La Presse Pontissalienne 253 - Janvier 2021
La Presse Pontissalienne n°253 - Janvier 2021
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l Climat Plus de rentabilité La faute au réchauffement climatique Plus question de nier l’impact du réchauffement climatique annonçant la fin de la viabilité économique du ski alpin à l’horizon 2030-2040 et l’obligation de s’engager dès à présent dans la reconversion 4 saisons.
“C e n’est pas la fin de la neige dans le Jura mais la fin de la rentabilité de l’activité ski alpin à Métabief. Il reste encore 10 à 15 ans devant nous de viabilité. Cela signifie d’être en capacité de faire le petit équi- libre, soit de couvrir les charges de fonc- tionnement sans pour autant dégager des bénéfices. L’objectif est bien d’être à l’équilibre sur l’exploitation” , explique Olivier Érard, le directeur de la station en rappelant que ce petit équilibre est atteint depuis la mise en service de la nouvelle installation de neige de cul- ture, sauf l’hiver dernier où l’on a accusé un déficit d’exploitation. Sans la neige de culture, la station de Métabief serait sans doute fermée depuis trois ou quatre ans. Toutes les études confirment cette fermeture iné-
cisions sur ces perspectives” , poursuit Olivier Érard. Rien de catastrophique jusqu’à l’horizon 2030 avec assez de jours enneigés pour que cela soit encore économiquement fiable même si cela induit un complé- ment obligatoire en neige de culture. Complément qui ne sera plus suffisant au cours de la décennie suivante. “On constate déjà les difficultés de maintenir de l’enneigement sur le bas de Pique- miette. Après 2030, on pourrait encore produire de la neige au-dessus de cette altitude mais ce ne serait plus rentable sur le plan de la fréquentation” ajoute le directeur. n F.C.
luctable, pressentie par tous. Métabief figurait même parmi les premières stations à s’engager dans cette pros-
pection associant 13 modélisations clima- tiques à l’exploitation de la station, laquelle prend également en compte le damage et l’enneigement artificiel. “Quand Samuel Morin le directeur du centre d’étude de la neige est venu présenter ce modèle à Besançon en 2019, on a pris contact avec lui pour avoir plus de pré-
La survie hivernale de la station jusqu’en 2030 repose sur l’enneige- ment artificiel.
Une fermeture inéluctable à plus long terme.
l Produit neige Optimisation de l’existant Encore 5,5 millions d’euros investis dans l’alpin
vaux sur les pistes… “Après 2025, on assurera seulement une maintenance régulière” , décline Olivier Érard en rappelant l’in- térêt d’avoir misé sur la neige de culture en capacité d’assurer 40 % de la couverture du domaine skiable. n ou 15 ans ? Question légitime mais difficile de rompre brutalement avec le ski alpin car cela serait sus- ceptible de remettre en cause toute l’activité outdoor sur le Haut-Doubs. “Rien ne rempla- cera le ski alpin à Métabief. On sait qu’avec l’arrêt des acti- vités neige, le chiffre d’affaires de la station sera divisé par quatre” , note Olivier Érard arguant ainsi d’une nécessaire transition. n Pourquoi repousser l’échéance de 10 ans
Le maintien des activités neige jusqu’en 2030 nécessite d’entretenir voire de moderniser des infrastructures vieillissantes mais nécessaires au fonctionnement de la station.
D es investissements s’imposent pour pou- voir encore profiter d’une décennie de ski à Métabief. Pas question de ter- giverser. “Il faut investir très vite dans l’alpin pour se donner le temps d’amortir sachant que les années d’exploitation sont comptées” , souligne Olivier Érard en expliquant que chaque station a son propre modèle éco- nomique. Inutile, par exemple, de vouloir comparer Métabief aux Rousses. La station juras- sienne est moins endettée et dispose de plus de lits touris- tiques, ce qui l’autorise à réduire la durée d’amortissement de ses prêts. Plus question à Métabief de créer de nouvelles liaisons. Ceux
qui rêvaient d’une liaison rapide entre le Morond et Piquemiette n’ont plus que les yeux pour pleurer. Sur les 11 millions d’eu- ros d’investissement program- més jusqu’en 2025, la moitié concerne l’alpin. L’étude E.V.E.
L’heure est désormais à l’optimisation des installations existantes.
réalisée en 2018 pour évaluer le potentiel réel des installations avait mis en évi- dence le besoin d’améliorer les remontées méca- niques sur le sec- teur de Pique- miette. “Cela passe par la réno- vation des mas- sifs béton et de la machinerie. Ces
Des travaux sur le télésiège de Troupézy.
décision a été prise d’aménager des zones dédiées au cours de ski au-dessus de 1 100 mètres. Un projet qui verra aussi le jour d’ici 2022. Le reste des investissements comprend des opérations d’en- tretien des installations, des tra-
le plus utilisé après celui du Morond. De par son environne- ment naturel, il est soumis à pas mal de contraintes.” La viabilité de la station repose aussi sur la préservation de l’ap- prentissage du ski alpin. Pour sécuriser ce maillon essentiel,
travaux apporteront du confort, de la fiabilité et de la fluidité” , justifie le directeur. Le gros morceau du programme alpin, c’est la reprise complète du télésiège de Troupézy. Un chantier à 2 millions d’euros finalisé en 2022. “C’est le télésiège
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