La Presse Pontissalienne 261 - Octobre 2021

30 Frasne - Levier

La Presse Pontissalienne n°261 - Octobre 2021

Sylvain Bôle s’est frotté à la rude réglementation des élevages

GOUX-LES-USIERS 40 autruches Autruches à l’horizon

d’animaux sauvages.

gogique autour de l’autruche. J’ai repassé un Bac agricole en formation adulte.” Pourquoi l’autruche ? Ce pas- sionné d’élevage a craqué pour ce volatile aussi coriace qu’at- tachant avec un réel potentiel de valorisation autour de la viande, du cuir, des œufs, des plumes…Tout est bon dans l’au- truche. Classée comme un ani- mal sauvage, l’autruche impose de détenir une capacité d’élevage spécifique, nouvelle étape sur le chemin de la reconversion. “On est dans un cadre aussi régle- menté que l’ouverture d’un zoo. Comme l’autruche est un animal dangereux, tout le parc doit être en double clôture.” Pas de quoi décourager le couple qui finit par acquérir sept autruches. Le projet est sur les rails mais tout est malheureu- sement remis en cause en 2016 avec la disparition brutale de l’épouse de Sylvain. Ce dernier se retrouve seul avec trois enfants à charge. Il décide de revenir à Goux-les-Usiers où il a la possibilité d’exploiter deux hectares de terres familiales. “On a rapatrié l’élevage en 2018.” Une nouvelle page se tourne, celle de l’Autruche du Haut.

Technicien en génie civil, Sylvain Bôle s’est engagé dans une reconversion professionnelle plutôt insolite puisqu’il élève des autruches. Une activité très spécifique.

Le poids d’un œuf varie entre 1,6 et 2 kg.

C e n’est pas tous les jours qu’on croise des autruches dans le Haut- Doubs. “On ne se lance pas dans ce type d’élevages pour se cacher” , admet Sylvain Bôle, souvent sollicité pour des visites mais pas encore en mesure de répondre aux exigences induites par l’accueil du public. “C’est en réflexion” , annonce-t-il avant de revenir sur la genèse d’un projet

qui n’a rien d’un long fleuve tran- quille. Originaire de Goux-les-Usiers, Sylvain Bôle suit des études de génie civil à Nancy avant de par- tir en 2007 dans le sud-ouest près de Libourne où il finit par s’installer avec celle qui allait devenir sa femme. “J’ai entamé une reconversion professionnelle en 2009 avec l’objectif d’exploiter avec mon épouse une ferme péda-

lestérol et de lipide, la viande d’autruche à tout pour plaire.À Goux-les-Usiers, le troupeau qui compte aujourd’hui une quaran- taine d’individus est nourri à partir d’un aliment mis au point par Terre Comtoise. “On se rap- proche de ce qui est donné aux moutons ou aux chevaux avec une formule à base d’avoine, d’orge et de luzerne. Comme les autruchons grandissent très vite, à raison d’un centimètre par jour, il leur faut un aliment très riche en protéines.” Les autruches vivent toujours à l’extérieur car elles ont besoin de pouvoir comme toute proie surveiller en permanence leur environnement. Les femelles pondent une vingtaine d’œufs par an. La saison de reproduction s’étale de mars à septembre. “On fonctionne par trio, en regroupant alors un mâle avec deux

L’acclimatation des autruches s’avère très compliquée au point de remettre en cause la pérennité du projet. “Il a fallu deux années pour qu’elles retrouvent leurs repères. 18 autruchons sont nés l’an dernier et 40 en 2021.” Partie gagnée même si cela ne suffit pas à en vivre. Sylvain Bôle tra- vaille aujourd’hui comme chef

de travaux au ser- vice assainissement de la communauté de communes du Grand Pontarlier. “On est encore en phase de transition. Actuellement, j’ai besoin de trouver un débouché pour la viande ainsi qu’un abattoir agréé pour les autruches.” Très tendre avec de faibles taux de cho-

Tout est bon dans l’autruche.

femelles” , explique Sylvain Bôle qui place ensuite les œufs fécon- dés en couveuse jusqu’à leur terme. La viabilité de l’Autruche du Haut repose sur l’accroissement du cheptel, ce qui justifierait d’investir dans un abattoir sur place et dans la valorisation pédagogique de la ferme de l’Au- truche du Haut. n

La ferme de l’Autruche du Haut abrite aujourd’hui une quarantaine d’autruches.

DÉPISTAGE DES CANCERS DU SEIN “DÉTECTÉ TÔT, MON CANCER DU SEIN A ÉTÉ SOIGNÉ AVANT QU’IL NE S’AGGRAVE.” MARYAM, 59 ANS

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