La Presse Pontissalienne 250 - Octobre 2020

VALDAHON - VERCEL 30

La Presse Pontissalienne n°250 - Octobre 2020

AÉRONAUTIQUE

Gresset associés à Nods “Notre secteur entre désormais dans le dur !”

Le sous-traitant basé à Nods est victime du trou d’air du secteur aéronautique. Le chômage partiel est activé, l’équipe de nuit et les C.D.D. sont stoppés. Une situation appelée à durer d’autant plus inquiétante que les donneurs d’ordres rognent les prix.

D ans l’atelier, les machines à commande numérique dernier cri fonctionnent. Pas à plein régime, certes, mais assez pour donner du travail aux 48 employés de l’entreprise Gresset, à Nods, entreprise spécialisée dans la sous-traitance méca- nique, l’usinage, le tournage et le frai- sage pour des clients comme Airbus, Boeing, Safran… Elle est notamment spécialisée dans la confection de pièces que l’on retrouve dans les roues des avions. Le jour de notre venue, un élément, très technique, doit être finalisé pour le spatial. Un des techniciens fera quelques heures supplémentaires un samedi matin. Pour les autres, c’est la douche froide : “Nous sommes en chô- mage partiel. Le personnel était payé 39 heures avec des heures supplémen- taires défiscalisées. Désormais, ils sont à 85 %, ce qui fait une baisse très signi- ficative pour eux, il n’y a plus d’équipe de nuit…Je n’ai pas de recettes miracle mais on va se battre” témoigne Chris- tianMary, le président de Gresset Asso-

ciés, entreprise qu’il détient depuis 2012 avant de l’agrandir avec le rachat d’une société à Tarbes (S.N.L.) et vers Brive-la-Gaillarde (P.M.B.). Le responsable ne baisse pas les bras : “Nous subissons deux crises : la pre- mière qui touche le Boeing 737, avion pour lequel les commandes sont gelées, la seconde avec la crise sanitaire qui affecte l’A320 mais aussi les l’A350 ou le Boeing 777” dit-il. Après 17 % de croissance en 2019, Gresset Associés estime avoir perdu 50 % de son chiffre

Christian Mary, responsable de Gresset et associés, à Nods, ici dans l’atelier de fabrication.

d’affaires dans l’aéro- nautique. Heureuse- ment, “le gouvernement a pris de bonnes déci- sions avec le chômage partiel, le Prêt garanti par l’État (P.G.E.) dont on aura sans doute besoin dans les mois à venir” précise le respon- sable. L’aéronautique civile est quasiment clouée au sol, le militaire se maintient.

“Cela va durer jusqu’en 2024.”

Inquiétude palpable donc, renforcée par la décision des grands donneurs d’ordres de rogner (encore) les prix dans un contexte déjà difficile. Christian Mary encaisse mais ne digère pas : “Je suis estomaqué par la décision de mes donneurs d’ordres de vouloir baisser fortement les prix sur des grands

volumes. Je ne laisserai pas tomber” dit-il. L’entreprise des Portes du Haut- Doubs s’est déjà tournée vers le secteur de l’énergie qui représente 30 % de son activité, et vers le spatial. Un chan- gement de cap qui ne permettra tou- tefois pas de combler les pertes. n E.Ch.

“On travaille sur des processus longs, de 6 à 9 mois, si bien que nous avions des commandes jusque-là à honorer. C’est maintenant que nous entrons dans le dur ! Je pense que la baisse va durer jusqu’en 2024” poursuit la firme qui a décidé de geler son projet d’ex- tension.

LES PREMIERS SAPINS

Rénovation

“Un élément de patrimoine que l’on transfère aux générations futures”

Les retables classés à l’inventaire des monuments historiques de l’église Saint-Paul et Saint-Pierre de Nods-Chasnans sont entièrement réhabilités après trois ans de travaux.

La réfection des retables de l’église de Nods, aux

U ne lumière de fin journée d’été traverse les vitraux du chœur de l’église Saint-Paul et Saint- Pierre à Nods. Bien que descen- dants en cette fin de journée, les rayons du soleil illuminent les dorures de l’autel et du reta- ble. L’intérieur des églises a ce don de créer une ambiance par- ticulière, même vide de ses fidèles. Celle de Nods en parti- culier. Depuis quelques semaines, ses trois retables clas-

sés à l’inventaire des monu- ments historiques éblouissent à nouveau. Les faux marbres recouverts jadis par un plâtre brun sont réapparus après le travail de fourmi de l’atelier “Roland Nonnotte”, entreprise familiale bisontine spécialisée dans la réfection de ce type de monument depuis cinq généra- tions (1878). Les toiles ont retrouvé de la couleur sous les mains expertes d’une peintre de Dole, spécialiste de ce type de travail. Inaugurés le 3 octobre, les reta- bles de l’église de Nods-Chas- nans ont pu être rénovés grâce à la volonté de l’équipe munici- pale qui a enclenché en octo- bre 2017 le début des travaux. Mais sans l’aide financière de l’État, du Conseil régional, du Département, de la Fondation du Patrimoine, rien n’eut été possible. “La commune des Pre- miers Sapins possède 5 églises dont cette église Saint-Paul et Saint-Pierre qui dépend des vil- lages de Chasnans et Nods.Avec 5 églises, on ne peut pas multi-

Premiers Sapins, a duré trois ans. Ici, le retable de l’autel.

la Direction régionale des affaires culturelles. Les écoles de la commune ont suivi une partie de chantier. “Cette réno- vation met aussi en valeur notre orgue classé” , poursuit le maire. À l’inauguration, une conférence sur l’église et ses retables, don- née par l’historien Jean-Michel Blanchot a été organisée, suivie d’un concert d’orgue par Bernard Coudurier, organiste concertiste, accompagné d’Alice Duport-Per- cier (chanteuse soprano) et de Luc Gaugler (violoncelle). Ce genre d’événements, en plus des cultes, sont appelés à se pour- suivre. La rénovation du patri- moine tisse du lien social… n

plier les chantiers. L’aide des col- lectivités a permis la rénovation de cet élément de patrimoine qui est aussi un élément touristique car nous sommes situés sur la Via Francigena” précise le maire Pierre-François Bernard qui lance toutefois l’an prochain la rénovation de la toiture de l’église de Vanclans. “À Nods, ce fut un chantier d’importance et de grande qualité qui a duré trois ans. Nous sommes contents du travail accompli” indique Roland Nonnotte, gérant de l’en- treprise du même nom. Au scalpel, les ouvriers ont redonné aux retables leur lustre d’antan, le tout supervisé par

Le maire, Pierre-François Bernard.

L’équipe de l’entreprise Nonnotte qui a participé à la réfection.

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