La Presse Pontissalienne 264 - Janvier 2022

26 Mouthe - Région des lacs

La Presse Pontissalienne n°264 - Janvier 2022

MÉTABIEF Après les élections municipales “Pour un retour à la sérénité” Gérard Dèque retrouve les commandes de la mairie. Avec lui, une toute nouvelle équipe et un leitmotiv : être le maire de tous les Chats-gris.

L a Presse Pontissalienne : Avec votre équipe, vous avez rem- porté d’une courte tête les élec- tions municipales de décembre dernier. Vous retrouvez un poste qui fut le vôtre (2014-2020) avec une nou- velle équipe. Quel sentiment vous anime ? Gérard Dèque (maire de Métabief, 64 ans) : Du bonheur, de la joie, de la responsabilité…mais on peut être triste de ce qui s’est passé. (N.D.L.R. : il fait référence aux 11 démissions de l’équipe de Gaël Marandin qui ont conduit à ces nouvelles élections en décembre dernier où trois listes se sont affrontées). Autant je me souviens de la joie lors de ma première élection de maire, autant là je ne réalise pas. L.P.P. : Est-ce une revanche pour vous ? G.D. : Pas du tout, ce n’est pas mon chemin de vie ! Je ne suis pas revanchard. D’ailleurs, je l’ai prouvé durant cette année et demie pendant laquelle j’étais dans la minorité. J’ai montré que j’étais constructif. La prin- cipale tâche aujourd’hui est de renouer les liens entre tous les habitants. Il faut que Métabief retrouve la sérénité.

Gaël (Marandin, ancien maire) d’inscrire une délibération ins- crite et menée par l’ancienne liste : la vente de la salle de sport du K.D.M. (karaté) pour per- mettre d’engager des travaux. Tout ce projet a été monté par l’équipe précédente, on ne voulait pas le retarder. C’est une façon de montrer que l’on s’engage immédiatement. L.P.P. : Lors de ces élections, il a été dit que la commune était endettée, fruit de votre héritage. Que pouvez- vous répondre ? G.D. : L’ancienne équipe m’a dit qu’il restait 2 millions d’euros pour les investissements. Je pen- sais que c’était 2,5 millions, on verra,mais c’est assez important pour une commune de notre taille. Nous avons un fonds de roulement de 3 800 euros par habitant, alors qu’une commune comme la nôtre est plutôt en moyenne à 700 euros. On pour- rait se demander pourquoi je n’ai pas lancé d’autres projets lorsque j’étais maire. Parce que nous avons réalisé un investis- sement important, le périsco- laire, avec une très faible aug- mentation d’impôt (moins d’1 %

L.P.P. : Quelle est l’ambiance dans la commune ? G.D. : Cela a divisé la population. Je l’ai dit en réunion de conseil : nous serons l’équipe municipale de tous les habitants, je serai le maire de toute la population. L.P.P. : Il vous reste quatre ans pour mener les projets. C’est peu. G.D. : Effectivement ! Mais les projets sont là et je ne vais pas déconstruire ce qui a été fait. Nous sommes en ordre avec l’équipe car nous ne voulons pas prendre de retard sur les dos- siers. Nous sommes au travail depuis le 17 décembre.

Gérard Dèque a retrouvé son fauteuil de maire, un an et demi après l’avoir quitté.

Les adjoints l 1 er adjoint : Samuel Perridy, adjoint à l’urbanisme, voirie, sécurité l 2 ème adjointe : Lucie Jurcewic, adjointe aux finances, écono- mie, commerce et tourisme l 3 ème adjoint : Laurent Poncet, adjoint à l’environnement, agri- culture, eau, forêt, développe- ment durable l 4 ème adjointe : Alicia Berthier- Derose, adjointe à la petite enfance, école, culture et com- munication.

par an). Métabief n’est pas endetté. L.P.P. : Quelles seront les grandes lignes du mandat ? G.D. : On a besoin de recommu- niquer sur le tourisme. L’étude menée par le syndicat sur la transition 4 saisons a été mal comprise. Il y a encore de la neige pour des décennies. On a un porteur de projet pour 170 lits touristiques (N.D.L.R. : il était déjà venu voir l’ancienne équipe), un projet de cabanes, d’un nouvel accrobranche, nous voulons être des facilitateurs. On veut créer une association des commerçants, un comité des

fêtes. L’ancienne équipe a ren- contré un porteur de projet pour un nouveau périscolaire de 15 places. Nous allons le poursuivre comme nous allons poursuivre le travail sur l’aménagement des portes d’entrée de Métabief et des parkings, pérenniser le cabinet médical. L’idée est de faire un programme à 2035. L.P.P. : Quelle sera votre méthode de travail ? G.D. : J’ai une équipe. Nous vou- lons impliquer la population. Il y aura un référendum pour toutes les grandes décisions à prendre. n Propos recueillis par E.Ch.

