La Presse Pontissalienne 255 - Mars 2021
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La Presse Pontissalienne n°255 - Mars 2021
Qui met de l’oseille dans la marmite ? Le fonctionnement de l’atelier est financé dans le cadre du programme Régional de l’Alimentation soutenu par l’A.D.E.M.E. et la D.R.A.A.F., le Département et Préval Haut-Doubs.
SOCIAL
Contre le gaspillage alimentaire Rien ne se perd à la Marmite solidaire Nouvelle étape dans la prise en charge de l’aide alimentaire sur le Haut-Doubs avec la création d’un atelier expérimental de transformation des invendus ali- mentaires pouvant aussi servir de support d’aide à l’intégration sociale.
L a crise sanitaire a eu pour effet de révéler les carences du système de distribution de l’aide ali- mentaire sur un territoire trop longtemps centré sur Pontarlier. Cette organisation délaissait ainsi toute une frange de la population qui n’avait pas les moyens de venir s’approvision- ner aux Restos du cœur ou au P’tit panier… Pour parer au problème, l’Unité locale de la Croix Rouge a mis en place des tournées de livrai- son sur l’ensemble du Haut- Doubs, du Russey à Mouthe. Cette organisation a confirmé ce que toutes les structures de récupération de denrées alimen- taires comme la Banque Ali- mentaire dénoncent depuis des années, à savoir l’impossibilité d’utiliser des produits non dis- tribuables tels quels. Matière à réflexion qui alimente depuis trois ans les débats entre tous les acteurs locaux engagés pour la réduction du gaspillage alimentaire. “En France, près de 10millions de tonnes de nour- riture consommable sont gas- pillées chaque année. Préval Haut-Doubs est engagé depuis 2010 dans une démarche de valo- risation des déchets. En 2016, la structure a été reconnue “Ter- ritoire Zéro Déchet, Zéro Gas- pillage par l’A.D.E.M.E. Elle a construit dans ce sens une stra-
de lourds investissements. D’où le choix d’assembler les res- sources existantes afin d’orga- niser un système de collecte, transformation, distribution qui fonctionne. Voilà pourquoi la M.F.R. met à disposition sa cuisine. “On s’ins- crit dans une démarche de label- lisation écoresponsable avec l’ob- jectif de valoriser toutes les initiatives allant dans ce sens. La Marmite solidaire répond à ces critères” , complète Jean-Bap- tiste Malivernay, le directeur de la M.F.R. Après les produits et le lieu, res- tait à trouver le cuisinier, en l’occurrence une cuisinière,Nelly Jacquot, pour mettre enmusique cet atelier qui fonctionne depuis novembre dernier, à raison de deux ou trois jours par semaine. L’objectif étant d'ouvrir du lundi au vendredi. “En cinq semaines, on a transformé 321 kg de pro- duits pour confectionner 827 plats préparés. Tout est condi- tionné en bocaux pour être dis- tribué le lendemain aux familles bénéficiaires par la Croix Rouge” , résume la cuisinière toujours à la recherche de bénévoles et… de bocaux à vis. D’ici quelques semaines, des ventes “tout public” seront pro- posées. Le revenu dégagé per- mettra de contribuer à la péren- nisation de l’activité. Marie-Claude Boyer la respon-
tégie pour réduire le gaspillage alimentaire en fédérant de nom- breux acteurs locaux” , explique Claude Gindre, le président de ce syndicat mixte qui est à l’ini- tiative de cet atelier expérimen- tal. Lequel associe de nombreux partenaires : la BanqueAlimen- taire, la Croix Rouge française, la Maison Familiale Rurale de Pontarlier, le C.C.A.S., le Dépar- tement, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, le Grand Pon- tarlier et FranceActive Franche- Comté qui accompagne et finance les projets tournés vers l’économie sociale et solidaire. Le projet prend la forme d’une association : La marmite soli- daire présidée par Dominique Jeannier, l’ancienmaire deVuil- lecin. “Les produits fabriqués dans cet atelier sont donnés aux associations qui interviennent
La marmite solidaire mobilise les acteurs du Haut-Doubs engagés contre le gaspillage alimentaire et la distribution de l’aide alimentaire.
