La Presse Pontissalienne 263 - Décembre 2021

26 Mouthe - région des lacs

La Presse Pontissalienne n°263 - Décembre 2021

Le président du Sénat a inauguré le parc de

POLITIQUE Visite dans le Haut-Doubs Gérard Larcher sensibilisé aux enjeux des bois scolytés et de la transition énergétique

trackers de Rochejean.

Louis Poix, le maire des Hôpitaux-Vieux a présenté à Gérard Lar- cher les conséquences de l’impact du bos- tryche sur les finances de sa commune.

60 000 euros d’entretien.Demain, comment va-t-on gérer nos com- munes ? Sans compter les prix de vente qui s’effondrent” , s’in- terroge l’élu du Haut-Doubs en rappelant qu’il a exploité cette année 1 600 m 3 de bois scolytés sur une possibilité de coupe de 3 000 m 3 . Gérard Larcher connaît bien cette problématique. “La pro- pagation des scolytes a explosé depuis la sécheresse. Les pro- priétaires touchés sont fortement impactés sur le plan financier. Comment repeupler, diversifier les massifs forestiers quand on est confronté à une baisse des recettes ? Dans le Doubs, je crois qu’une commune sur deux est concernée par le phénomène. Il nous faut être très attentif à la baisse des recettes alors que les frais de garderie augmentent dans le même temps. Il ne s’agit pas d’un procès contre l’O.N.F. Méfions-nous même des risques d’un démantèlement de l’office” a noté le président du Sénat qui fonde beaucoup d’espoir sur les assises de la forêt et du bois lan- cées par le gouvernement le 19 janvier dernier. Des propositions sont attendues d’ici fin janvier. “Je solliciterai

En visite officielle à Labergement-Sainte-Marie le 8 novembre dernier, le président du Sénat est venu à la rencontre des communes forestières touchées par le scolyte. Il a aussi inauguré le parc de trackers solaires installé à Rochejean par le S.I.E.L.

le Groupe d’études Forêt et filière bois présidée par la sénatrice Anne-Marie Loisier pour avoir une réponse claire sur les moda- lités de financement de l’O.N.F. Et il ne faut pas oublier dans ce dossier, l’importance du tourisme vert” ajoute Gérard Larcher. Le choix du déplacement à Labergement-Sainte-Marie n’était pas anodin. C’est là qu’on trouve le plus ancien syndicat d’électricité de France, à savoir le S.I.E.L. qui a vu le jour le 21 mars 1897. Permettant aux habitants des 10 communes adhérentes d’avoir l’électricité

G rand ami de Gérard Lar- cher et particulièrement concerné par les dégâts forestiers liés aux insectes ravageurs, Louis Poix le maire des Hôpitaux-Vieux dresse un bilan inquiétant de la situation dans sa commune. “En

2016, on réalisait 270 000 euros de recettes forestières et on en reversait 200 000 au budget géné- ral. En 2020, on a fait seulement 80 000 euros de vente de bois dont lamoitié est partie au profit du budget. On redonnait chaque année à la forêt entre 40 000 et

trackers solaires de la commune de Rochejean.Avec 13 appareils, le site produit l’équivalent de la consommation de 410 habi- tants. Un bel exemple “d’agri- voltaïsme” qui repose sur trois conditions : la réversibilité des sols, le respect de la biodiversité et le maintien du rendement agronomique. “Il faudrait 72 000 sites de ce type pour produire autant qu’un seul réacteur de Fessenheim” , relativise tout de même Pierre-Albert Vionnet. n F.C.

parcs de trackers. Fin 2021, le potentiel de production renou- velable couvre les besoins élec- triques hors chauffage de 3 960 habitants, soit 50 % de la popu- lation du S.I.E.L. La commune de Rochejean est même 100 % autonome, toujours en raison- nant hors chauffage.” De quoi interpeller Gérard Lar- cher qui voit dans le S.I.E.L. “un véritable laboratoire de la tran- sition énergétique depuis plus d’un siècle.” Tout le monde s’est ensuite rendu sur le parc de

trois ans avant Pontarlier et cin- quante ans avant Chapelle-des- Bois. “Le syndicat a connu vingt pré- sidents de la République, sou- ligne son direc- teur Pierre-Albert Vionnet. Il gère aujourd’hui trois unités hydroélec- triques et deux

C’est un laboratoire de la transition énergétique.