“Des référendums sur les grandes décisions.”

L.P.P. : Quelle a été votre première mesure ? G.D. : Nous avons listé les dossiers en urgence. C’est assez exception- nel ce que nous avons fait car dès le conseil municipal d’ins- tallation, j’ai demandé à

ENVIRONNEMENT Un suivi scientifique Des nichoirs pour la chouette de Tengmalm

Contrainte de prendre de l’altitude avec le réchauffement climatique, cette petite chouette forestière couve encore bien des mystères que tente de percer le Groupe Ornithologique de Baulmes et Environs. Cette association suisse suit l’espèce depuis 1988.

A près le Jura Suisse, le G.O.B.E. élargit son territoire d’obser- vation de la chouette de Teng- malm sur la zone frontalière et plus spécifiquement le Haut-Doubs forestier. “On a posé cet automne 29 nichoirs sur les secteurs du Mont d’Or, de Mouthe et de la vallée des Lacs. Des conventions ont été passées avec les communes concernées. Notre pro- gramme d’étude compte désormais 111 nichoirs jurassiens dont 52 côté France” , explique Sabrina Clément, membre du G.O.B.E. Ce projet s’inscrit égale- ment dans le dispositif “Petites chouettes de montagne” associant la L.P.O. et l’O.N.F., dédié aux suivis de la chouette de Tengmalm et de la Che- vêchette d’Europe. Bien connue des ornithologues, la chouette de Tengmalm appelée aussi la chouette aux yeux d’or est un petit rapace forestier et nocturne. Sa popu- lation est directement liée à l’état des populations de rongeurs forestiers dépendants quant à eux des fructifi- cations de hêtre. “La taille des nichées varie en fonction de l’abondance des

proies. Cette année, on a observé des nichées comptant jusqu’à 7 petits. Ce dynamisme est lié à la très bonne fruc- tification de l’automne 2020. Cela se reproduit en moyenne une fois tous les quatre ans” , poursuit Sabrina Clément. Après une augmentation des effectifs constatée en Europe dans les années soixante, la population de chouette de Tengmalmbaisse régulièrement depuis plusieurs décennies. Les causes sont multifactorielles. Le changement cli- matique oblige par exemple la chouette de Tengmalm à monter en altitude pour éviter la concurrence pour les

La taille des nichées varie en fonction de l’abon- dance des rongeurs forestiers (photo S. Clément).

sites de reproduction et les ressources alimen- taires avec la Chouette hulotte. Le réchauffe- ment joue un rôle dans la disponibilité de la res- source alimentaire de la chouette de Teng- malm qui souffre aussi de la raréfaction des arbres à cavités permet- tant la nidification. Dans ces circonstances,

On l’appelle “la chouette aux yeux d’or”.

fin d’hiver la présence des rapaces sur les zones. L’identification se fait alors par l’écoute des chanteurs. Retour ensuite à la saison de reproduction pour constater l’éventuelle occupation des nichoirs. “Lorsqu’ils sont occupés et que nous avons les autorisations nécessaires nous procédons au baguage de la nichée et de l’adulte s’il est présent. Puis, durant l’automne, nous récoltons les pelotes dans les nichoirs, en vue de les analyser pour mieux connaître le

régime alimentaire de l’espèce. Avec ce programme d’étude, on espère en apprendre davantage sur la dispersion juvénile, mais aussi sur le déplacement des adultes, hors saison de reproduction. Pour savoir, par exemple, d’où provien- nent les adultes qui affluent sur notre secteur lors des “bonnes” années, et où partent-ils une fois la saison de repro- duction écoulée ?” , développe Sabrina Clément. n F.C.

la pose de nichoirs prend tout son sens. “Cela permet d’offrir des cavités sup- plémentaires tout en permettant la réa- lisation d’une étude scientifique.” Une partie des nichoirs récemment posés a été fabriquée par l’Association de Protection du Val du Drugeon. Ils sont assez spécifiques car équipés d’un dispositif anti-prédateurs, à savoir la martre des pins. Les ornithologues en charge du suivi effectuent deux à trois passages par an. Ils vont relever en

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