La Presse Pontissalienne 262 - Novembre 2021

30 Valdahon - Vercel

La Presse Pontissalienne n°262 - Novembre 2021

ARMÉE

Avec la 1 ère Division Immersion avec l’État-major de la 1 ère Division

Commandant la 1è re Division, le général Emmanuel Gaulin a mobilisé près de 750 hommes au camp militaire du Valdahon pour un exercice d’envergure qui consiste à simuler un engagement armé contre un ennemi de forces égales en créant des scénarios fictifs.

Le général Emmanuel Gaulin, commandant

de la 1 ère Division basée à Besançon.

C’ est le centre névralgique du commandement, un endroit où même les téléphones por- tables des militaires sont bannis. Pour la première fois, la 1 ère Division - dont le commandement est installé à Besançon - a permis à l’un de nos journalistes d’entrer dans une salle de commandement éphémère, là où sont utilisés les systèmes numé- riques d’information et de commande- ment des forces (S.I.C.F.). “À Barkhane (N.D.L.R. : l’opération militaire menée au Sahel), on ne vous montrerait pas cela… car ce sont des informations confidentielles” annonce le lieutenant- colonel Philippe, au centre des opéra- tions tactiques (T.O.C.). Au camp duValdahon, mi-octobre, près de 750 hommes et femmes, actifs et réservistes, se sont retrouvés pour cet exercice d’ampleur visant à se préparer à un conflit de haute intensité. Les militaires ont bâti là, en quelques jours, un grand village, avec des tentes, des espaces de travail répartis dans 85 modules en acier remplis de technologie. L’armée d’aujourd’hui est faite de mili-

taires connectés. “Nous recherchons d’ailleurs des personnes dans le domaine du numérique” témoigne le général Emmanuel Gaulin qui en pro- fite au passage pour susciter des voca- tions. Comme les civils, l’armée fait face à des problèmes de recrutement dans les domaines les plus pointus mais aussi dans les postes plus géné- raux.

Entraînement d’envergure pour l’état- major. Ici, la salle de com- mandement avec une simulation de conflit.

Lors de cette opération baptisée “De Lattre 21”, les actifs et réservistes ont pu utiliser les sys- tèmes numériques d’in- formation et de com- mandement des forces (S.I.C.F.) afin que tous les messages “puissent passer du général jusqu’au chef de section” rapporte un militaire. Cela peut paraître sim- ple. Dans les faits, cela demande une technicité de pointe et un rodage de tous les instants. “C’est pour cette raison

“Dans le monde, on note une désinhibition de la force armée.”

que l’on s’entraîne. Cet effort de moder- nisation est primordial pour acquérir la supériorité opérationnelle et vaincre l’adversaire de demain” témoigne le général en lien direct avec ses hommes qui sont au combat. Le but principal de cet exercice factice permet à l’état- major de maîtriser les procédures, de les appliquer, “de pouvoir indiquer les positions des belligérants afin que les ordres de déplacement, d’interception et de combat soient précis. Cette pré- paration, indispensable, doit être inté- grée et devenir un automatisme” pour- suit le chef des militaires, heureux de noter que du nouveau matériel per- formant arrive dans les prochains mois avec trois nouveaux véhicules blindés (Griffon, Jaguar, Serval) et un rénové (le char Leclerc). L’armée française uti- lisait jusque-là des véhicules dont cer- tains ont plus de trente ans d’âge ! La 1 ère Division et ses 32 000 hommes est actuellement en “alerte”, c’est-à- dire qu’elle peut défendre les intérêts de la France partout dans le monde. La menace est-elle réelle ? “Oui, répond le général sans hésiter. Dans le monde,

Cette “manœuvre” d’envergure menée au camp duValdahon témoigne de l’in- térêt stratégique de cet espace. Par leur présence, les militaires assurent un poids économique et social d’enver- gure. À la fin de cet exercice mené durant plusieurs jours, les militaires ont quitté à piedValdahon pour rejoin- dre leurs régiments à Besançon. Une façon de les aguerrir… n

on note une désinhibition de la force armée. Nous sommes là pour montrer que nous sommes prêts en cas de vel- léités, que la France peut répondre. En cas d’engagement majeur face à une nation de force comparable à la nôtre, nous sommes prêts à intervenir avec 32 000 hommes et 5 000 réservistes, dont 2 500 à Besançon, 4 000 pour le Doubs.”

Les militaires développent des systèmes de messagerie complexes pour que les ordres et informations parviennent rapidement.

Le lieutenant- colonel et une carte d’un conflit factice.

Les militaires ont dormi sous tente plusieurs jours.

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