Gérard Larcher a reçu une médaille de la part de Camille Rousselet, le président du S.I.E.L.

MOUTHE

515 élèves au collège, pour 540 places Le collège de Mouthe est à saturation Personne n’a vu venir ces sureffectifs. En deux ans, 100 élèves sont arrivés au collège, dont 70 cette année. Parmi les nou- veaux, beaucoup d’enfants venus d’autres régions françaises et depuis cette année une importante communauté portugaise arrivée de Suisse. Décryptage d’un phénomène qui touche l’ensemble du Haut-Doubs. La carte scolaire sera révisée en 2023.

À Mouthe, ils sont en moyenne entre 26 et 29 collégiens contre 21 à 26 par le passé.Y aura-t-il un agrandissement du collège ? C’est peu probable. La réflexion tourne autour de la créa- tion d’une nouvelle carte scolaire pour la rentrée 2023. Le collège de Frasne agrandi (plus 200 places) et rénové sera à même d’accueillir de nouveaux élèves venus d’un peu plus loin. La répartition des élèves de Jougne, Métabief ou des Hôpitaux vers les éta- blissements de Pontarlier (Malraux, Aubrac, Grenier) semble plus délicate puisqu’ils sont confrontés à la même problématique de place (lire par ail- leurs). L’expansion immobilière et éco- nomique va trop vite pour le Haut- Doubs. n E.Ch. Le collège Lucie-Aubrac situé à Doubs est confronté à la même problématique des sureffectifs. Pour répondre à l’ur- gence, le Département a installé avant la rentrée de septembre des préfabri- qués qui font office de nouvelles salles de classe. Du temporaire qui pourrait durer. n Lucie-Aubrac : des cours dans des préfabriqués depuis la rentrée

L undi 29 novembre, le collège de la Source à Mouthe accueille un nouvel élève… venu d’Italie qui parle uniquement l’italien et le mandarin, ce qui porte à 516 élèves le nombre d’enfants inscrits dans cet éta- blissement, l’un des plus prolifiques du département en matière de crois- sance démographique. Derrière cet exemple anecdotique se cache une réalité tout autre : l’explosion démographique obligeant l’établisse- ment à faire des pieds et des mains pour accueillir tout le monde, en res- pectant les normes sanitaires en vigueur. “C’est un tour de force” admet Éric Laplaza, proviseur depuis 2019. À la cantine, il n’y a par exemple plus deux services mais trois ! Les premiers enfants commencent à déjeuner à 11 h 20 pour permettre d’échelonner un passage avec le respect des consignes sanitaires. Toutes les équipes sont sur le pont, même la direction, qui aide au service ! Le chef d’établissement avoue que l’ex- plosion des effectifs a été aussi soudaine qu’imprévisible : “En deux ans, nous

avons accueilli 100 nouveaux élèves, dont 70 cette année. Cela s’explique évi- demment par les constructions immo- bilières toujours plus nombreuses dans notre secteur, l’attrait de la frontière, et depuis peu l’arrivée d’enfants venus de Suisse. Il s’agit notamment de la communauté portugaise qui a décidé de s’établir de ce côté de la frontière, peut-être en raison du coût de la vie” détaille le professionnel. Chaque année, le collège ressent une tendance quant aux régions d’arrivée : “On a eu de nombreuses arrivées de l’ouest, puis du nord-est, et plus récemment du sud de la France” dit-il. En revanche, Mouthe ne ressent pas cette poussée incontrôlée dans ses écoles maternelle et primaire (publique et privée), précise la municipalité. Face à cette recrudescence, le collège a alerté le Département, collectivité en charge des collèges. Cela a conduit à la création d’un comité de pilotage à l’échelle des collèges du Haut-Doubs pour imaginer des solutions afin que les élèves ne se retrouvent pas entassés dans des classes à plus de trente élèves.

Le collège de la Source à Mouthe ne peut plus pousser les murs (photo L. Georges-Département du Doubs).

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