La Presse Pontissalienne 263 - Décembre 2021

10 Pontarlier

La Presse Pontissalienne n°263 - Décembre 2021

GYMNASTIQUE Le burn-out du sportif Louis Michelot repart de zéro

Son corps et sa tête ont dit stop. Grand espoir de la gymnastique française, le Pontissalien Louis Michelot a lâché le haut niveau et le Pôle espoir. À 21 ans, il se reconstruit à Pontarlier où il retrouve le sourire et son club.

(N.D.L.R. : qu’il gagne) puis je pars à l’hôpital. Le lendemain, je suis plâtré. L.P.P. : Comment allez-vous mentale- ment et physiquement ? L.M. : Bien. Voilà deux ans que je suis revenu et que j’ai tout arrêté (N.D.L.R. : il travaille chez Gaby Sport à Métabief). Je viens de reprendre une licence dans mon club de gym ! L.P.P. : Vous repensez au haut niveau ? L.M. : Non, mais je participerai tout de même à quelques com- pétitions avec mon club car je n’ai plus mal au genou. Je veux me faire plaisir en milieu ama- teur et je ne suis plus là pour performer. J’ai repris par de la course à pied, du trail, du vélo. Retrouver mon club de Pontar- lier me redonne la banane. Je suis comme un gamin, je m’amuse. Je reprends les bases et ensuite je pourrai lâcher les chevaux. Si je peux transmettre mon expérience à des jeunes, je le ferai. n Propos recueillis par E.Ch.

I l n’avait plus remis les pieds sur un tapis de gym depuis octobre 2019. C’est au gym- nase de Pontarlier, là où tout a commencé, que Louis Michelot (21 ans) a accepté de nous narrer ce qu’il venait de vivre : un pas- sage à vide dans sa carrière de sportif de haut niveau à laquelle il a mis un terme. Le Pontissa- lien qui a commencé la gym à 6 ans au club pontissalien a rapidement gravi les échelons pour intégrer à 13 ans le Pôle France, à Lyon, qu’il a quitté en octobre 2019. Louis faisait pour- tant partie de la génération pro-

mise à exceller aux Jeux olym- piques de Paris 2024. Entre- tien. La Presse Pontissalienne : Pourquoi avez-vous stoppé la gymnastique, ce sport pour lequel vous avez tout et tant donné depuis l’âge de 6 ans ? Louis Michelot : C’est un ensemble de faits qui m’ont conduit à pren- dre cette décision. J’avais un problème de genou qui durait depuis plusieurs mois et qui m’empêchait de performer. Pour être honnête, j’ai aussi lâché car j’en avais ras le bol de la gym et du sport de haut niveau. J’ai tout arrêté en octobre 2019. L.P.P. : Des regrets ? L.M. : Je ne regrette rien ! Je ne dirais pas que je n’ai pas eu de jeunesse même si de 10 ans à 17 ans, je vivais gym avec des entraînements de 25 heures à 30 heures par semaine, sans

vacances, le tout à 300 km de mes parents. C’est ça le sport de haut niveau. J’ai eu une over- dose de la gym et du sport en général mais j’ai toujours été soutenu par mes parents lorsque j’ai souhaité aller plus loin dans la gym, tout comme je suis sou- tenu aujourd’hui. Le fait d’être

parti jeune m’a forgé un mental et une expérience. Mon plus beau sou- venir reste ma pre- mière sélection en équipe de France en 2017. Le plus mauvais : un test de sélection pour les championnats de France où mon genou lâche à l’échauffement. Malgré tout, je serre les dents et je fais la compétition

“J’ai la banane quand je reviens ici.”

Le Pontissalien Louis Michelot, parmi les meilleurs gymnastes de sa génération, a stoppé le haut niveau après un burn-out.

SPORT

Gymnastique Les gymnastes heureux de retrouver le chemin de la compétition Pontarlier Gym se porte bien. Avec 500 licenciés, le club formateur attend de pied ferme le retour des compétitions officielles. La première est prévue à Pontarlier, en janvier.

Jules Masnada, en équerre,

un des espoirs du club.

S i le Covid a pénalisé les sports d’intérieur au profit des activités extérieures, la gym, elle, attire toujours les jeunes…mais aussi les plus grands. “On a par exemple des adultes d’une trentaine d’années qui viennent se tester et qui se font plaisir” témoigne Laurent Mordelet, directeur technique de Pontarlier gym, un club qui puise ses fondements dans la for- mation et le perfectionnement. Encore cette année, l’association regroupe le plus grand nombre d’adhé- rents (environ 500) à l’échelle du Grand Pontarlier, dont 70 font partie du pôle “compétition”, une section qui demande de la rigueur et de l’assiduité dans les entraînements, à raison de trois jours par semaine. Depuis quelques années, le club présidé par Thierry Delacour s’est structuré avec l’arrivée d’un entraîneur diplômé,

nent de bons résultats. L’un d’eux, JulesMasnada (notre photo), est retenu avec l’équipe régionale pour les cham- pionnats de France les 11 et 12 décem- bre à Montceau-les-Mines. Pontarlier accueille dans son gymnase trois compétitions importantes : le 23 janvier, le championnat départe- mental par équipe de filles, les 5 et 6 mars, le championnat interdéparte- mental individuel garçon, les 2 et 3 avril, le championnat interdéparte- mental filles. “C’est synonyme de reprise des compétitions après le Covid, cela nous fait du bien” témoigne Laurent Mordelet qui n’a pas vu ses effectifs se dégonfler depuis la pandémie. Le club a d’ailleurs mis des jauges sur certaines de ses activités pour éviter un trop grand nombre de licenciés. La recette du succès Made in Pontarlier. n E.Ch.

Kévin Pellerin, responsable du secteur compétition, et Flavie Pecclet pour le pôle animation. Ici sont accueillis les enfants dès le plus jeune âge (16 mois) dans le cadre de l’activité “Bout de chou” dans le cadre d’un éveil à la gym.

Puis vient le tour de l’école de gym où ils apprennent leurs pre- mières roulades et bien évidemment le pôle per- fectionnement puis compétition. “La com- pétition nécessite une rigueur, rappelle le directeur technique. Pour maîtriser les six agrès, cela nécessite au minimum trois entraî- nements par semaine.” A ce petit jeu, les Pon- tissalienn(e)s obtien-

Premier rendez-vous, le 23 janvier à Pontarlier.

L’équipe technique :

Kévin Pellerin, Flavie Pecclet et Laurent Mordelet (de gauche à droite).

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