La Presse Pontissalienne 253 - Janvier 2021

10 DOSSIER PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°253 - Janvier 2021

POLITIQUE

Élections départementales Un nouveau bassin d’orage à 17 millions d’euros

Faute d’avoir un réseau séparatif suffisamment développé à Pontarlier, la communauté de communes va devoir équiper la station d’épuration de Doubs d’un nouveau bassin d’orage de 18 000 m 3 prenant en compte les spécificités géologiques et paysagères du site.

à 14,3 millions d’euros auxquels il convient d’ajouter environ 2,8 millions d’euros d’études connexes. “Impossible aujourd’hui d’annoncer le niveau de subvention que l’on pourrait attendre l’Agence de l’eau” , regrette Daniel Defrasne.Aupa- ravant, ce type de projet pouvait être subventionné jusqu’à 50 %. L’élu rappelle aussi que le finan- cement additionnel s’inscrit dans le long terme en bénéficiant de taux relativement bas. “Le prin- cipe est de faire porter le coût sur l’usager d’aujourd’hui et celui de demain” , observe Daniel Defrasne en rappelant que la mise en séparatif des 80 km de réseau unitaire à Pontarlier coû- terait plus de trois fois le prix du bassin d’orage. Autre élément qui va réduire la facture, la prime annuelle de 150 000 euros par an accordée pour la conformité de système d’assainissement. Sylvain Char- rière enfonce le clou : “Ce bassin est aussi la condition sine qua non pour préserver les droits d’urbanisation sur tout le sec- teur.” Et Daniel Defrasne de confirmer. “Les autorisations d’aménagement dans le cadre du schéma de cohérence territo- riale ne seront pas accordées si les préconisations sur l’eau ne sont pas respectées.” Impensable de geler le marché immobilier sur le Haut-Doubs. n F.C.

maintenance, des risques de panne” , discrédite Daniel Defrasne. L’autre option consiste à alimenter le bassin par gravité, ce qui sous-entend une construc- tion enterrée capable de résister à la pression de la nappe qui affleure à deuxmètres sous terre dans la plaine de l’Arlier. “ C’est simple, sécuritaire mais plus cher en construction” , reconnaît l’élu. Un vrai défi architectural pour un ouvrage bâti sur 25 mètres de profondeur en incluant les 300 micro-pieux qui assureront l’ancrage du bassin sur la roche calcaire. “Le bassin proprement dit sera posé dans une paroi moulée, étanche à toute infiltration” , explique Sylvain Charrière. L’adaptation au sous-sol kars- tique génère des surcoûts qui ne sont pas d’actualité à Besan- çon. Le remplissage rapide du bassin est susceptible de pro- voquer des nuisances olfactives liées à l’évacuation du volume d’air chassé par l’eau. D’où, autre surcoût, la mise en place d’une station de traitement de cet air vicié. Chat échaudé craint l’eau froide. Les riverains n’ont pas oublié les fragrances nauséabondes du traitement des boues d’épuration stockées sous serres sur le site même de la station. Là où sera d’ailleurs construit ce bassin d’orage dont le coût est évalué

jour.” La différence entre le débit de référence et le débit nominal est donc de 24 000m 3 , soit le volume de stockage requis pour une telle station. “La taille du bassin d’orage existant est de 6 000 m 3 . Celle du bassin à construire sera donc de 18 000 m 3 . L’Agence de l’eau nous met en demeure de réaliser cet équipement et c’est tout à fait logique de rendre au milieu une eau compatible avec son bon état écologique” , estime Daniel Defrasne. À défaut d’un tel bassin, il aurait fallu mettre en séparatif les 80 km de réseau unitaire pon- tissalien. Une solution qui s’avé- rerait beaucoup plus longue et coûteuse sachant que cette mise en séparatif se fait progressi- vement au rythme d’un ou deux kilomètres chaque année. “Ce bassin permettra aussi de répon- dre à la dynamique démogra- phique du secteur qui voit sa population augmenter chaque année de 0,8 %.” À partir de là, deux choix tech- nologiques s’offraient à la com’com. Une construction hors- sol avec des risques de pollution de la nappe et une forte empreinte paysagère pour un bassin de 50 m de diamètre et 10 m de haut. “Il faut ajouter un système de pompage pour remonter l’eau du réseau, des frais de fonctionnement, de la

M ettre 17 millions d’eu- ros dans un bassin d’orage de 18 000 m3 à Doubs alors qu’un projet de volume identique est évalué à 10 millions d’euros à Besançon : décidément tout est plus cher dans ce Haut-Doubs… Pourquoi une telle différence ? “Tout s’explique”, annonce Daniel Defrasne, vice-président à la com’com du Grand Pontarlier en charge de l’eau et de l’assai- nissement. Et de comparaison, il n’y a pas lieu d’être tant les

contextes sont différents. Plusieurs raisons justifient la création du bassin d’orage à la station d’épuration de Doubs. D’abord l’hétérogénéité d’un réseau de collecte organisé en séparatif dans la plupart des communes sauf à Pontarlier encore à 90 % en réseau unitaire où se mélangent eaux pluviales et eaux usées. “Cela provoque de forts à-coups hydrauliques au niveau de la station à chaque épisode orageux. Le volume traité se situe habituellement entre

