La Presse Pontissalienne 259 - Août 2021
30 Dossier Spécial été
ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2021
BELVOIR
Un château restauré, habité, à visiter tous les jours
C’est l’un des rares monuments médiévaux de Franche-Comté parvenu jusqu’à nous. Le château de Belvoir fait la renommée de ce village qui dispose de bien d’autres atouts comme ses halles, animées chaque vendredi soir de l’été avec un marché nocturne. À Belvoir, il n’y a pas que la vie de château
B elvoir - prononcez Bévoir - est une petite cité comtoise de carac- tère dominant le vallon de Sancey connue pour son château dont la première mention remonte au XII ème siècle et ses halles couvertes. Du carac- tère, la famille Jouffroy en a montré pour sauver de la déchéance la forteresse partie en fumée en 1968. C’est Pierre Jouffroy, peintre montbé- liardais, qui, en 1956, rachète une partie de l’édifice qui ressemblait davantage à un amas de pierre. C’est avec le finan- cement d’une indemnité liée à un accident de moto qu’il se lance dans l’aventure ! Aujourd’hui, Anne-Marie, Christine et Christian, ses trois enfants, ont repris le flambeau suite au décès de leur père en 2000 après l’avoir aidé en rabotant par exemple une par une les poutrelles en chêne des plafonds. Un travail de for- çat. Désormais, ils ouvrent la “Porterie”, grandmur d’enceinte percé par une porte voiturière et une piétonne afin de guider
Réputée la plus femme de l’époque, Béatrix de Cousance a séjourné à Belvoir. Son portrait est installé au château.
famille racheta à un cultivateur, pro- priétaire d’une partie de bâtiment, les ruines fumantes. “Voilà plus de 50 ans que le château est en travaux !” s’amuse à répéter Christian Jouffroy. Après la rénovation d’une toiture en 2019, il faut encore penser au prochain chantier avec la rénovation de “la toiture de la tour Madge-Fâ à hauteur de 100 000 euros” indique Christian Jouffroy. Une partie des travaux est financée par la venue des visiteurs par an, l’organisation d’événe-
les touristes lors des visites. Le château mis en pièces par Louis XI lors de la première tentative de conquête française a échappé aux Français. Louis XIV ne l’a pas démoli car Anne de Lor- raine en 1674 intercède auprès du roi de France. Seules les courtines furent abattues, les fossés comblés. Belvoir a pourtant bien failli disparaître le 22 avril 1968 : un terrible incendie détruisit la presque totalité de l’aile est du château. Dans cette mésaventure, la
ASSOCIATION
l Espace naturel sensible et interdiction de nouvelles constructions
Ils font vivre les murs en pierre
I ls ne comptent ni leur temps, ni l’huile de coude dépensée. L'association “Murs et Coteaux de Bel- voir et son patrimoine” entre- tient et rénove les murs en pierres sèches sur le territoire communal depuis 2014. Michel Glardon, qui est aussi premier adjoint au maire, se souvient du premier chantier mené avec une vingtaine d’au- tres bénévoles : “C’était la réno- vation dumur de soutènement de la fontaine des Lépreux” dit-il. Enfouie sous la ronce et des arbres, cette fontaine avait quasiment disparu. L’équipe l’a rénovée magnifiquement
C omme un symbole, la mairie de Belvoir est installée dans une aile des halles. Le lieu transpire l’his- toire. Christian Brand, maire et président de la communauté de communes du Pays de Sancey-Belleherbe, fut un des premiers à croire au potentiel touristique local. “Avec une personne, l’architecte des bâtiments de France, et une équipe, nous avons donné un sens et une image à Belvoir en interdisant dans la carte communale la création de nouvelles maisons dans le bourg. Notre lotisse-
ment, nous l’avons fait à l’extérieur” explique-t-il. Dans le centre historique, là où est encore visible la guillotine, la commune aimerait acquérir une bâtisse pour à terme créer un musée. Elle cherche des mécènes. Parmi les fabuleuses maisons du centre, on en retrouve qui disposent encore de fenêtres ouvertes sur la rue : il s’agissait des boutiques des marchands de l’époque. Un sentier d’interprétation balisé permet au public de découvrir un milieu particulier : les pelouses sèches. Un café-restaurant anime le village. Un artisan restaure et peint des meubles avec de la peinture naturelle qu’il confec- tionne lui-même. Son atelier se visite. Il est un des rares à maîtriser la technique des lettres peintes à l’ancienne. n Le bourg et ses magnifiques maisons. On retrouve également une guillotine.
(notre photo). “Nous avons eu l’aide d’un tailleur de pierres, André Soulet, pour mener ce chantier.Aujourd’hui, avec une vingtaine de bénévoles, nous nous réunissons une fois par mois pour poursuivre la res- tauration. Il y a de quoi faire” dit-il.Depuis deux ans, l’équipe s’attelle à remonter un mur de soutènement, rue de l’église. Déjà 50 mètres ont été réali- sés. Le résultat est splendide. Des bénévoles restaurent des murs en pierres èches, comme ici, rue du Château.
La fontaine des Lépreux magnifique- ment restaurée. Un chemin permet d’y accéder.
Artisan, Michel Glardon ouvre les portes de son atelier.
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