La Presse Pontissalienne 269 - Juin 2022

30 Frasne - Levier

La Presse Pontissalienne n°269 - Juin 2022

VAL D’USIERS

Au 1 er janvier 2024 Commune nouvelle du Val d’Usiers : quand l’évidence devient réalité

Travaillant déjà ensemble dans de multiples domaines, Sombacour, Bians-les-Usiers et Goux-les-Usiers ont choisi d’unir leur destin au sein d’une commune nouvelle encore en préparation et qui sera officialisée au 1 er janvier 2024.

Éric Bourgeois à Goux-les-Usiers, Aurélien Dornier à Bians-les Usiers et Frédéric Toubin à Sombacour : les trois maires engagés dans

C ette fusion semblait une évi dence à la fois historique et géographique pour tous les observateurs extérieurs et bon nombre habitants du Val d’Usiers. Sur le plan politique, on était loin de l’union sacrée. Esprit de clocher, sans doute, crainte du changement, du partage, certainement. “Cette idée était déjà d’actualité au mandat précédent. Tous les élus des trois communes ont été réunis au printemps 2021. Ils ont alors validé à une très large majorité le principe de s’engager dans cette démarche” , rappelle Éric Bourgeois, le maire de Goux-les-Usiers. La première action a été de former neuf commissions correspondant aux champs de compétence et d’intervention d’une Les neuf commissions l Bâtiment l Voirie, eau, assainissement l Ressources humaines, matériel l Agriculture, forêt l Budget, fiscalité, élections l École, culture, C.C.A.S., associations l Communication, charte l Cimetières, églises, salles commu nales, agence postale, fêtes, cérémonies et fleurissement l Urbanisme, PLU

commune : bâtiment, voirie, eau, assai nissement, vie associative, budget, agri culture, forêt… La réflexion a abouti à l’écriture d’une charte qui résume les grands principes de fonctionnement et qui sera transmise cet été dans chaque foyer. Le vivre ensemble n’est pas nouveau au Val d’Usiers comme en témoigne le Syndicat des eaux de Bians fondé en 1936. Cette coopération existe aussi depuis longtemps au niveau assainis sement, des pompiers, d’une grande partie des associations comme le foot, le judo, l’U.N.C. “Les cérémonies com mémoratives (8 mai, 11 novembre, 5 décembre) sont communes. Le feu d’ar tifice du 14 juillet tourne entre les trois communes, énumère Frédéric Toubin. Il restait à fusionner les communes. C’est-à-dire mettre tout dans un pot commun, nos richesses comme nos fai blesses.” Trop tôt encore pour dire avec précisions à quelle hauteur s’élèveront les écono mies d’échelle escomptées avec la com mune nouvelle. “Une analyse budgétaire et fiscale sera lancée en 2023. On sait déjà qu’il n’y a pas des écarts de fiscalité énormes entre les trois communes et on procédera sans doute à un lissage des taux à partir de 2024. On est déjà dans cette démarche vis-à-vis des tarifs de l’eau et de l’assainissement. Rappelons aussi qu’on est bien en dessous de la

ce projet de fusion historique.

Ce projet s’impose comme le projet poli tique phare du mandat en cours. L’ins tallation officielle au 1er janvier 2024 ne donnera pas lieu à des élections. Les trois maires en place actuellement deviendront maires délégués. Les adjoints resteront adjoints tout comme les autres conseillers municipaux. Cha cun pourra postuler pour devenir maire. Les choses rentreront dans l’ordre aux municipales de 2026 où la population élira 19 élus pour représenter la com mune du Val d’Usiers. Même si ce n’est pas l’ambition locale, le passage en commune nouvelle apporte quelques avantages avec par exemple des dotations de l’État bonifiées pour ce qui concerne la D.E.T.R. et la D.G.F. Outre la réhabilitation de la mairie de Bians, un autre projet très