7 000 et 8 000 m 3 d’eau par jour. Cela peut monter jusqu’à 100 000 m 3 par jour après un gros orage” , illustre Sylvain Charrière, directeur du service eau-assainissement à la C.C.G.P. La réglementation impose aucun rejet d’eau usée en dessous du débit de référence de la station, lequel s’établit aujourd’hui de 55 000 m 3 par jour. “La station de Doubs est dimensionnée pour traiter une population de 53 000 habitants, ce qui représente un débit nominal de 31 000 m 3 par

D’un volume de 6 000 m 3 , le bassin d’orage existant ne suffit pas à absorber les brusques montées d’eau lors des fortes précipitations.

LOGEMENT Rénovation Habitat 25 construit et réhabilite avec le développement durable en filigrane L’agence du bailleur social intègre de nouveaux bureaux à Pontarlier. L’année 2021 est riche avec la finalisation de qua- tre opérations de construction de logements peu gourmands en énergie en 2021 à Levier et Frasne. Une opération de réno- vation de 67 logements, rue du Lycée à Pontarlier, se termine.

67 appartements propriétés d’Habitat 25 de la rue du Lycée à Pontarlier sont en cours de rénovation.

appartements est programmée. Les travaux débuteront en 2021. Des pro- grammes sont à l’étude à Valdahon, Septfontaine et Avoudrey. Parmi les opérations de rénovation, “toutes s’ins- crivent dans cet objectif de construction durable et bénéficient du label Bâtiment basse consommation rénovation” , insiste l’agence. Levier est concerné avec la réhabilitation de 20 maisons en cours (livraison 2021),Amancey (14maisons), Pontarlier (rue du Lycée - rénovation de 67 appartements), Pierrefontaine- les-Varans (rénovation de 11 maisons - démarrage en 2021) et enfin Mouthe avec la rénovation de 12 appartements pour un démarrage cette année. D’autres opérations sont encore à venir à Pontarlier dans les rues Cordier, Schœlcher et Rouget-de-Lisle. Office public de l’Habitat du Département

Habitat 25 et Néolia ont fusionné Habitat 25 et Néolia 25 se sont regroupés comme la loi E.L.A.N. le demande. Habitat 25 a fait le choix d’une société anonyme de coordination (S.A.C.). “Cela permet de conserver son statut d’Office public, garantir sa liberté d’action. Ce n’est ni une fusion, ni une préfiguration à une fusion” précise Christine Bouquin la présidente du Département. Le Parti communiste du Doubs y voit “un cadeau fait au privé.” “La structure de la société de coordination (S.A.C.) ne signifie en aucune façon une dépossession d’Habitat 25 et les garanties juridiques figurant dans les statuts en témoignent” argumente le Département. Pour les locataires d’Habitat 25, l’opération est transparente : leur bailleur reste le même et leurs interlocuteurs au quotidien (gardiens, agences de proximité). n

D epuis le 7 décembre, les équipes d’Habitat 25 accueil- lent les usagers de Pontarlier et des environs dans de nou- veaux locaux situés au 2-4, rue Arthur Bourdin, tout proches de l’ancienne adresse. Ces bureaux dis- posent d’une configuration plus spa- cieuse et mieux adaptée à l’accueil individuel des visiteurs. “Cette instal- lation s’inscrit dans le projet d’Habitat 25 d’améliorer la qualité de la rela- tion-client et de permettre aux équipes d’assurer leurs missions dans de bonnes conditions” indique le bailleur qui pour-

suit l’accroissement et réhabilitation de son parc de logements dans une perspective de développement durable. “Les principaux projets de construction sur le territoire de l’agence de Pontarlier concernent Levier avec la construction de 10 logements, Frasne avec 4 appar- tements avec jardin et terrasse et un peu plus loin dans le Pays Horloger Charquemont (20 logements)” détaille l’agence pontissalienne, sous la res- ponsabilité de la directrice Valérie Bof- felli. D’autres opérations sont à venir : à Villers-le-Lac, la construction de 15

du Doubs qui a fêté son centième anni- versaire en 2019, Habitat 25 gère 10 000 logements sur 106 communes. L’agence de Pontarlier emploie 20 per- sonnes et gère 1 947 logements situés

dans le Haut-Doubs, le Pays Horloger, la Communauté de Communes des Portes du Haut-Doubs et la partie orientale de la Communauté de Com- munes Loue-Lison. n E.Ch.

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