatoire. Plus d’infos en contactant stephane@danslaboucleproduc tions.com
La Ville cherchera à faire des
économies partout en matière énergétique sur tous ses bâti ments publics.
Des élus appellent à ne pas payer les factures L’association des élus communistes du Doubs a été une des premières à monter au créneau
étendu aux collectivités et aux entreprises. Et qu’enfin, on renationalise les grands opé rateurs de l’énergie” résume le groupe d’élus qui ont inter pellé les deux associations départementales d’élus afin qu’elles relaient leurs reven dications. Si aucune mesure efficace n’était prise, ces élus n’hésiteront pas à appeler les collectivités à “ne plus payer leurs factures d’électricité. Si toutes les associations d’élus appellent à cette extrémité, il y aura forcément des solu tions trouvées en quelques jours.” Pour Patrick Genre, le prési dent de l’association des maires du Doubs, ce n’est pas la solution. “Nous ne sommes pas dans logique là. Il faut aujourd’hui que l’État prenne conscience de la
nécessité d’appliquer à toutes les communes un bouclier tarifaire sur un ou deux ans et qu’en parallèle il accentue son accompagnement dans le mix énergétique des com munes” estime le maire de Pontarlier. En tant que président de l’A.M.F. 25, il prédit aussi que pour les communes du Doubs de plus de 2 000 habitants pour lesquelles des hausses jusqu’à 3,4 fois le prix actuel de l’électricité pour l’an pro chain ont été annoncées par le Syded (Syndicat d’énergies du Doubs), “la situation est potentiellement dramatique. L’énergie risque de plomber les budgets 2023, 2024 et encore 2025. Certaines vont clairement être dans l’inca pacité de payer leurs fac tures.” n
pour réclamer des mesures de soutien destinées aux collectivités. Sous peine d’appeler au non-paiement des factures.
P our avoir passé toute sa vie professionnelle chez E.D.F., le président des élus communistes du Doubs Christophe Lime maî trise son sujet. Pourfendeur depuis toujours de l’ouverture à la concurrence des marchés de l’électricité et du gaz, il sait qu’avec la suppression ces quinze dernières années de 40 % des moyens de produc tion d’électricité à l’échelle européenne, la situation actuelle n’est pas que le résul tat, loin de là, du conflit ukrai nien. Il sait aussi que faute de personnel qualifié, “E.D.F.
n’a plus les moyens d’entre tenir ses centrales, la faute à un gouvernement qui avait décidé il y a plusieurs années de démanteler le parc nucléaire français” affirme M. Lime. Le résultat, on le subit de plein fouet en cet automne. Les élus communistes du Doubs avancent plusieurs pistes pour tenter d’amortir l’explosion du coût des éner gies. “Il faut d’abord sortir du marché européen de l’énergie comme l’ont fait l’Espagne et le Portugal. Il faut ensuite que le bouclier tarifaire dont béné ficient les particuliers soit
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