attendu pourrait voir le jour avec la commune nouvelle. “On a acquis près de l’école une parcelle de terrain en pré vision d’y construire une salle polyva lente. On se bat actuellement pour que ce terrain agricole entre dans le P.L.U.I.” , complèteAurélien Dornier, le maire de Bians-les-Usiers. Si aujourd’hui, les réunions, une qua rantaine déjà organisée sur le thème de la fusion, sont très constructives, c’est sans doute que le projet est arrivé à maturation. “On a pris le temps. Cha cun a conscience qu’une commune de plus de 2 100 habitants pèse davantage dans les débats qu’une commune de 700 habitants. Cette commune nouvelle va dans le sens de l’intérêt général” , conclut Frédéric Toubin. n F.C. qui exploitait l’alpage de la Boivine avant elle. “J’ai signé un bail avec le propriétaire avec autorisation d’exploiter le terrain au 1 er janvier 2021 mais la résiliation du bail avec l’exploitante suisse n’a pas été faite.” Une faille dans laquelle s’est engouffrée la titulaire du bail ini tial en assignant Claire Guyon au tribunal judiciaire le 16 mai dernier. Le juge des référés a donné raison à Claire Guyon sans même prendre le temps d’exami ner le fond de la plainte, estimant qu’elle était irrecevable. Une nou velle victoire pour la jeune bergère qui pourra rester tout l’été sur les terres de la Boivine. Elle peut compter sur un comité de soutien dans sa croisade agricole. “Avec 10 vaches et 150 poules, je sais que mon projet est viable et ren table. Ce combat, je le mène pour la suite de ma carrière agricole, soit pour les trente ans à venir.” n F.C.

fiscalité moyenne nationale de la strate des communes à laquelle nous appar tenons.” Les trois communes du Val d’Usiers sont de taille sensiblement identiques. Pas de distorsion entre le gros qui dévore le petit. La commune nouvelle duVal d’Usiers comptera environ 2 100 habitants. La mairie sera logiquement centralisée à Bians, ce qui sous-entendra de réhabiliter les locaux de la mairie existante. “La population aura à sa disposition un secrétariat de mairie qui sera ouvert toute la semaine contraire ment à ce qui se passe actuellement dans chaque commune où les horaires sont plus restreints. Les 10 employés communaux actuels, soit 6 équivalents temps plein, seront toujours en poste” , poursuit Éric Bourgeois.

VAUX-ET-CHANTEGRUE Seule contre tous Claire Guyon, la paysanne anticonformiste

A lors qu’elle aurait pu couler des jours heureux en exerçant sa profes sion d’ostéopathe ani malière au chevet des troupeaux de montbéliardes, Claire Guyon qui exerçait aussi comme bergère dans les estives duMont d’Or avait un autre projet en tête. Celui de devenir paysanne en valorisant en direct les produits de son exploitation bio qui s’arti cule autour de quelques vaches du Tyrol et d’un élevage en plein air de poules et poulets. Après avoir ferraillé sur sa com mune deVaux-et-Chantegrue pour avoir accès aux terrains commu naux, elle mène un autre combat judiciaire dans l’acquisition de l’alpage de la Boivine situé à 1 220 mètres d’altitude sur le massif du Mont d’Or. “Cet alpage qui était en vente m’a été attribué par la S.A.F.E.R. en janvier 2021. Il com prend un chalet et un domaine de 55 hectares dont 22 hectares de

pré. J’exploite 11 hectares à Vaux et-Chantegrue. Ce serait insuffisant pour un troupeau de 10 vaches.” Affaire entendue ? Pas tout à fait car les communes de Rochejean et de Labergement-Sainte-Marie voudraient aussi acquérir cet alpage. “En avril dernier, j’ai reçu une assignation au tribunal judi ciaire de ces deux communes qui voudraient annuler la vente. Cette assignation donne lieu à une pro

Cette jeune paysanne de 33 ans se bat depuis cinq ans pour finaliser un projet d’installation agricole plutôt insolite au pays du comté. Ce qui lui vaut bien des déboires judiciaires notamment autour de l’attribution d’un alpage sur le Mont d’Or. Mais la bergère ne lâche rien.

Claire Guyon se bat depuis cinq ans pour concrétiser un projet d’installation agricole atypique au pays du comté.

cédure qui va durer un an” , explique Claire Guyon qui demande juste le droit de travailler sur un alpage qui lui a été attribué dans les règles de l’art. Ou presque, car en prenant pos session de son bien elle avait conclu un accord amiable avec la personne de nationalité suisse

“Mon projet est viable et rentable.”

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