La Presse Pontissalienne 256 - Avril 2021
L’événement 7
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La Presse Pontissalienne n°256 - Avril 2021
l Arçon D’autres propositions Le collectif du Feu au Follet toujours opposé au projet d’antenne-relais
Travail sérieux et garanti, discrétion assurée, déplacement possible et résultat sur le bout du l. Résultats sous 3 jours.
Le choix d’un nouvel emplacement retenu par l’opérateur Free Mobile, certes moins visible, ne règle pas, selon ce collectif, les principales objections émises à l’encontre d’un projet qui ne répond pas selon lui aux besoins de la population.
seule mini-zone blanche identifiée au hameau de la Mare d’Arçon. Mais la topographie des lieux rendrait inopé- rante cette nouvelle antenne. Pour résorber le problème, le collectif suggère d’installer une petite antenne sur le pylône déjà existant qui domine la R.N. 57 à Vuillecin. “D’autres sites moins impactants que le Feu au Follet avaient été envisagés pour améliorer la couver- ture 3 G-4 G sur Arçon mais ils ont été évacués par l’opérateur pour des raisons non révélées. On a compris pourquoi en février dernier avec le dossier de la nouvelle antenne qui, en plus de la 3 G- 4 G revendique la couverture 5 G dans une bande de 3 500MHz…Une antenne plus éloignée du centre du village n’au- rait pas été appropriée pour la 5 G.” Le collectif estime que le projet n’est pas la réponse aux difficultés de connexion à Internet qui seront résolues avec l’arrivée de la fibre dans les mois à venir. Sans oublier les risques d’ex- position pour la population et la faune. “Ce projet fera d’Arçon la tête de pont du déploiement commercial de la 5 G à très haut débit dans le Haut-Doubs, à l’insu de la population et sans tenir compte de ses attentes” , décrypte le membre du collectif. Il y a urgence à semobiliser, car l’opérateur a désormais toutes les autorisations pour implanter l’antenne sur le site de son choix et les
Une antenne pour répondre aux besoins de la population Jean-Michel Pujol le maire d’Arçon tient à rappeler que Free avait pris contact avec la commune car de nombreuses coupures étaient signalées à l’opérateur par des abonnés habitant dans les hameaux et certains quartiers du village. D’où cette volonté de renforcer le réseau qui s’inscrit d’ailleurs dans les objectifs du New Deal et auxquels les collectivités ne peuvent s’opposer. La municipalité précédente avait retoqué un premier emplacement vers le cimetière en suggérant deux autres sites dont celui du Feu au Follet qui s’avérait finalement le mieux placé vis-à-vis des relais environnants à Doubs, Maisons- du-Bois, et celui de la Grange-Dessus à Vuillecin. “Comme le collectif dénonçait l’aspect visuel, on a renégocié avec Free pour déplacer le pylône d’une soixantaine de mètres dans la forêt. On doit recevoir sous peu la Déclaration Préalable validée par la D.D.T. et qui autorise l’opérateur à effectuer les travaux” , explique le maire en annonçant aussi les travaux pour la fibre qui débuteront cet automne pour une mise en service avant la fin de l’année. n
C onstitué en juillet 2020, le col- lectif Feu au Follet s’oppose à ce projet d’antenne-relais Free- Orange pour plusieurs rai- sons : intérêt limité avec l’arrivée de la fibre prévue cette année, impact visuel, exposition à des ondes de forte puissance quand la 5 G sera opération- nelle, dégradation du cadre de vie et dépréciation du foncier. Le collectif a ensuite lancé une pétition, sollicité les médias, des élus comme la députéeAnnie Genevard. Il a aussi été entendu par l’opérateur Free et la com-
mune. Suite à cette mobilisation, les élus d’Arçon ont demandé à l’opérateur de revoir l’emplacement et de trouver une alternative qui s’avère plus discrète même si c’est compliqué de cacher une antenne de 42 mètres de hauteur. “On ne peut que saluer les efforts de lamuni- cipalité pour réduire l’impact visuel. Pour autant, ce nouvel emplacement ne change pas grand-chose aux pro- blèmes de fond à l’origine de notre mobi- lisation” , explique l’un des membres du collectif. Cette antenne était censée résorber la
Si les sapins masquent le pied du pylône sur son nouvel emplacement, la simulation montre ce qui sera encore visible.
travaux pourraient commencer rapi- dement et rendre le projet irréversible si rien ne vient contrarier le processus. Sauf à déposer des recours dans les délais impartis. Une issue rejetée pour l’instant par le Collectif qui préférerait que l’opérateur téléphonique porteur du projet parvienne à entendre la voix
de la population et de ses représentants. “En territoire rural avec une topographie vallonnée, la mutualisation et l’opti- misation des sites disponibles devrait être la priorité au lieu de laisser la logique du marché opérer des choix dévastateurs.” n F.C.
l Gilley Le problème des sous-traitants Il coince deux sous-traitants en passe de saboter le réseau fibre La vigilance et le courage de Frédéric Leduc ont permis d’éviter un sabotage avéré à Gilley.
