La Presse Pontissalienne 268 - Mai 2022

2 Retour sur info - Pontarlier

La Presse Pontissalienne n°268 - Mai 2022

Éoliennes du Val d’Usiers : Sombacour hors-jeu, Septfontaine encore en lice

Ces communes du Haut-Doubs qui ont basculé pour Marine Le Pen

D e manière générale, les élec teurs du Haut-Doubs ont lar gement préféré Emmanuel Macron à Marine Le Pen. C’est par ticulièrement vrai dans les principales communes du Haut-Doubs, Pontarlier en tête. Il y a pourtant un secteur où se concentrent quelques communes qui ont placé la représentante du Rassemblement National en tête du scrutin, du côté de Frasne et de Levier. D’abord l’ex-chef-lieu de canton Levier qui a porté Marine Le Pen en tête avec 590 voix contre 534 pour le président réélu. On peut citer aussi

dans ce même secteur les scores obtenus à Bannans (102 voix Le Pen contre 93 Macron), Bulle (141 à 129), Chapelle-d’Huin (134 à 115), Dom pierre-les-Tilleuls (69 à 62), Septfon taine (88 à 84), Boujailles (111 à 110) et Sombacour (192 à 179). Pour le reste, le vote Le Penmajoritaire Le Pen est disséminé dans quelques autres communes du Haut-Doubs comme Verrières-de-Joux (129 à 95), Rondefontaine (11 à 6), Vercel (429 à 402), Montbenoît (91 à 87), La Som mette (79 à 63), Flangebouche (194 à 168), La Longeville (241 à 212), Montmahoux (24 à 22), Aubonne (98 à 76), Gellin (67 à 55) et Hauterive la-Fresse (74 à 55). La plupart du temps, dans des très petites com munes. ■ Le vote Le Pen reste largement minoritaire dans le Haut-Doubs, mais une vingtaine de communes ont basculé en faveur du rassemblement National.

L a mobilisation citoyenne qui s’était opposée à l’installation d’un parc de six éoliennes sur les hauteurs de Som bacour a été récompensée. Le conseil municipal de Sombacour qui dans un pre mier temps avait donné son accord pour engager les études est revenu sur sa posi tion comme l’explique Frédéric Toubin le maire. “Ce projet a suscité l’opposition quasi unanime de tous les gens de Som bacour. On a toujours annoncé qu’on ne ferait jamais quelque chose qui aille à l’en contre de la population. Partant de là, notre position n’était plus tenable, d’où cette décision de revoter.” Le résultat de ce scrutin à bulletin secret est sans appel : 9 voix contre, une abstention, une voix pour. Les opposants ont même empêché la pose du mât de mesure en bloquant l’accès aux installateurs. C’est cette action qui est à l’origine de la dernière délibération. “J’ai signé une pro messe de bail avec la société Valéco qui l’autorisait à faire les études. Pour l’instal lation proprement dite, il faudrait engager une autre procédure. En renonçant au

La mobilisation des opposants au projet a fini par payer.

projet, je ne signerai pas de permis de construire” , poursuit le maire en rappelant que ces éoliennes ne faisaient pas partie des engagements de campagne. Il explique aussi cet échec par une envie de la muni cipalité d’aller sans doute trop vite en besogne. “Je continue de penser que ce n’était pas un mauvais projet.” Un parc éolien dont les retombées auraient permis de financer un autre équipement intercom munal, à savoir un gymnase qui est, de ce fait, remis en question. Deux des six

éoliennes du projet se trouvaient sur la commune de Septfontaine. Une réunion s’est tenue le 20 avril en mairie de Som bacour en présence de toutes les parties concernées. Pas question pour l’instant de revoter à Septfontaine. “On est encore au stade de la réflexion et la porte n’est pas fermée aux discussions” , souligne Christian Ratte le maire de Septfontaine, en précisant bien que si une alternative se présentait, elle n’aboutirait qu’au prix d’un large consensus. ■

