La Presse Pontissalienne 270 - Juillet 2022

14 Pontarlier et environs

La Presse Pontissalienne n°270 - Juillet 2022

LA CLUSE-ET-MIJOUX Office de Tourisme Démarrage en trombe pour le Ô Doubs Mobile

Un Office de Tourisme itinérant sillonnant le Doubs en camionnette à la rencontre des touristes ? Une idée avant-gardiste rendue possible par l’Office de Tourisme Destination Haut-Doubs avec le Ô Doubs Mobile, qui reçoit le prix de l’innovation régionale.

S i vous apercevez une camionnette bleutée aux airs de food truck tatouée des symboles de la Franche-Comté sur la plage de vos vacances ou dans votre fes tival préféré, un conseil : allez voir d’un peu plus près. Vous

Haut-Doubs prend le parti d’al ler directement à la rencontre des touristes. Une initiative qui fait suite à un amer constat : les visiteurs francs-comtois ont perdu le réflexe de passer par la case Office de Tourisme pour organiser leurs vacances. Qu’à cela ne tienne, le ÔDoubs mobile fait le pari de “surprendre les touristes là où ils ne l’attendent pas” , selon JulienVrignon, direc teur de l’Office de Tourisme du Pays du Haut-Doubs. Durant toute la saison estivale, “le véhi cule parcourra tout le territoire du Doubs, s’arrêtant à des endroits stratégiques à forte concentration touristique” , explique-t-il, tels que des festi vals, des campings, ou encore des plages très fréquentées. Si le ÔDoubs Mobile représente une borne d’accueil remplissant les fonctions d’un Office de tou risme classique, JulienVrignon explique qu’il ne s’agit “pas juste de distribuer de la doc mais sur tout promouvoir l’identité du Haut Doubs” , “et ça, ça passe par sa gastronomie bien sûr !”

serez probablement accueillie par Manon, qui saura vous ren seigner sur les plus belles visites touristiques du moment et vous proposera peut-être une dégus tation de comtés locaux. Avec le projet Ô Doubs Mobile, l’Office de Tourisme Destination

Le camion a été spécialement aménagé à l’image d’un food truck pour faire (re)décou vrir la gastrono mie comtoise aux visiteurs gourmands.

basée à Houtaud, financé en partie par les cinq communautés de communes du Haut Doubs. Le Ô Doubs Mobile, dont le lan cement est prévu le 10 juillet, sillonnera les routes du territoire jusqu’à fin août. En attendant les beaux jours de la prochaine saison touristique, il se déplacera à l’extérieur de la région, notam ment en Bourgogne et en Suisse pour promouvoir le Haut-Doubs auprès des clientèles de proxi mité. n L.B.

panneaux solaires dans l’objectif de couvrir la totalité de sa consommation en électricité, le

Le véhicule est ainsi équipé d’une cuisine aménagée afin d’organiser des dégustations de produits locaux en partenariat avec les artisans et producteurs du Doubs, conviés à chacun de ses déplacements sur le terri toire. Tout est déjà prévu : frigo, plan de travail, mais aussi tables, chaises, transats, parasols et jeux pour enfants seront embarqués à bord pour être à disposition des touristes au gré de ses arrêts. Paré pour l’été. Véhicule d’occasion équipé de

L’intérieur a été conçu avec du bois du massif jurassien pour rappeler les paysages boisés des Montagnes du Jura.

ÔDoubs Mobile se veut irréprochable quant à son empreinte car bone. Budget pour réaliser le projet : 84 000 euros, dont 27 600 de véhicule et 37 800 d’amé nagement réalisé par l’entreprise WapiCamper

L’idée est de réinven ter l’accueil touristique.

SANTÉ

Les travaux en extérieur Le monde agricole encore trop insouciant face aux dangers du soleil C’est en tout cas ce que tend à démontrer le docteur Mathieu Longet dans sa thèse consacrée aux comportements des agriculteurs francs-comtois face aux risques de l’exposition solaire.

