La Presse Pontissalienne 252 - Décembre 2020

PONTARLIER ET ENVIRONS 14

La Presse Pontissalienne n°252 - Décembre 2020

SÉCURITÉ

Des patrouilles militaires La ville sous protection anti-terroriste

Des patrouilles militaires interviennent depuis le 11 novembre à Pontarlier. Leur mission : assurer la protection des lieux sensibles : écoles, lieux de culte, gares, sites symboliques…

O.P.I.N.T. ou Opérations Inté- rieures. Le dispositif interpelle les quelques passants qui ne se gênent pas de demander des explications auxquelles le chef de groupe se charge volontiers de répondre tout en préservant l’identité de ses hommes, leurs régiments de rattachement et des informations confidentielles. “Depuis le 29 octobre, suite à l’attentat de Nice et à l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, on est passé au niveau “Urgence Attentat” du plan Vigipirate. Cela sous-entend de déployer des effectifs supplémentaires dans le cadre de l’opération Sen- tinelle mise en place après les attentats de 2015. L’armée a donc engagé des renforcements pro- grammés portant en quelques jours à 7 000 le nombre de mili- taires mobilisés sur l’opération Sentinelle” , resitue le lieute- nant-colonel Philippe Parahy, délégué militaire départemental adjoint dans le Doubs. Conséquences : en région Grand Est et Bourgogne-Franche- Comté comme partout en France, des unités de renfort viennent ainsi compléter le dis- positif Sentinelle qui met en œuvre des savoir-faire militaires aux côtés et en complément des

C e samedi après-midi, la patrouille composée de six hommes et d’un chef de groupe par- court les rues du cen- tre-ville en passant devant les églises, lamosquée, sous la porte Saint-Pierre, dans la rue de la République, devant la gare.Tous les sens en éveil, les hommes

Les militaires de l’opération Sentinelle sont déployés à Pontarlier depuis le 11 novembre

armés balaient du regard les façades, les coins et recoins à la recherche d’éventuels signes ou indices qui pourraient relever d’une activité à caractère ter- roriste. Toute traversée de rue ou de carrefour donne lieu à un déploiement particulier de la patrouille qui a suivi une for- mation préalable spécifique aux

nées par ces renforcements pro- grammés. Ces unités provien- nent de différents régiments de l’armée de terre stationnés en dehors du département. Les objectifs des unités Sentinelle sont d’assurer sous la forme de patrouilles coordonnées avec la police ou la gendarmerie la pro- tection des Français par une présence dissuasive aux abords des sites de nature très variée, déterminés par le préfet du département et si nécessaire, mettre fin à une action terroriste selon des règles d’engagement de la force parfaitement maî-

trisées par les militaires. “Pour l’instant, on reste sur la com- mune de Pontarlier. Il ne s’agit pas pour ces soldats de procéder à des contrôles de port de masque ou d’attestation de déplacement. Impossible de donner des pré- cisions sur la durée de lamission car c’est le Premier ministre qui décide ou pas de redescendre au niveau inférieur, à savoir le dis- positif permanent Sentinelle.” Sans se tromper, ces militaires sillonneront encore les rues pon- tissaliennes au moins jusqu’à la fin de l’année. n F.C.

Forces de Sécurité Intérieures, c’est-à-dire la police et la gen- darmerie nationale. “On agit

sur réquisition de l’autorité préfecto- rale. Il y a un vrai dialogue avec les préfets et l’état- major pour savoir où déployer les hommes” poursuit le lieutenant-colo- nel Parahy. Trois villes dans le Doubs : Besançon, Montbéliard et Pon- tarlier sont concer-

Au moins jusqu’à la fin de l’année.

Des militaires dans les rues du centre-ville : suffisamment rare pour éveiller la curiosité des passants.

CRÉATION

Artisanat éco-responsable Nara Couture, couture enfant et teintures naturelles

Engagée dans le respect de l’environnement, Nadège ne manque pas d’idées ni de projets pour Nara Couture Enfants. Barboteuses, pantalons, bandeaux, nœuds papillons, beguins, bloomers, aux inspirations hivernales ou de Noël en ce moment complètent le présentoir.

Il y a six ans, Nadège Cretin se met à la couture pour se créer une garde-robe rétro à moindre coût ! Et aujourd’hui, elle vient de lancer sa micro-entreprise, qui ne manque pas de projets.

sans produits toxiques pour le corps et pour l’environnement. C’est le label de base. Il existe d’autres labels comme le G.O.T.S. ou le Nordic Swan par exem- ple qui poussent la démarche encore plus loin. “J’essaie de m’adapter le plus à la demande, tout en respectant la ligne de conduite que je me suis fixée. Je fais de très jolies rencontres à travers cette expérience, c’est très enrichissant” , pour- suit Nadège. Des partenariats se sont d’ores et déjà créés avec le restaurant- salon de thé pontissalien Midi Treize, qui expose des vêtements et la fournit en matière première quand c’est pos- sible, et aussi avec la fleuriste des Fourgs Bomdia Design et d’autres créa- trices rencontrées sur Instagram notamment qui partagent les mêmes valeurs. Nadège ne manque pas d'idées ni de projets pour Naracouture. Pour l’heure, elle va s’attaquer au patronage de la collection printemps-été. “J’ai teint mes tissus pendant l’été. J’ai hâte car je suis très satisfaite des couleurs que j’ai pu obtenir. J’espère que ça plaira à mes clientes et qu’elles seront au ren- dez-vous” , confie-t-elle. À terme, elle souhaiterait se consacrer

“P etit à petit, j’ai commencé à réaliser tous les cadeaux de naissance pour les bébés de mes copines avec une préférence grandissante pour les bar- boteuses. Mais je savais qu’en étant salariée en Suisse, je ne pouvais pas avoir d’activité annexe en France. Puis le confinement est arrivé avec la décou- verte de la teinture végétale et là je me suis dit : “vas-y !” Il y a un créneau à prendre aumilieu de tous ces créateurs. Et àma grande surprise mon employeur m'a donné son aval pour que je crée ma micro entreprise. L’idée de Nara était née” , raconte Nadège. Elle a alors passé tout l’été à monter sa collection, puis a commencé à com- muniquer sur les réseaux sociaux mi- août. “Ça a été très intense au début car celame prend énormément de temps de communication plus les commandes à honorer. Heureusement que j’avais prévu un peu de stock” , se remémore la maman passionnée, qui est passée d’employée à entrepreneuse, c’est-à-

dire “couturière, teinturière, community manager, webcoordinator, et j'en passe… C’est très excitant !” , déclare l'entre- preneuse. Pour obtenir une teinture naturelle, divers procédés s’enchaînent. “Dans mon cas comme je n’utilise pas de matières animales, il faut également réaliser un bain à base de galle de chêne car le taux de cellulose dans le coton

est élevé (toujours pour avoir de jolies couleurs qui résisteront à la lumière et aux lavages). Je réalise mes teintures au feeling sans peser mes plantes.Ainsi chaque bain s’avère différent et rend chaque tenue unique” , pré- cise-t-elle. La collection est donc conçue en tein- ture végétale faite main, ou en tissu Oekotex : Oekotex est un label alle- mand qui certifie que les matières utilisées sont

Teinture végétale, Oekotex, upcycling.

française, a besoin de moins d’eau pour cultiver la plante), tissu idéal pour les petits car hypoallergénique par nature, frais en été et chaud en hiver… n M.T.

uniquement à la teinture végétale et se perfectionner dans cet art, prévoit de travailler le lin (à son sens le plus res- pectueux pour la planète car il est issu d’une production européenne voire