Les travaux de réfection du barrage suspendus à une nouvelle étude

D e l’eau, le barrage du lac Saint Point en a vu couler. De l’encre également. Depuis au moins dix ans, cet édifice propriété de l’État est au cœur d’un vaste débat lié à sa réfection. Aujourd’hui, plus question de savoir s’il faut remonter son niveau d’un mètre ou de 25 centimètres. Les études sont arri vées à la conclusion suivante : que le barrage joue son rôle de barrage. Point. Pour autant, les travaux liés à sa réfection sont - encore - retardés alors qu’en 2019, l’État a débloqué 100 000 euros pour sa réfection. Le Covid aurait jeté la pagaille

d’assec gagnés en aval. Les scientifiques, les élus sont d’accord sur ce constat” présente Philippe Alpy, le président de l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs-Haute Loue, établissement public chargé de la gestion de l’eau. Malgré le consensus, “on attend toujours les travaux” regrette Jean-Claude Poux, le président de l’association de pêche de La Truite Pontissalienne qui gère la pêche sur lac. Plus qu’une hauteur, c’est un niveau d’eau constant que le lac doit respecter. Près de 50 000 personnes boivent l’eau de Saint-Point, qui après une certaine

entraînant ce retard. Ce n’est pas tout. Une nouvelle étude d’impact a été com mandée par l’État à l’E.P.A.G.E. pour mesurer les conséquences sur la biodi versité d’une rénovation de l’ouvrage en amont du lac sur la biodiversité. “C’est une étude obligatoire” rassure Cyril Thé venet, directeur de l’E.P.A.G.E. Les conclu sions définitives doivent être rendues avant d’engager la réfection, espérée en 2023. “Aujourd’hui, 400 litres secondes s’échappent du lac. Si le barrage était efficient, 1 million de m 3 d’eau seraient économisés, soit entre 10 et 15 jours

Tout le monde est d’accord, mais le dossier de la réfection du barrage traîne.

profondeur, ne peut pas être envoyée car sa teneur est trop faible en oxygène. Le futur barrage - que l’État veut céder

à une collectivité - sera un outil et non un remède au problème de la ressource en eau. ■

C ette présidentielle une nouvelle fois inédite - un président réélu hors période de cohabitation et un score historique de la droite nationaliste - aura aussi été marquée par l’effondrement total des deux blocs traditionnels qui avaient marqué les alternances successives depuis plus de soixante ans dans l’histoire politique française. La gauche sociale-démocrate représentée par le Parti socialiste a dés ormais quasiment disparu au profit de la gauche radicale et les dures négocia tions entre des ailes apparemment incom patibles de la gauche le montrent encore. Le P.-S. est en état de mort clinique depuis longtemps, cette présidentielle n’a fait que marquer la dernière étape de sa lente agonie. À droite, le tableau est tout aussi noir. La candidate des L.R. Valérie Éditorial Équilibriste

entre le macronisme d’un côté, que l’on peine encore à définir cinq ans après sa création, et les extrêmes de l’autre. Si le macronisme version 2022 venait à déce voir, le choix se portera fatalement la prochaine fois sur un des deux extrêmes dans le contexte ce nouveau paysage poli tique. Cette alternative entre le macro nisme et les extrêmes n’est pas viable. Il est grand temps que les partis dits tra ditionnels sachent dès ce mois-ci se réin venter, pour le bien de la démocratie. Car ce sont bien les législatives de juin qui sonneront comme le vrai juge de paix du nouvel équilibre politique en France. En attendant, lameilleure décision que devra prendre le président réélu en ce début de quinquennat est de donner des gages à toutes les franges des électeurs qui n’ont pas adhéré à son projet présidentiel. Un exercice d’équilibriste inédit dans une France déjà prête à basculer ou à s’enflammer. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

Pécresse, qui n’aura jamais été vérita blement portée par ses pairs, (sans doute aussi sur fond d’une inconsciente miso gynie), a également sombré, laissant un parti en état de décomposition et le fan tôme de la division réapparaître. La droite radicale, elle, totalise plus de 30 % des suffrages si on additionne les scores de Marine Le Pen à ceux d’Éric Zemmour. La droite républicaine comme la gauche sociale-démocrate n’ont pas su renouveler leur offre politique, proposant des pro grammes à l’eau tiède dont on n’a retenu aucunemesure phare propre à embarquer l’adhésion. Faut-il se réjouir de cet écla tement des blocs traditionnels que l’élec tion de 2017 avait déjà amorcé ? Sans doute pas. Simplement parce que la dis parition de ce clivage entre deux camps soucieux l’un comme l’autre du respect des principes fondamentaux de notre République laisserait le champ libre à une potentielle et unique alternative

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Magalie Michel-Troutet. Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Conception pubs : Alexandra Tattu. Équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod. est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, AgroDoubs, Allinwood, C. Barré, J. Claude, Fédé ration de pêche 25, Maison Pasteur Arbois, Smize Production, T. Petit. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Mai 2022 Commission paritaire : 0227 D 79291

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