La Presse Pontissalienne 255 - Mars 2021
2 Retour sur info - Pontarlier
La Presse Pontissalienne n°255 - Mars 2021
Vaccin, le coup de pression de Patrick Genre
Fibre optique : des sous-traitants “gougnafiers” menacent le réseau
Comme la neige au soleil, le nombre de vaccins alloué au Haut-Doubs forestier a fondu fin février entraînant le courroux de Patrick Genre, maire de Pontarlier et pré- sident du conseil de surveillance de l’hôpital. Alors que le territoire recevait 500 doses par semaine en janvier, il n’en a reçu plus que 600…par mois en février. Pour mars, seulement 612 doses sont arrivées. D’autres territoires ont été concernés. Cela a néces- sité un arrêt des prises de rendez-vous entre le 1 er et le 6 mars. 1 200 personnes ont reçu les doses Pfizer ou AstraZeneca pour une population cible estimée à 4 500. À ce rythme, les personnes ciblées ne seront vaccinées qu’en juillet, un problème qui ne vient évidemment pas de l’organi-
sation locale mais du nombre de vaccins alloués par l’État. “Contrairement à ce que veut nous faire croire la communication gouvernementale, les doses de vaccins ne pleuvent pas !” expose le maire. Consé- quence directe de cette baisse d’appro- visionnement : la fin des prises de ren- dez-vous pour une première injection jusqu’au 6 mars car déjà 138 personnes sont inscrites. La reprise sera effective à partir du 8 mars jusqu’au 13 pour 180 personnes, du 15 au 19 mars pour 144 individus, et du 23 au 27 mars pour 154 autres. Les numéros à joindre (pour un rendez-vous après le 6 mars) : 07 88 16 97 30 ou 03 81 38 81 00 ou Doc- tolib Covid-19/Pontarlier. n
vice avec les raccordements jusque dans la maison (F.F.T.H.) sont réalisés en dépit du bon sens. Ceci est le résultat d’un mélange détonant entre une organisation en dépit du bon sens mise en place entre les opéra- teurs d’infrastructures et opérateurs commerciaux, connue sous le nom de mode S.T.O.C. (sous-traitance opérateur commercial) dans le jargon des télécoms et une cascade de sous-traitants auto-entrepreneurs mal pilotés, mal formés, sous-équipés et mal rémunérés. “Certains arrivent pour déployer la fibre et n’ont par exemple même pas d’échelle pour monter au poteau. C’est l’ubérisation des télécoms” commente le directeur de Doubs très Haut Débit. ÀMorteau, excédé d’avoir vu sa fibre coupée à six reprises, un habitant en est venu aux mains avec des “sous-traitants” dont le syndicat ne sait même pas qu’ils intervenaient sur le réseau. Bouygues et Free ne partagent pas - tout à fait - le constat de Denis Leroux : “On comprend le coup de gueule même si on reconnaît des dif- ficultés. Personne dans la filière n’était prêt à cet afflux de demande, d’où l’arrivée de gens non formés mais on ne partage pas la méthode car nous nous sommes améliorés” explique Olivier Raugel, président de la société Free I.T. Le Doubs a choisi d’évincer les sous-traitants pour certains chan- tiers. “Mais le syndicat va travailler avec qui ?, interroge le président de Free. Avec les mêmes qu’il dénonce” poursuit-il. Pas simple. n
Des installations mal faites, des per- cements incongrus dans la façade d’une habitation, des rendez-vous prévus jamais honorés, des voisins débranchés puis des pannes à répé- tition : voilà à quoi ressemble le rac- cordement à la fibre optique jusqu’à l’abonné. La faute à qui ? “A des sous-traitants non préparés alors qu’on leur met un réseau qui fonc- tionne à 100 % grâce à de l’argent public. Eux saccagent tout !” répond un Denis Leroux excédé. Le président du syndicat Doubs mixte Doubs Très Haut Débit a lâché une bombe ven- dredi 26 février en dénonçant ce qu’il appelle “un saccage industriel.” Il a convoqué les opérateurs (Free et Bouygues étaient présents) et des représentants d’autres départements comme l’Alsace et Drôme-Ardèche qui vivent les mêmes problèmes pour faire avancer ce dossier qui dure depuis au moins deux ans. Le syn- dicat Doubs Très Haut Débit, grâce à l’argent des impôts des Doubiens fait pourtant le boulot puisqu’il a déjà investi 130 millions d’euros, permis à 68 000 foyers d’être éligibles et 25 000 abonnés de recevoir la fibre. Pourtant, il ne maîtrise plus les der- niers mètres de fibres allant jusqu’à chez vous le raccordement étant à 99%des cas pris en charge par une société sous-traitante, qui peut être différente de la société chargée de déployer le réseau. C’est là que le bât blesse. Alors que le Doubs est un des pion- niers dans le déploiement de ce ser-
La vaccination dans le Haut-Doubs forestier a ralenti en février.