CHAPELLE-D’HUIN Les écarts toujours à l’écart “Bourdin du Souillot” injoignable sur son portable Chapelle-d’Huin est l’exemple typique de ces communes rurales où le centre-bourg est couvert par la 4 G alors que le hameau du Souillot est en zone blanche.
C e jour-là, rendez-vous est pris avec Frédéric Leduc devant le cen- tral de fibre optique de Gilley, situé devant la caserne des pompiers. Pratique : il réside à 50 mètres de là. Hasard du calendrier, notre rencontre pré- vue pour qu’il livre son témoi- gnage (croustillant) après une coupure Internet survenue le vendredi 5 mars est partagée avec un opérateur Orange, en intervention ce jour-là. Ce que ce dernier a entendu l’a sidéré mais ne l’a pas choqué tant l’anarchie règne sur le réseau fibre. En cause ? Des sous-traitants peu scrupuleux qui interviennent pour raccorder le réseau déployé par Doubs Très Haut débit jusqu’à l’habi- tation. La suite, c’est Frédéric qui la raconte : “Voilà deux fois que je tombe en panne de fibre à mon domicile. La première fois, le 7 décembre dernier. Orange est intervenu dans les 24 heures et m’a déclaré que mon câble avait
été débranché dans la centrale téléphonique. La seconde fois, c’était ce fameux vendredi 5 mars. Devant mon P.C., j’ai vu tout de suite la panne réseau. Depuis ma fenêtre, j’aperçois le central téléphonique de ma com- mune et constate que deux véhi- cules utilitaires de prestataire du réseau sont garés. Je prends la décision d’aller à leur ren- contre en prenant soin de garer mon véhicule pour les immobi- liser, raconte l’homme. Dès que je suis entré en contact avec eux, ces derniers m’ont déclaré qu’ils travaillaient pour Free et non pour Orange. Je leur ai expliqué mon problème et leur ai demandé s’ils avaient fait une erreur de manipulation. Ils m’ont garanti que non. Ils ne voulaient pas regarder mon pro- blème. Après une certaine insis- tance de ma part et refusant de déplacer mon véhicule, l’un des deux m’a invité à entrer dans le local et m’a expliqué qu’il avait débranché quatre ou cinq câbles délibérément sur le “routeur”
S i vous essayez de joindre Bruno Descourvières, l’un des élus de Chapelle- d’Huin qui réside au Souillot, privilégiez le téléphone fixe sinon il faudra attendre qu’il sorte de la zone blanche pour être informé de votre appel. “On a appris à faire sans portable, heureusement qu’on a la fibre depuis 4 ou 5 ans. Chapelle- d’Huin est la seconde commune du Haut-Doubs à bénéficier de cette technologie après Vaux- et-Chantegrue. Avant, il fallait plus de cinq minutes pour envoyer un mail” , témoigne l’élu en signalant que les appels d’ur- gence passent quand même. Depuis chez lui, il voit également le relais de Septfontaine et ima-
gine qu’une solution est possible en orientant différemment les antennes ou en en rajoutant une. Au village de Chapelle- d’Huin, les communications mobiles passent bien. “Quand on part sur Boujailles, on a un relais Orange pour couvrir le centre du village en 4 G. En juillet dernier, j’ai signé une autorisation d’installation d’an- tenne pour Bouygues. Il n’y a toujours rien de fait” , explique Béatrice Pritzy, maire de Cha- pelle-d’Huin. Le cas du Souillot n’est pas unique, il reste encore d’autres écarts en zone blanche. Les causes sont connues : le relief, la couverture forestière isolent ces hameaux. n
Frédéric Leduc devant le central déployant la fibre optique à Gilley.
fibre. Quel intérêt ont les sous- traitants à effectuer ce genre de manipulation ? Est-ce une façon de provoquer des pannes chez le concurrent pour ensuite mieux appâter le client ? Est- ce une façon pour les sous-trai- tants, payés au nombre de bran- chements par jour, de provoquer des pannes pour mieux les répa- rer ensuite ? Il y a de cela. Les clients,Altitude Infra, et Doubs Très Haut Débit le propriétaire du réseau, sont les grands per- dants. n
Orange qui est à l’opposé du leur, soi-disant car les câbles étaient mal passés dans les four- reaux. Des excuses bidon selon moi. Acculé par ma requête, il a rebranché devant moi les contacteurs… et Internet a de nouveau fonctionné chez moi !” raconte-t-il. Ce témoignage n’est pas pris à la légère par le salarié d’Orange présent. Il a recueilli les coor- données de Frédéric pour qu’il témoigne. “J’avais déjà alerté l’opérateur” souligne le client
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