“Globalement, les agriculteurs ne se protègent pas assez du soleil”, analyse le

docteur Mathieu

S i les maladies respiratoires ou les conséquences des pesticides ont déjà fait l’objet d’études diverses et variées, force est de constater qu’il n’y a pas grand-chose sur les cancers de la peau chez les agri culteurs même si on subodore qu’ils sont plus exposés à ces risques que d’au tres professions. Quelques projets ali mentaient les échanges entre différents acteurs de santé habitués à collaborer : M.S.A.,Association de Santé d’Éducation et de Prévention sur les territoires en Bourgogne-Franche-Comté et le service de dermatologie du professeur François Aubin au C.H.U. de Besançon. “C’est un peu une opportunité, indiqueMathieu Longet. Je suis venu me présenter et FrançoisAubinm’a proposé de travailler sur les cancers de la peau dans le monde agricole. On manque d’informations notamment sur les carcinomes qui repré sentent une de deux formes de cancers de la peau, la moins grave mais pas la

moins développée puisqu’on répertorie a minima entre 80 000 et 100 000 cas par an. On a mis plusieurs mois pour affiner le sujet de la thèse.” Laquelle s’intitule : Connaissances et comportements des agriculteurs francs comtois face aux risques de l’exposition solaire. Le futur médecin avait choisi de cibler uniquement les chefs d’exploi tation à caractère agricole, 10 000 en

l’élevage laitier bovin.” Premier constat : le niveau d’exposition est très important. 91%des agriculteurs travaillent dehors plus de 4 heures par jour et souvent à la période la plus cri tique, entre 11 heures et 16 heures L’analyse des résultats met en évidence l’insuffisance des moyens de protection. Si 83%mettent régulièrement une cas quette ou un chapeau, 60 % portent des lunettes de soleil et seulement 37 % s’habillent contre le soleil. “Les vêtements, c’est plutôt le fait des anciens alors que la crème solaire et les lunettes concernent davantage les jeunes et la population féminine. Globalement, on voit que les agriculteurs ne se protègent pas assez” , détaille Mathieu Longet. Le cancer de la peau arrive seulement au cinquième rang des craintes des agriculteurs vis-à-vis des risques d’ex position. Ils ont plus peur des coups de soleil, des coups de chaleur. Les effets immédiats plutôt que les conséquences

Longet qui a fait sa thèse sur le sujet.

de 18 à 30 ans, peu diplômé. Cette thèse constitue un état des lieux qui mériterait d’être complété par d’autres recherches” , souligne le jeunemédecin qui a soutenu avec succès sa thèse le 12 mai dernier à Besançon. On sait par exemple que les risques augmentent avec l’altitude. Un paysan ou un maçon du Haut-Doubs est plus exposé auxU.V. qu’un surfeur australien. Le travail de Mathieu Longet fera pro chainement l’objet d’une publication dans une revue de santé internationale. Il sera aussi présenté sur les congrès dédiés à la dermatologie. Localement, il est aussi question de lancer des cam pagnes de dépistage en s’appuyant sur le réseau des maisons de santé. n F.C.

à long terme. “20 %n’ont aucune appré hension. Seulement 7 % connaissent la règle A.B.C.D.E. qui permet à tout un chacun de savoir si un grain de beauté est dangereux ou pas. Il n’y a pas de gros écart avec la moyenne nationale qui est de 9 %.” La profession agricole reste encore timorée à l’idée d’aller voir un dermatologue ou un médecin géné raliste. 25 % ont consulté un dermato logue au moins une fois dans leur vie. 15 % signalent qu’ils font de l’auto-exa men cutané. À partir de ces informations, Mathieu Longet a essayé d’identifier les métiers les plus à risques. Viticulteurs, maraî chers et paysagistes arrivent en tête. “On a aussi essayé de déterminer le profil le plus exposé : un homme jeune

Franche-Comté. “2 380 ont répondu, soit un taux de retour de 24%.On était assez surpris de ce résultat qui s’explique sans doute par l’envoi de question naires papier beaucoup plus efficaces qu’une sol licitation numérique. 42% des agriculteurs qui ont répondu sont installés dans le Doubs. Il y a trois fois plus d’hommes que de femmes et 70 % sont dans

Seulement 37 % s’habillent contre le soleil.

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