La Presse Pontissalienne 260 - Septembre 2021

32 Montbenoît et le Saugeais

La Presse Pontissalienne n°260 - Septembre 2021

GILLEY

Une ambiance unique La roulotte qui fleure bon les saveurs du terroir

C ette semaine, c’est près du terrain de foot des Gras qu’il a installé “son campement”. “Le coin est très sympathique. Il m’arrive parfois de servir jusqu’à 140 repas par semaine” , indique Julien Charpy. Pas mal quand on sait qu’il peut accueillir 12 personnes au maximum en pro- posant un service midi et soir. Réservation obligatoire. En guise de campement, il s’agit en fait de poser sa roulotte en bordure du stade. Il utilise les installations sur place pour pré- parer les plats. Une cuisine de terroir assez simple avec, au menu, rœstis salade, fondue, plateau de charcuterie. Le concept se veut itinérant et tourne d’une semaine à l’autre entre Gilley, Les Combes et Les Gras. Rien ne prédestinait Julien Charpy à devenir cuisinier iti- nérant. Originaire de Grand’Combe-Chateleu, cet ingénieur en microtechnique qui vit aujourd’hui à Gilley a longtemps exercé ses talents au service de l’horlogerie helvétique. La crise sanitaire a contrarié sa carrière. Licencié en début d’année, alors qu’il aurait sans doute pu retrouver une place dans sa spécialité, il choisit alors de se reconvertir. Ses compétences techniques sont mises à contribution dans la réalisation d’une roulotte posée sur un châssis fabriqué par les établissements Querry à La Chaux-de-Gilley. “Cela représente 7 semaines de travail. Tout est conforme aux réglemen-

Suite à un licenciement économique en Suisse, Julien Charpy a préféré concrétiser son rêve de fabriquer lui-même et d’exploiter une roulotte bar-restaurant qui circule désormais entre Gilley, Les Combes et Les Gras.

Julien Charpy a fabriqué sa roulotte-restaurant où il met aussi un peu d’ambiance musette.

tations.” Bien isolée et équipée d’un poêle à bois, la roulotte de Julien Charpy est opérationnelle en toutes saisons. Cerise sur le gâteau, l’ingérieur-cuisinier joue

tout est donc “fait maison” avec des produits locaux. L’initiative est couronnée de succès.Au point même d’envisager de fabriquer une seconde roulotte. Si l’affaire tourne au vinaigre, Julien Charpy sait qu’il pourra facile- ment transformer les roulottes en chambre d’hôtes comme il l’a déjà fait dans le passé. Il vit cette aventure comme une forme d’hommage à son père Michel trop tôt disparu. “J’éle- vais quelques chevaux et c’est lui qui m’avait suggéré il y a de cela une dizaine d’années de

faire une roulotte pour les atteler. Il n’a malheureusement pas eu le temps de voir la première rou- lotte utilisée alors en chambre d’hôtes. J’en ai fait une seconde par la suite toujours avec la même destination.” Sûr que père lui aussi accordéoniste serait aujourd’hui fier du chemin suivi par son fils. n F.C.

aussi du piano à bretelles, qu’il n’hé- site pas à sortir pour offrir un peu d'animation à ses convives. “On tient vraiment à propo- ser une ambiance conviviale.” Chez Babas’t, sur- nom de son fils,

Jusqu’à 140 repas par semaine.

Chez Babas’t Bar-roulotte 06 72 18 60 26

12 personnes peuvent festoyer dans la salle de restaurant équipée d’un poêle à bois.

ARÇON

Son séjour dans le Haut-Doubs Madeleine Bourdin, pétillante centenaire Alerte, pleine de vie, ravie de pouvoir encore venir séjourner chaque été dans la maison où elle a vu le jour le 15 octobre 1920 près du pont de l’Oie à Arçon, quel bonheur de vieillir aussi longtemps en si bonne santé et si bien entourée !

Madeleine Bourdin en compagnie de sa fille Christine et

à part quelques soucis d’audition et le besoin de se déplacer à l’aide d’un déambulateur,Made- leine Bourdin est rayonnante de santé. Quand le temps s’y prête, c’est dans la grange de l’ancienne ferme familiale qu’elle reçoit ses connais- sances, partageant une collation en profitant de la vue sur les champs et le bois du Follet. Apaisant. “Je suis tous les étés àArçon. Celame fait plaisir de revenir à la campagne” , explique Madeleine qui réside aujourd’hui dans un E.H.P.A.D. près de Marseille. Cette maison qui est aujourd’hui la sienne, elle y tient. C’est ici que Made- leine Henriet est née, qu’elle a grandi au sein d’une famille d’agriculteurs de

condition modeste. Des cinq enfants du foyer, elle est la dernière encore en vie. Comptable de formation, son père travaillait à la distillerie Pernod. “Il a perdu son travail suite à l’incendie de l’usine en 1901. Il est presque devenu paysan par obligation. C’était un

de son gendre Bernard Jolivet.

homme très bricoleur” , pré- cise Christine Jolivet, la fille de Madeleine. Le destin de Madeleine va basculer au début de la Seconde Guerre Mondiale quand elle fait la connais- sance de Gaston Bourdin, un soldat français originaire des Granges-Narboz alors chargé de garder le pont de

l’Oie voisin de la ferme Henriet. Ils se marient après la guerre. Gaston Bour- din choisit de faire carrière dans l’armée de terre. Il est affecté dans une caserne àMarseille où s’installe le jeune couple qui aura quatre enfants. “Quand il a fait la guerre d’Indochine, on est revenu vivre àArçon pendant deux ans, se sou- vient Christine qui est restée elle aussi très attachée à cette bâtisse. On venait

maison de retraite impeccable. C’est très fleuri. Je n’ai pas à me plaindre” , apprécie celle qui a aujourd’hui 10 petits-enfants et 8 arrière-petits- enfants. Elle ne reste jamais seule lors de son séjour à Arçon, ses enfants ou petits- enfants s’organisent pour être près d’elle. n F.C.

chaque été pour aider à faire les foins. Tous les bras étaient les bienvenus.” Madeleine Bourdin a passé la plus grande partie de sa vie à Marseille où se sont installés trois de ses quatre enfants. Elle a vécu chez elle en totale autonomie jusqu’à 99 ans avant d’être hébergée en E.H.P.A.D. “On a toujours un petit regret de quitter sa maison mais je réside aujourd’hui dans une

Le jeune couple aura quatre enfants.

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