La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021
Pontarlier 9
La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021
INITIATIVES
Entre 60 et 80 repas La popote solidaire à la sauce pontissalienne Privés de travail à cause des restrictions sanitaires,
cinq restaurateurs ont décidé de travailler ensemble un jour par semaine pour préparer des repas livrés aux plus démunis.
“D epuis décembre, on a pris l’habitude de se retrouver tous les mois. On discu- tait de tout et de rien jusqu’au jour où l’on s’est posé la question de savoir comment on pouvait se rendre utile. L’idée de proposer des repas aux plus démunis s’est imposée assez naturellement” , rappelle Ludovic Chevalier, le patron de la crêperie Confusion des Sens. Lui avait déjà donné de sa per- sonne en étant bénévole aux Restos du cœur. Tout comme Fanny Pecclet du restaurant Les Papillons au Gounefay qui se retrouve embarquée dans cette aventure avec d’autres bonnes tables pontissaliennes : La Parenthèse, Pourquoi pas et la Pinte comtoise. Unis comme les cinq doigts de la main, ces professionnels pen- saient au départ mettre en place une soupe populaire servie un jour par semaine sous la Halle Pasteur. Riche idée qui n’a mal-
heureusement pas abouti. Pas de quoi décourager le quintette bien décidé à ne rien lâcher dans ce projet. “On pensait lancer cette soupe populaire en décem- bre. Le temps de chercher une nouvelle formule, on a perdu quelques semaines” , complète Fanny Pecclet. Un temps mis à profit pour aller à la rencontre des structures et des associa- tions qui œuvrent dans l’aide alimentaire. “Au fil de nos échanges, on a identifié trois publics : des bénéficiaires des Restos du cœur, des personnes âgées souvent très isolées et des S.D.F. qui sont actuellement accueillis au Formule 1” , explique Ludovic Chevalier. Il ne restait plus qu’à trouver les ingrédients à mettre dans la popote. Chacun a fait jouer ses réseaux pour générer un nouvel élan de générosité qui se concrétise avec une grosse poignée de fournisseurs prêts à apporter gracieusement leur contribution.À savoir : l’épicerie
La brigade du jour à la préparation du repas avec Fanny, Élise, Yves et Ludovic.
ce mardi : soupe à l’oignon, gra- tin de chou-fleur, pomme de terre au curry, compote, crème cara- mel. “On prend tout ce que les professionnels de l’alimentation sont prêts à nous donner.” Après un mois de fonctionne- ment, la popote a pris sa vitesse de croisière. Un vrai travail d’équipe qui mobilise aussi le personnel prêt à venir parfois
de Besançon pour participer bénévolement au projet. “On est très fiers d’eux” , n’oublie pas de dire Ludovic Chevalier. L’am- biance est plutôt très décontrac- tée à l’heure de préparer les repas chez les uns ou les autres. “On essaie de tourner d’un éta- blissement à l’autre.” Le crêpier ne cache pas sa joie quand il va livrer les personnes âgées. “Le
Drezet, le magasin Vrac, Au panier de la ferme Aymonin à Aubonne, Promocash, Pomona Terre d’Azur. Sans oublier le garage Opel qui met à disposi- tion une fourgonnette de livrai- son pour la maraude du mardi et la livraison organisée chaque mercredi. Le repas varie en fonction des produits récupérés.Au menu de
repas devient un prétexte pour avoir un peu de compagnie. On vit de beaux moments tout en ayant conscience que la situation peut être très éprouvante pour ceux qui souffrent déjà de soli- tude.” La popote solidaire jusqu’à quand ?Aucune date butoir n’est fixée. Après un mois, la motiva- tion est toujours là. n
ARTISANAT
Une trentaine de salariés Le navire-amiral de la maison Marc Verdant ouvert au public
En moins de 20 ans, ce boulanger-pâtissier-chocolatier se retrouve à la tête d’un groupe de 50 salariés répartis sur quatre sites dont le dernier vient d’ouvrir sur la zone des Gravilliers. Trajectoire.
