La Presse Pontissalienne 253 - Janvier 2021

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La Presse Pontissalienne n°253 - Janvier 2021

GRAND PONTARLIER Appel à candidatures Le Projet Alimentaire Territorial en germination

Comment réconcilier l’agriculture et l’alimentation ? C’est tout l’enjeu du projet alimentaire territorial (P.A.T.) en cours d’élabo- ration à l’échelle du Grand Pontarlier. Pistes de réflexion.

rait très bien servir à chauffer des serres maraîchères. De quoi installer quelques producteurs, ce qui suppose de constituer une réserve foncière à proximité.” Lionel Malfroy rappelle aussi l’existence de la plateforme de compostage qui permet de valoriser les déchets verts mis à disposition des particuliers et des agriculteurs. Du circuit court qui profite à tous. Le Grand Pontarlier a aussi la chance d’avoir un abattoir de proximité à qui il ne manque qu’une salle de découpe. “C’est l’un des axes de travail prioritaire du P.A.T. Ce genre d’outil peut inciter un agriculteur à se diversifier avec un atelier viande. Cela apporte de la valeur ajoutée sur le ter- ritoire tout réduisant la facture carbone.

L es potentialités de valorisation agricole de la C.C.G.P. ne se limi- tent pas à la fabrication du comté et aux salaisons. Ici ou là émer- gent quelques productions diversifiées dans le maraîchage, l’absinthe, le miel, la viande bovine, ovine et d’autres transformations fromagères hors comté, morbier… Les modes de commercialisation se déclinent en vente directe, sur les mar- chés, dans les magasins de fruitière, dans les commerces alimentaires de toutes tailles y compris au Panier de Jeanne qui sert de support aux futurs vendeurs en formation au lycée Jeanne d’Arc. “On a déjà procédé à un état des lieux complet des acteurs de l’agriculture et de l’alimentation sur le territoire” , note Lionel Malfroy qui pilote avec Jean-Marc Grosjean, autre élu com- munautaire, le P.A.T. engagé sur la com’com du Grand Pontarlier. L’interco a la chance d’abriter un site de production de chaleur issue de l’in- cinération des ordures ménagères. Une énergie qui alimente tout un réseau de bâtiments et logements à Pontarlier. Sauf qu’en été, une partie de cette cha- leur reste encore inexploitée. “On réflé- chit avec Préval sur des solutions de valorisation de cette ressource qui pour-

Sans oublier la création d’emplois non délocalisa- bles” , poursuit Lionel Mal- froy. Lui-même agriculteur, il ne serait pas fâché que ce P.A.T. permette à plus ou moins long terme d’orga- niser une filière d’appro- visionnement à destina- tion des établissements publics ou privés abritant un service de restauration collective. La C.C.G.P. va déposer prochainement son dossier à l’appel à can- didatures P.A.T. lancé par la Région. n F.C.

Du circuit court qui

Le P.A.T. du Grand Pontarlier comprend dans ses pistes prioritaires la création d’une salle de découpe adossée à l’abattoir aujourd’hui gérée par la société coopérative d’abattage du Haut-Doubs.

profite à tous.

P.A.T., mode d’emploi Issus de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, les projets ali- mentaires territoriaux ou P.A.T. sont élaborés de façon concertée à l’initiative

des acteurs d’un territoire. Ils visent à donner un cadre stratégique et opéra- tionnel à des actions partenariales répondant aux enjeux sociaux, envi- ronnementaux, économiques et de santé. L’alimentation devient alors un axe intégrateur et structurant de mise en cohérence des politiques sectorielles sur le territoire. l

Une partie de l’énergie produite par la valorisation des ordures ménagères pourrait servir à chauffer des serres maraîchères ou horticoles.

EN BREF

SANTÉ Une communication positive Le masque, ça marche ! Bien consciente des contraintes liées au port du masque, la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (C.P.T.S.) du Haut-Doubs Forestier a choisi d’illustrer par l’exemple l’intérêt sanitaire de se protéger le plus efficacement possible.