L’hélico de jour comme de nuit à Métabief
le Doubs. Le dispositif “Eboo” du nom de la société qui l’a mis au point permet ainsi à tous les hélicoptères des services d’urgence d’allumer à distance le terrain pour se poser la nuit et de disposer en direct de tous les éléments météorolo- giques indispensables à l’intervention. Le coffret connecté est installé au stade. Il est piloté à distance de façon totalement autonome par les équipages des héli- coptères. Grâce à la certitude d’éclairage du terrain la nuit et aux informations tech- niques tels que vent ou luminosité le jour, disponibles grâce à la caméra présente sur place, les secours partent sans avoir besoin d’attendre des infos d’un tiers. Les minutes gagnées sont vitales. “Cet équipement améliore la prise en charge des habitants et des touristes. Si un défi- brillateur peut sauver une vie en cas d’arrêt cardiaque dans un lieu précis, on parle là de secourir des personnes atteintes de toutes sortes de pathologies qui néces- sitent une intervention urgente ou encore victime d’accidents de la route” , justifie Gaël Marandin, le maire de Métabief. n Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser A collaboré à ce numéro : Magalie Troutet Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Mise en page et conception pubs : Alexandra Tattu, Pierre Coulon est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645
Avec ou sans neige, Métabief reste un pôle touristique majeur avec une offre d’activités de moyenne montagne : ski, V.T.T., escalade, randonnée, qui n’est pas sans risque d’accidents. Soucieuse d’op-
timiser la prise en charge des blessés et malades, la commune a décidé d’investir dans une solution connectée d’éclairage automatique au profit des moyens de secours héliportés. Une première dans
Une solution d’éclairage unique dans le Doubs.
U n an déjà que le sournois virus occupe presque tout l’espace médiatique malgré son invisi- bilité. Et un an aussi qu’on subit un autre virus tout aussi dange- reux : la désinformation, voire le com- plotisme. Nous “fêtons” donc en cette fin d’hiver le premier anniversaire du Covid. Il y a beaucoup à dire sur la façon dont cette crise a été gérée : pénurie de masques, tests perfectibles, politique vaccinale chaotique, reconfi- nement ou non… Un an que nos diri- geants naviguent à vue… Pouvait-il en être autrement ? Sans doute pas. Et c’est tant mieux. Expliquons-nous. Si la vérité avait été préétablie autour de ce virus inconnu de tous, une ligne de conduite claire et constante aurait été la bienvenue. Il n’en est rien. On peut Édito Printemps
lier par exemple. Que dire enfin de toutes ces thèses complotistes que cer- tains gobent sans aucune hauteur de vue et qui discréditent à la fois la parole politique et le discours des scientifiques, préférant prêter atten- tion à une contre-vérité mille fois répé- tée sur les réseaux sociaux qu’une vérité devenue inaudible. Dans ce contexte bouleversé, trop d’observa- teurs et de commentateurs ont oublié le caractère inédit de cette épidémie qui nous rappelle que nous sommes bel et bien mortels… et que la vie peut être dure, chose que certains n’avaient peut-être plus à l’esprit… Gageons qu’après un an de doutes, l’hiver du Covid laisse enfin la place au prin- temps, avec sa cohorte de créativité, un regain de sérénité, de recul, une prise de conscience aussi sur notre propre finitude. En somme, la fin d’une cer- taine arrogance. n Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
justement se réjouir que les décideurs politiques aient fait varier leur straté- gie en fonction de l’évolution des don- nées scientifiques glanées progressive- ment depuis un an. Que n’aurait-on dit si il y a quelques semaines, comme tout le monde s’y préparait, le gouverne- ment avait décidé de reconfiner la France alors même que les chiffres de février (sauf à considérer la hausse de ces derniers jours) avaient plutôt ten- dance à fléchir, en France et même à l’échelle du monde. Les Français (ces “66 millions de procureurs” …) qui étaient en grande majorité hostiles à la vaccination réclament désormais tous à cor et à cri leurs doses. Que n’aurait- on entendu si, conformément à leurs réticences, les pouvoirs publics n’avaient pas commandé les doses ? Bien sûr il y a des couacs, des retards, des insatisfactions locales quant à la rapidité du processus, comme à Pontar-
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