La Presse Pontissalienne 260 - Septembre 2021
24 Le dossier
La Presse Pontissalienne n°260 - Septembre 2021
l Mouthier-Haute-Pierre Vitesse et bruit Vitesse limitée à 70 km/h dans
la côte de Mouthier-Haute-Pierre
Dernière localité traversée avant de s’engager dans les gorges de la haute vallée de la Loue, Mouthier-Haute-Pierre agit sur tous les leviers légaux pour sécuriser sa traversée de village et réduire ainsi les nuisances de la circulation vis-à-vis de la population.
de deux passages surélevés en zone 30 km/h, réfection de l’éclai- rage, installation de banderoles pédagogiques aux entrées du village. “On va rajouter un pan- neau pour rappeler le change- ment de limitation de vitesse en remontant dans les gorges. On a demandé et obtenu une baisse de 10 km/h. On sollicite aussi davantage de contrôles de la part des forces de l’ordre.” Des accidents ont lieu chaque année dans la montée sans pour autant conclure que la zone soit plus accidentogène que sur cer- tains carrefours sensibles sur la R.N. 57 entre Besançon et Pontarlier. Le maire n’est d’ail- leurs pas plus convaincu que cela par l’abaissement de la vitesse de 10 km/h suffise à cal- mer les chauffards. Il se fait aussi l’écho des gendarmes de l’escadron mobile, soulignant la difficulté de faire des contrôles sur un itinéraire très sinueux avec peu d’espaces d’interception si ce n’est en sortant des gorges. Tout cela, il s’en est expliqué sur cinq pages dans un courrier envoyé à ses administrés en
L es randonnées domini- cales dans la haute val- lée de la Loue virent parfois au cauchemar acoustique, perturbées par les vrombissements de grosses cylindrées qui s’en donnent à cœur joie dans la côte de Mou- thier-Haute-Pierre. Difficile cohabitation entre marcheurs à l’écoute de la nature et motards à l’écoute de leurs sen- sations motorisées. “On est confronté à la problématique des villages en fond de vallée touristique. Selon les comptages réalisés en juillet 2020, 1 500 véhicules traversent chaque jour la commune en période estivale. Les mêmes mesures montrent que 85 % circulent à une vitesse moyenne de 47 km/h. Certains diront que c’est encore trop. Per- sonnellement, j’estime que cela n’est pas excessif dans une ligne droite de 350 m. L’étude montre
aussi des comportements irres- pectueux qui sont comme tou- jours à l’origine des nuisances et contre lesquels la collectivité a des moyens coercitifs relati- vement limités. Rappelons aussi que tous les abus ne sont pas imputables aux seuls motards” , explique Romuald Maugain, le maire de Mouthier-Haute- Pierre. Ne pas tomber dans la caricature du motard jusqu’au- boutiste.
“On a procédé à un rétrécissement de la chaussée en élargissant les trottoirs”, indique Romuald Maugain, maire
Une vitesse moyenne de 47 km/h.
de Mouthier- Haute-Pierre depuis 2008.
La commune a déjà injecté près de 600 000 euros dans la sécurisation de la traversée du vil- lage. Un chantier initié lors du précé- dent mandat.Toute la panoplie des solutions a été explorée : élargis- sement des trot- toirs, mise en place
réponse à la pétition lancée par une poignée d’habitants dénon- çant les nuisances du trafic et l’immobilisme de la commune. Quid du bruit ? “J’ai déjà demandé aux gendarmes de venir effectuer des contrôles avec des sonomètres. Je sais qu’ils en font parfois sans savoir ce qu’il
en advient. Le bruit de la circu- lation a toujours existé dans la traversée de Mouthier. L’effet Covid a permis aux gens de vivre sans avoir à subir les nuisances du trafic routier. Mais cela n’a pas duré.” Pourquoi ne pas installer des feux intelligents ? “La réflexion
n’est pas fermée sur ce sujet mais pour l’instant on s’y oppose car le redémarrage au feu vert pour- rait s’avérer encore plus bruyant. Des riverains se plaignent déjà du bruit occasionné par le pas- sage des véhicules sur les ralen- tisseurs.” n F.C.