Agriculture Le plan France Relance de 100 milliards d’euros, présenté par le

gouvernement en septembre dernier, comporte un volet

d’1,2 milliard d’euros en faveur de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt. La déclinaison dans le Doubs a été précisée le 15 décembre. Plusieurs projets émergent comme la modernisation des abattoirs de Pontarlier, Besançon, Valdahon, la mise en place d’un nouveau projet alimentaire territorial dans le secteur de Pontarlier, le déploiement d’un programme départemental de plantation des haies, coordonné avec l’ensemble des financeurs et opérateurs, la poursuite de l’équipement des exploitations pour s’adapter aux aléas climatiques, notamment à la sécheresse. Hommage Le Centre de Ressources Iconographiques pour le Cinéma des Amis du Musée de Pontarlier organise une exposition en hommage à l’acteur Claude Brasseur. Elle se déroule jusqu’au 30 janvier dans le Hall de l’Hôtel de Ville de Pontarlier.

Pierre-Marie Philippe, Laure-Jagiello et Cécile Ratte, trois des quatre co-présidents de la C.P.T.S. du Haut-Doubs Forestier.

T out est parti de la cam- pagne de sensibilisation #POURQUOIJELE- FAIS initiée par l’A.R.S. Bourgogne-Franche-Comté où différents habitants de la région (restaurateur, sportive, auteur, gérant de bar) nous font partager sous forme de petits clips leurs bonnes rai- sons de rester mobilisés et de respecter les gestes barrières. “On s’est inspiré de cette cam- pagne en axant notre commu- nication sur l’importance du port dumasque. C’est plus utile à nos yeux de respecter les gestes barrière que d’aller se faire tester” , estime Laure Jagiello qui co-préside la C.P.T.S. du Haut-Doubs Fores- tier.

mais à condition qu’il soit bien porté. À choisir, la C.P.T.S. recommande aussi les masques chirurgicaux ou des modèles qui collent bien au visage surtout au contact de personnes à risques. Le port du masque se répercute aussi la diffusion d’autres maladies. “Aucune gastro-entérite” , signale Cécile Ratte, généra- liste co-présidente de la C.P.T.S. “Aucune pathologie infectieuse” , ajoute Pierre-Marie Philippe. Dans la perspective de la vac- cination, la C.P.T.S. va orga- niser des tables rondes sur le sujet avec les professionnels de santé. Ces histoires figurent aussi sur la page Facebook de la C.P.T.S. du Haut-Doubs Forestier. n

point le respect des gestes bar- rières est sans doute la meil- leure des protections” , confirme Pierre-Marie Philippe. Les deux autres exemples met- tent en scène des aides à domi- cile et auxiliaires de vie qui interviennent auprès de per- sonnes fortement dépendantes dont l’une sera victime du Covid. “On a testé et retesté ces personnes susceptibles d’en contaminer d’autres. Grâce au masque, elles n’ont rien eu.” Et le généraliste d’oser la com- paraison avec du bétail en pâture. Comme pour le virus, les bêtes profiteront de lamoin- dre ouverture pour sortir du parc. Pas le droit à l’erreur donc. Le masque, ça marche, oui

masque quand il était auprès de son père. Chacun était assis à distance respectable de chaque côté du lit. La rencontre a duré une heure. Le lendemain de la visite, on a reçu une alerte du fils nous informant qu’il était positif au Covid.” Branle- bas de combat dans l’E.H.P.A.D. où aucun cas n’était encore identifié. Le père est alors mis en isolement pour 14 jours. Pas terrible pour le moral, mais salutaire pour lui et tous les autres résidents. Deux semaines plus tard, bonne nouvelle, le père qui n’a pas été contaminé retrouve sa liberté de mouvement au sein l’E.H.P.A.D. A contrario , tout l’entourage du fils a attrapé le virus. “Cela montre à quel

Le masque, ça marche ! Et pour le vérifier, Pierre-Marie Philippe, généraliste à Levier qui co-préside également la C.P.T.S. cite en exemple plu- sieurs cas concrets. D’abord

ce fils qui choisit de venir voir son père âgé qui vit dans un E.H.P.A.D. “Cette visite a eu lieu en été. Le père avait pris la précaution d’aérer sa chambre. Son fils était porteur du

“Aucune gastro- entérite”, signale Cécile Ratte.

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