La Presse Pontissalienne 268 - Mai 2022

32 Valdahon - Vercel

La Presse Pontissalienne n°268 - Mai 2022

LORAY

Week-end du souvenir ils redonnent vie à 24 Poilus et au monument aux morts Superbe travail de “souvenir” que celui mené conjointement par Lucie Journot, les écoliers et la mairie de Loray.

Claude Roussel, maire de Loray,

heureux que la rénovation du monument débouche sur une manifestation préparée par toutes les générations.

À Loray, des fanions trico lores pendus dans le ciel flottent entre la mairie, l’église et le monument, balayés par un léger vent. Ici, depuis quelques mois, un village s’est pris au jeu non pas du patriotisme mais du souvenir. L’espace d’un week-end, les 7 et 8 mai, le cœur du bourg repart un siècle en arrière, au temps de la Première Guerre mondiale (et de la Seconde). Des recons titutions historiques et des pré sentations de matériel d’époque

caporal,mort le 27 janvier 1915. Antoine n’est pas scolarisé à Loray mais Julie a proposé à la famille qu’un enfant “descen dant” de Léon puisse le dessi ner… Émouvant. Julie présen tera lors d’une conférence les 24 Poilus, de Léon Guillaume, tué le 19 août 1914, à Louis Cuenot, décédé le 17 juillet 1920 des suites de la guerre. Trois civils, ainsi qu’un soldat polonais, sont les victimes de 1939-1945. Parmi les destins tragiques inscrits sur le grès desVosges, celui de l’abbé Landry, curé de Loray, mort le 12 août 1944 d’épuisement. À noter également celui de la famille Cuenot qui a perdu trois de ses fils - Palmyre, Élie et Paul - sur les champs de bataille de 14-18 ou de la famille Dromard qui n’a jamais retrouvé le corps de ses deux fils. Cette commémoration “est l’oc casion d’adresser unmessage de paix, annonce le maire, Claude Roussel, et de renouer les liens entre les habitants après deux années de Covid.” Loray ne pou vait pas mieux faire. n E.Ch.

Julie Journot prend contact avec l’école et les classes de CE1 à CM2 de Loray. Son idée : redon ner une identité aux 24 soldats de la Première guerre mondiale ainsi qu’aux 4 noms des per sonnes tombées entre 1939 et 1945. Elle fouille dans les archives militaires et civiles, retrouve la généalogie de chaque soldat, les liens familiaux, les parcours militaires, où ils sont tombés, où ils sont inhumés. À quatre reprises, elle s’est rendue dans les classes de Loray pour expliquer aux écoliers la vie dans les tranchées et proposer aux élèves un travail ludique : “À partir des caractéristiques phy siques, j’ai demandé aux enfants de dessiner un soldat en insistant bien sur les couleurs, le matériel. Un soldat au début de la Pre mière guerre ne porte par exemple pas de casque mais un képi” raconte l’historienne. Le résultat est surprenant à l’image du dessin réalisé par Morgane ouAntoine dont le nom de son arrière-arrière-grand père est notifié sur lemonument. C’est le soldat Léon Mesnier,

sont prévues pour un “week-end du souvenir” pas comme les autres. Tout est parti, à l’automne 2021, de la réfection dumonument aux morts engagé par la commune pour unmontant de 10 000 euros. Loray aurait pu en rester là. Sauf que Julie Journot, passionnée d’histoire des guerres, a répondu à l’appel lancé par le conseil municipal. “Je suis tombée sur un article qui évoquait la réfection du monument. La mairie cher chait des bonnes volontés pour inaugurer les travaux de réfec tion : je me suis proposée béné volement sachant que c’est un sujet que je connais bien” raconte cette assistante maternelle de métier passionnée de recherches historiques.

l SAMEdi 7 MAi - Dès 10 heures, jeu de piste à travers les expositions et le village. - 17 heures : concert des Voix du Dessoubre à l’église. - Exposition de tenues et objets de la Première guerre mondiale par l’association “Mémoire de nos Pères” - Alsace 45 : reconstitution his torique et véhicules - Loray : archives et recherches sur les soldats l diMAnChE 8 MAi - 10 h 30 : office religieux - 11 h 30 : commémoration au monument puis apéritif - 14 heures : jeu de piste à travers le village - 16 heures : conférence par Julie Journot “Honneur à nos soldats de Loray”, à l’église - 17 h 30 : trompes de chasse par les Échos du Haut-Doubs. Buvette et repas sur place (10 euros).

Morgane, élève de CM2, a dessiné le soldat Paul Bahy, mort le 1 er novembre 1918.

Antoine, élève de CE2, a dessiné son

arrière-arrière-grand-père, le soldat Léon Mesnier mort le 27 janvier 1915.

LONGECHAUX Inédit dans le Haut-Doubs À la découverte des porcs laineux Ce cochon d’origine hongroise qui a failli disparaître est élevé par Samuel Vergey, à Longechaux. La viande de cet animal rustique est recherchée par les grands cuisiniers.

i l n’est pas élevé pour sa laine mais pour sa viande, succulente paraît il. Samuel Vergey ne peut pas confirmer. Il n’a pas encore goûté. Pour l’instant, l’éleveur se plaît à regar der les porcelets s’amuser autour de leur mère dans leur enclos plutôt que de savourer cette viande si spéciale, car très “grasse”. Un bon gras, paraît il, car riche en Oméga 3 et Oméga 6, une subtilité de cette race méconnue. Le porc laineux ou mangalitza est un animal atypique. Le propriétaire a pu mesurer sa cote de popularité lors de la dernière exposition 1 000 animaux à Orchamps-Vennes où il fut la star. “C’est une race rustique originaire de Hongrie qui a failli disparaître” relate le propriétaire de 4 femelles qui vien nent de donner naissance, après 3 mois, 3 semaines et 3 jours de gestation à de jolis porcelets qui ressemblent davantage à des marcassins. Ce cochon d’une grande valeur nutri

Samuel Vergey et ses cochons laineux.

la vente d’ici l’an prochain. En 1990, il ne restait à l’échelle du globe que 200 individus. Le retour en grâce des “bonnes” viandes l’a para doxalement sauvé. À côté des cochons, Samuel détient un cheptel de vaches Angus, elles aussi réputées pour la qualité de leur viande que l’éleveur vend en direct. “C’est aussi une race rustique, une vache qui ne nécessite pas des intrants pour la nourrir, de type tourteau venu d’Amérique, mais uniquement du foin local.” n

tionnelle ne convient pas à l’élevage industriel : “Il déteste l’enfermement et doit vivre à l’air libre. Il a toujours le besoin de fouiller avec son groin. Sa

croissance est très rustique : pour arriver un à un poids honorable, il lui faut deux ans quand les autres cochons ont besoin de six mois” pour suit l’éleveur qui compte proposer à

“Ils détestent l’enfermement.”

En 1990, il ne restait plus que 200 individus environ.

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