d’insertion mais on les respon- sabilisera peut-être en leur pro- posant de s’engager sur deux mois au service de la marmite solidaire” , suggère Ophélie Rochat, chargée de projets à Pré- val et fortement impliquée dans la mise en œuvre de la Marmite solidaire. n F.C. la malbouffe”, explique Nelly Jacquot, cuisinière et responsable du projet. “Cet atelier est un réel outil de sensibilisation, de pédagogie. Ici, on valorise les aliments dans une démarche de cuisine santé aux antipodes de
dans l’aide ali- mentaire comme la Croix Rouge, les Restos du cœur. C’est la Banque Alimen- taire qui nous approvisionne” , décrit ce dernier. Décision a aussi été prise de tes- ter ce concept ori- ginal pendant une année sans engager, autant que faire se peut,
Ils sont à la recherche de bocaux à vis.
sable de la Banque Alimentaire souligne à son tour : “Dans une région comme la nôtre, on a peu de producteurs de fruits et légumes. Ce qui pourrait freiner le développement de l’atelier. On manque aussi de viande et de produits laitiers.” La Marmite Solidaire se veut être aussi un lieu d’intégration
sociale. Un support d’activité pour permettre la sortie de l’iso- lement, la reprise de confiance en soi, le retour du goût à réa- liser quelque chose. “On va pro- chainement accueillir des béné- ficiaires pour leur faire découvrir de nouvelles saveurs, les encou- rager à préparer des plats équi- librés. Ce n’est pas un chantier
ÉTUDE
Un cabinet d’études retenu Plan de mobilités douces : la collectivité veut passer la seconde
M ailler le territoire du Grand Pontarlier de voies cyclables et de mobilités douces pour favoriser notamment les tra- jets domicile-travail, c’est l’objectif de ce “schéma directeur intercommunal des mobilités douces” dont le principe a été validé par les élus de la C.C.G.P. lors du dernier conseil communautaire. “Nous avons retenu le cabinet Item de Besançon pour travailler sur ce futur schéma. L’idée de ce schéma est de pro- mouvoir les modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle” résume Karine Pontarlier, la vice-pré- sidente de la C.C.G.P. en charge de ce dossier. Le coût de cette étude est de 33 500 eurosT.T.C. comprenant “le diag- nostic et l’élaboration complète du schéma.” L’idée de ce schéma est bien de “ren- forcer le maillage cyclable et piéton à l’échelle des 10 communes de la C.C.G.P. À l’issue de ce diagnostic qui sera rendu à l’automne, nous établirons une pro-
entre les communes lorsque cela s’avère pertinent en termes de déplacement (entre Les Granges-Narboz et Sainte- Colombe par exemple, Vuillecin et Doubs, Houtaud et Doubs, Chaffois et Houtaud…).” Le diagnostic “transport et déplace- ments” du Plan Local d’Urbanisme intercommunal qui est en cours d’éla- boration au sein de la C.C.G.P. avait déjà mis en évidence l’existence d’un certain nombre de déplacements de courte distance (domicile-travail, domi- cile-études, domicile-loisirs) qui pour- raient se voir reporter sur les mobilités douces à condition de développer une infrastructure adaptée et maillée à l’échelle du territoire intercommunal. C’est tout l’enjeu de ce diagnostic engagé par les élus communautaires en ce début d’année. Les associations et les usagers seront associés à cette étude- diagnostc promettent les élus commu- nautaires. n J.-F.H.
grammation des aménagements à effec- tuer, sachant qu’il y aura des priorités et que tout ne pourra pas être réalisé en même temps. Il y a aura un phasage à court, moyen et long terme, les pre- mières phases devant être engagées dans les trois années qui viennent” pré- cise l’élue. Sachant que sans surprise, Pontarlier sera le principal pôle géné- rateur de ces déplacements avec les communes de Doubs, Houtaud et La
Les élus de la communauté de communes du Grand Pontarlier ont validé le principe d’un “schéma directeur intercommunal des mobilités douces”. Le cabinet Item Conseil de Besançon planche sur le sujet.
Créer de nouvelles pistes cyclables pour éviter ce genre de pratiques, c’est aussi un des objectifs de ce plan (photo archive L.P.P.).
Cluse-et-Mijoux, “en favorisant des itiné- raires simples, directs et lisibles” souhaitent les élus. L’idée est également “d’aména- ger des cheminements doux à l’échelle de chaque commune pour améliorer l’ac- cessibilité des centra- lités.” Il s’agira enfin de “proposer des inter- connexions douces
“On veut favoriser des itinéraires simples,
directs et lisibles.”
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