“On est favorable aux pratiques vertueuses mais pas à n’importe quel prix” l Les Motards en Colère Section du Doubs Soucieux d’une bonne cohabitation entre tous les
O riginaire de Besançon et aujourd’hui Pontissalienne, Dorothée Grunig la tréso- rière de la F.F.M.C. 25 connaît bien la problématique des nui- sances sonores générées par les motos dans la vallée de la Loue. “Les excès sont toujours condamnables mais, en l’occurrence, ils sont surtout le fait d’une poignée de motards et il ne faut pas généraliser ce type de comportement. Avant l’été, on avait d’ailleurs organisé un “relais calmos” à Lods en proposant
usagers de la route, les motards de la Fédération Française des Motards en Colère du Doubs (F.F.M.C. 25) s’inquiètent des excès d’une réglementation qui s’apparente parfois davantage à du racket qu’à une vraie politique sécuritaire.
que deux représentants de la F.F.M.C. du Doubs sont formés pour faire de l’Éducation Route Jeunesse auprès des collégiens et des lycéens. Autre pomme de discorde : les radars qui s’apparentent le plus souvent à une politique de racket. “À quelques exceptions près, juge Dorothée Grunig en faisant référence au radar mobile placé sur la R.N. 57 au niveau de l’in- tersection rejoignant Montperreux et le lac Saint-Point. Ce carrefour est très dangereux. La présence d’un radar et des bandes rugueuses à cet endroit me semble justifiée et utile.” Les motards dénoncent la généralisa- tion des ralentisseurs et des coussins berlinois qui peuvent s’avérer difficiles à franchir ou trop glissants quand il pleut. “La plupart sont trop hauts et très mal placés d’un point de vue légal. En obligeant ceux qui les franchissent à accélérer, ils sont aussi des sources
aux motards de tester le bruit de leur moto à l’aide d’un sonomètre. Il s’agit d’une action préventive. C’est une façon conviviale de faire passer de l’info et de sensibiliser à une prise de conscience.” La F.F.M.C. s’inscrit dans le respect des normes en termes de consommation, pollution, bruit… Elle milite pour un partage responsable de la route où chaque usager à sa place. “Il faut que chacun comprenne qu’un deux-roues avec ou sans moteur est plus exposé sur la route qu’une auto ou qu’un camion.” La F.F.M.C. se montre beaucoup moins conciliante sur certains dossiers. “On s’inquiète de la mise en place des zones à faible émission appelées aussi zones de circulation restreinte et des consé- quences que cela pourrait avoir par rapport aux véhicules anciens qui seraient carrément exclus des centres- villes alors qu’ils ne polluent pas for- cément plus de des gros 4 x 4 modernes. On est particulièrement vigilant sur ce point à Besançon.” Pour autant, Dorothée Grunig estime nécessaire que le monde de la moto prenne lui aussi le virage des pratiques vertueuses sous réserve que cela ne se fasse pas n’importe comment et à n’im- porte quel prix. “Les études montrent bien que la plupart des accidents à moto sont d’abord le fait d’erreurs humaines : manque de vigilance, faute de pilotage, mauvaise appréciation que de défaillances techniques.” Elle rappelle
vrent aussi pourquoi certains aména- gements peuvent être très dangereux quand on les emprunte à moto. La volonté globale de ralentir les vitesses dans les traversées de village est louable mais cela doit se faire dans les règles.” Le motard est souvent le grand oublié des aménagements urbains. On ne compte plus les aires de stationnement dédiées aux motos sacrifiées au profit de l’automobile. Comme pour les zones à faible émission, la F.F.M.C. 25 voit d’un très mauvais œil l’arrivée des voi- tures-radars privatisées.Elle semobilise aussi contre le projet d’un contrôle tech- nique pour les motos. “Ce projet passera tôt ou tard. Quand on sait que cette ini- tiative est soutenue par Dekra, on a tout compris. Il y a de forte chance qu’on manifeste encore contre ce projet.” La F.F.M.C. 25 compte une centaine d’adhérents et plus de 3 745 abonnés à sa page Facebook. n F.C. “Pour nous, les voitures radars privatisées n’ont aucun sens si ce n’est d’aller à la chasse au moindre excès de vitesse”, estime Dorothée Grunig, trésorière de la F.F.M.C. 25.
de nuisances sonores et de pollution pour les riverains. La F.F.M.C. 25 organise des jour- nées pour repérer ces équipements dange- reux et les signaler aux autorités. Avant la crise sanitaire, on avait monté l’opération “motard d’un jour” en promenant des élus à moto pour qu’ils décou-
Ils militent pour un partage responsable de la route.
La F.F.M.C. du Doubs invite par exemple les motards à tester leur niveau de bruit avec un sonomètre comme elle l’a fait ce printemps vers Lods lors d’une opération “relais calmos”.
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