fessionnelle, il a investi dans un labo- ratoire à la pointe de la technologie : tunnel de cristallisation, découpe au jet d’eau, espace dédié au pistolage… “C’est une vraie Formule 1” dit-il. Le bâtiment comprend aussi une salle de cours qui n’attend que la fin de la crise pour accueillir ses premiers clients. En se développant, le chef d’entreprise a évolué aussi dans son management. Il se positionne davantage dans un rôle de coordination, laissant à ses chefs pâtissier, chocolatier le soin d’organiser leurs pôles, d’apporter de nouvelles idées, de nouvelles recettes. Dernière précision, l’ouverture du site des Gra- villiers ne remet pas en cause la péren- nité des autres commerces Marc Ver- dant. n F.C. Zoom 3 800 euros au profit
sée et à l’étage avec une capacité globale de 70 places assises. Ils seront accessibles de 5 heures à 20 heures. On attend avec impatience le feu vert de l’État pour réac- tiver le recrutement d’une dizaine de per- sonnes dédiée à ces salons de thé.” En bordure de Rocade, le bâtiment Verdant ne passe pas inaperçu par
mais on avait la cohésion de groupe. Avec l’ouverture de nouveaux sites, ceux qui fabriquaient ne voyaient plus for- cément le résultat final en vitrine. Le projet des Gravilliers va nous permettre d’apporter plus de confort dans la cohé- sion de groupe en centralisant lesmoyens de production dans un laboratoire à la pointe de la technologie.” Marc, et Delphine son épouse, ont mis trois ans pour concrétiser ce projet contrarié en 2020 par la crise sanitaire et freiné actuellement par l’interdiction d’ouvrir restaurants et salons de thé. “Comme on voulait que les gens puissent déguster nos produits sur place, on a aménagé deux espaces au rez-de-chaus-
A vant de prendre en 2004 sa pre- mière boulangerie rue de laGare à Pontarlier,MarcVerdant avait déjà acquis une solide expérience dans le métier. Il ne lui restait alors plus qu’à se faire une réputation dans le macaron, produit phare qui a facilité la reprise d’une boulangerie-pâtisserie àAvanne, puis une autre àArbois. “Sans oublier la création du laboratoire à Bon-
“Ce laboratoire est une vraie Formule 1.”
nevaux qui nous a permis d’optimiser la logistique de livraisons” , rappelle le chef d’entreprise. La croissance apporte son lot d’avan- tages et d’inconvénients. Elle permet d’investir dans le matériel mais rend plus complexe le lien avec le produit ou le sentiment d’appartenir à unmême groupe. “Quand on est arrivé à Pontar- lier, l’outil de travail n’était pas moderne
ses dimensions. Il s’organise en deux ensembles avec le laboratoire à l’arrière et la nouvelle boulangerie-pâtisserie- chocolaterie à l’avant.Ambiance feutrée, éclairage tamisé pour mettre en valeur des linéaires de chocolats, pâtisseries, macarons copieusement garnis et très appétissants. Pourquoi à Pontarlier ? “C’est là où je vis” , justifie Marc Ver- dant. Une trentaine de salariés en comptant les apprentis s’affairent sur le site des Gravilliers. “On forme beaucoup d’ap- prentis. Dans nos métiers, c’est la meil- leure façon d’acquérir de l’expérience. On n’a pas trop de souci de recrutement. Je militerais volontiers pour que les jeunes Français aient la possibilité de passer le permis de conduire à 16 ans. Ils gagneraient grandement enmobilité” , suggèreMarcVerdant qui a fait le choix de réduire la voilure sur la production de macarons à la revente afin de mieux s’occuper des magasins. Toujours soucieux de performance pro-
de l’association Rires de Héros
Marc Verdant présente le nouvel
La vente de la collection de fèves décorées par l’artiste Géraldine Lon- champt et fabriquées par la boulan- gerie Marc Verdant a permis de récol- ter 3 800 euros reversés à l’association “Rires de héros” qui s’investit pour le confort des enfants malades. n
entremets mis au point par le chef pâtissier Théo Damerose.
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