La Presse Pontissalienne 271 - Août 2022

L’événement 5

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2022

l Histoire Une famille dédiée au tourisme L’œuvre d’un passionné de préhistoire Le Dino-Zoo n’existerait

l Sciences Un paléontologue suisse Une plongée scientifique vers la Préhistoire Le Dino-Zoo est un parc d’attractions où on vient se détendre. Mais c’est d’abord et peut-être surtout un formidable terrain d’apprentissage de la préhistoire.

veau site touristique autour de cette thématique qui le passionnait” rap pelle son fils Geoffroy. Encore fallait-il trouver un lieu pour réaliser son projet un peu fou. Il tombe au début des années quatre vingt-dix sur une ancienne exploi tation agricole abandonnée sur laquelle était construite une colonie de vacances fondée par le chanoine Kir, ancien maire de Dijon, dédiée aux filles pupilles de la Nation. Son projet, il l’avait imaginé quelques années auparavant et avait même fait le déplacement aux États-Unis pour voir ce qui marchait là-bas dans les parcs d’attractions de Floride. Guy Vauthier mettra ensuite toutes ses économies personnelles pour acquérir le site de Charbonnières où le parc ouvrira ses portes en 1992. Après un démarrage en fanfare poussé par la sortie du premier Jurassic Park en 1993, puis quelques années d’incertitude “et de sueurs pas sans la passion et la persévérance de Guy Vauthier, son fondateur. Visionnaire, il a senti avant tout le monde l’engouement autour des dinosaures.

La plateosaurus est un des plus anciens dinosaures ayant vécu en Franche-Comté il y a environ 200 millions d’euros.

S ix voraces deinonichus , des spéci mens carnivores, entourent un paisible iguanodon herbivore pour tenter de le dévorer…Cette scène de chasse imaginaire qui sera l’objet de nouvelles installations l’an prochain au Dino-Zoo aurait très pu se dérouler “pour de vrai” dans un lointain passé… La rigueur scientifique a toujours été le fil conducteur des attractions et des ani mations au Dino-Zoo. Comme sur ce nou veau venu, un plateosaurus datant de plus de 200millions d’années. Les restes fossiles de ce dinosaure franc-comtois, un des plus anciens grands dinosaures connus du groupe des prosauropodes, ont été retrou vés près de Lons-le-Saunier. Pour être parfaitement en phase avec la véracité scientifique, le Dino-Zoo s’est attaché les services d’un paléontologue suisse, d’un géologue et d’un préhistorien.

en haute saison. “Le recrutement est tou jours compliqué, encore plus maintenant, mais nous pouvons compter notamment sur des étudiants locaux et des jeunes” note Geoffroy Vauthier. Et pourquoi pas susciter des vocations ? Une jeune sai sonnière de 16 ans qui a fait ses armes au Dino-Zoo dans lamédiation culturelle s’est prise de passion pour les sciences de la vie. Elle est aujourd’hui prof de S.V.T. “En travaillant ici, les jeunes appren nent beaucoup” confirme le directeur. LeDino-Zoo poursuit également ses inves tissements enmatière de nouvelles tech nologies.Après avoir initié un cinéma 4D il y a près de quinze ans (il était alors le premier du Grand Est de la France) avec des films inédits à l’échelle mondiale, le Dino-Zoo prépare, “sans doute pour l’an prochain”, la sortie d’une toute nouvelle appli destinée aux visiteurs étrangers permettant une traduction immédiate des attractions visitées et “une autre appli proposant un quiz pédagogique pour visiter le parc autrement” confie le direc Jurassic Park. Guy Vauthier, lui, l’avait déjà pressentie.Alors respon sable de l’exploitation du Gouffre de Poudrey, à 5 km de là, dont l’ex ploitation touristique avait été lancée dès les années cinquante par ses parents Jacqueline et Georges, eux aussi visionnaires, Guy Vauthier a aiguisé sa curiosité très tôt. Et comme entre la géologie d’un gouffre naturel et la paléontologie il n’y a qu’un pas, Guy l’a franchi allègre ment pour se plonger dans la litté rature scientifique de ce sujet pas encore populaire à l’époque. “L’idée lui est alors venue de créer un nou S teven Spielberg n’avait pas encore contribué à cette “dino-mania” mondiale pro voquée par la sortie du film

“Ce comité scientifique travaille avec nous chaque fois que nous prévoyons d’installer un nouveau dinosaure dans le parc. Ce sont ces mêmes scientifiques qui forment notre responsable de lamédiation culturelle et nos recrues chaque année, charge à eux ensuite de vulgariser toutes ces informations scientifiques pour les faire passer auprès

Le fondateur Guy Vauthier est décédé brutalement à l’automne 2014 (photo D.R.).

froides pour mon père” , le Dino-Zoo a trouvé son rythme de croisière, deve nant un des sites touristiques les plus visités de Franche Comté. Guy Vau thier décédera en 2014, laissant à ses enfants la respon sabilité de pérenni ser et de développer ce parc unique en France. n J.-F.H.

Une ancienne colonie de vacances fondée par le chanoine Kir.

du public, notamment les familles et les scolaires” note le directeur du parc. Pour la réalisation des maquettes de dinosaures, ce sont des informaticiens, plasticiens et peintres ins tallés à Hambourg (Alle magne) qui assurent le travail pour que les sau riens du Dino-Zoo soient “criants” de vérité ! n J.-F.H.

Un comité scientifique de trois spécialistes.

Geoffroy Vauthier, le directeur du parc,

devant la nouvelle

attraction : le seismosaurus, la plus grande réplique de dinosaure en France avec

teur sans en dévoiler plus. Pour plus tard, le Dino-Zoo réfléchit à la création d’un hologramme représentant un ou plusieurs dinosaures animés en 3D. “Ces investissements ne sont pas encore à notre portée tempère GeoffroyVauthier. Mais ça fait partie de nos rêves pour les années à venir…” Les mêmes rêves qui ont fait avancer GuyVauthier le créateur du parc, il y a désormais trente ans… “À nous de jouer pour les 30 prochaines années !” sourit Geoffroy, digne héritier du parc aux côtés de ses sœurs July et Cynthia. n J.-F.H.

ses 50 m de long !

quantitatif poursuit le dirigeant. Nous voulons continuer à nous positionner comme un “slow-parc” qui cherche une fréquentation familiale, sans que les visi teurs aient à faire une heure de queue pour accéder à une attraction comme dans les grands parcs.” Sur le plan de l’économie locale, le Dino Zoo emploie 10 salariés permanents à l’année, une quinzaine de grands saison niers (entre mars et octobre), et une dizaine de saisonniers supplémentaires pour la haute saison en juillet-août, soit au total une quarantaine de personnes

Y aller -> DINO-ZOO

1, rue de la Préhistoire à Charbonnières-les-Sapins À 25 minutes de Besançon et à 35 minutes de Pontarlier

Tél. : 03 81 59 31 31 www.dino-zoo.com

L’accueil du Dino-Zoo doit être totalement métamorphosé d’ici deux ans (photo Dino-Zoo).

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