La Presse Pontissalienne 263 - Décembre 2021
30 Montbenoît et le Saugeais
La Presse Pontissalienne n°263 - Décembre 2021
GILLEY
Exclus du Ségur de la santé L’unité de vie de Gilley ne veut pas être oubliée Cette structure d’accueil de personnes pagées
À l’unité de vie de Gilley, on n’a
enregistré aucun cas de Covid depuis le début de la crise sanitaire.
l’A.D.A.P.E.I. nous exclut du péri- mètre du Ségur de la santé. Nous nous sentons flouées” résume Catherine. La petite équipe de l’unité de vie de Gilley n’a pourtant jamais ménagé sa peine ces derniers mois et peut même se targuer ne n’avoir enregistré aucun cas de Covid parmi ses résidents. “On a l’impression qu’on nous punit d’avoir bien travaillé…” ajoute Fabienne qui ne cache pas son dépit. La douzaine de salariés de l’unité de vie de Gilley s’occupe d’une quinzaine de résidents : 10 personnes âgées dépendantes et 5 personnes handicapées vieil- lissantes. En plus, sur la dou- zaine de salariés, trois sont actuellement suspendus car non vaccinés. Pour ces profession- nelles qui continuent à travailler, c’est donc la double peine car elles doivent pallier l’absence des autres sans cette reconnais- sance à laquelle elles estiment avoir légitimement droit. “Ce Ségur de la santé a créé de vraies inégalités entre les établisse-
dépendantes est pour l’instant exclue du Ségur de la santé qui a offert à de nombreux autres profession- nels de la santé et du médico-social une revalorisa- tion salariale. Ses salariés dénoncent une injustice.
E lles s’appellent Catherine, Fabienne ou Christelle (des prénoms d’emprunt ont été choisi pour pré- server leur anonymat). L’une est infirmière, l’autre aide-soi- gnante et la troisième est cui- sinière, toutes trois employés par l’unité de vie “La Combe fleurie” à Gilley. Cette structure est une P.U.V., comme petite unité de vie. Créée en 1993, elle a tour à tour été sous la respon- sabilité des Salins de Bregille, puis de la Mutualité Française Doubs, avant de passer sous la responsabilité de l’A.D.A.P.E.I. du Doubs en 2014. Ni E.H.P.A.D., ni établissement de soins, cette unité de vie effec- tue pourtant tous les mêmes soins que d’autres structures qui sont, elles, concernées par
le Ségur de la santé et par les revalorisations de salaires dont ont bénéficié la plupart des per- sonnels de santé et de la sphère médico-sociale en France. Mais ici à Gilley, elles ne voient rien venir. Et c’est pour ça que ces trois professionnelles se battent,
ment. Qui va venir travailler dans notre établissement s’il est exclu du Ségur ?” se demandent ces trois professionnelles qui doivent déjà composer fréquem- ment avec des intérimaires pour combler la pénurie de person- nel. Les trois professionnelles se plaisent beaucoup à Gilley et s’investissent sans faille dans leurs métiers respectifs. Mais elles ont l’amer sentiment d’être ignorées en travaillant dans une structure qui semble passer sous les radars de l’administration centrale. “On n’est en guerre contre personne, on veut juste ne pas être traitées différemment des autres !” clament-elles. n J.-F.H.
vard n’ont pour l’instant eu aucun effet. “Nous allons à nou- veau écrire à Christine Bouquin la présidente du Conseil dépar- temental, à Annie Genevard la députée, et nous préparions éga- lement un courrier que nous enverrons à Brigitte Bourgui- gnon, la ministre déléguée char- gée de l’Autonomie.” Certaines autres catégories de personnels devraient portant intégrer le périmètre du Ségur en janvier prochain (voir notre article ci-dessous), mais pas d’autres. Les professionnels de Gilley craignent ainsi que cette future différence de traitement apporte un peu plus de confusion parmi le personnel. “C’est sans parler des questions de recrute-
ments qui sont financés par l’A.R.S. et ceux qui sont financés par le Conseil départemental qui ne dispose pas des dotations pour nous faire bénéficier des augmentations de rémunération décidées dans le cadre du Ségur. Nous vivons cette situation comme une vraie injustice” pour- suit Catherine. “Le pire, c’est que nous sommes dans le flou total. Personne ne parvient à nous donner des informations plus précises, même pas la direc- tion de l’A.D.A.P.E.I. On nous avait parlé d’octobre, puis de janvier et là on nous a laissés entendre que le dossier était refermé” note Christelle. Les courriers envoyés à leur hiérar- chie et à la députéeAnnie Gene-
au nom de leur col- lègue et pour une équité de traite- ment par rapport à leurs homologues travaillant dans d’autres structures. “On a été englobés dans l’A.D.A.P.E.I. un peu par hasard et on est la seule structure sanitaire au sein de l’A.D.A.P.E.I. Et le fait d’être géré par
Elles se battent
pour une équité de traitement.
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