La Presse Pontissalienne 250 - Octobre 2020
RETOUR SUR INFO
La Presse Pontissalienne n°250 - Octobre 2020
2
Votations suisses : “La raison l’a emporté”
Etre-soi Les chasseurs contre les défenseurs des animaux. Les agriculteurs contre les éco- logistes. Les gilets jaunes contre la majorité silencieuse. L’autorité de l’État contre les casseurs. Le dénominateur commun à tout cela, c’est un dialogue devenu impos- sible. Les discussions sereines, les contro- verses argumentées, les échanges constructifs, les débats nourris n’existent plus. La fracturation de la société traverse aujourd’hui toutes les professions, toutes les catégories sociales, toutes les causes. Nous l’illustrons encore dans ce numéro à travers un dossier consacré à la chasse contre laquelle il est devenu de bon ton de tirer à boulets rouges, comme c’est devenu une mode de se défouler sur les agriculteurs. Le bashing - en français le dénigrement - est le mode opératoire le plus efficace pour décrédibiliser une cause avant même qu’elle ait tenté de prendre la parole pour se défendre. Les réseaux sociaux n’ont rien arrangé à ce phénomène qui n’est pas nouveau. Car les personnes actives sur ces réseaux se nourrissent des arguments de ceux qui partagent leurs opinions et deviennent ainsi per- suadés de détenir la seule vérité. L’expli- cation est simple : cet entre-soi est alimenté par les algorithmes des réseaux sociaux, programmés de telle sorte qu’ils alimentent une pensée qui tourne en rond : on est “ami” uniquement avec ceux qui pensent comme nous. Comment dès lors apprendre à douter, réfléchir, se poser et analyser, bref, les bases du raisonnement ? C’est devenu impossible. Alors on sombre dans la caricature en assimilant sans nuance les chasseurs à des viandards, les agri- culteurs à des pollueurs, les gilets jaunes à des “beaufs” et partant, l’autorité de l’État à une dictature. Cette déstructuration progressive de la pensée, ce nivellement par le bas des idées, cet anéantissement du débat sont sans doute la cause de l’in- stabilité grandissante de nos démocraties, France comprise, où le dégagisme devient la règle, la désobéissance un art de vivre et la polémique stérile un mode d’expres- sion. Nous restons persuadés qu’en ouvrant des débats tels que nous le faisons chaque mois à travers nos dossiers rédac- tionnels, nous refusons, à notre petit niveau, de céder à la facilité d’une vision manichéenne de la société. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. Ontcollaboréàcenuméro :SarahGeorge, MagalieTroutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Octobre 2020 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, B. Becker, Corvus, E.P.A.G.E., Fondation J.-M. Landry, M. Jardot, D. Pépin, Préfecture du Doubs, F. Lonchampt.
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. “La“nuit”ne reverra pas le jour”
I nvité le 2 octobre dans l’émission “Touche pas à mon poste” de Cyril Hanouna diffusée sur C8, Marc Vernier a plaidé la cause des discothèques face au porte- parole du gouvernement Gabriel Attal. “Aujourd’hui, une disco- thèque disparaît tous les deux jours. On est toujours dans l’at-
tente des aides qui nous étaient promises sur juin, juillet, août sans savoir non plus si elles seront prolongées jusqu’à la fin de l’année. La “nuit” ne reverra pas le jour en 2020” , explique le patron de la discothèque La Première en espérant que des réponses précises soient annon- cées à l’issue d’une nouvelle
réunion programmée le 15 octo- bre. L’heure n’est pas encore aux licenciements à la disco- thèque pontissalienne mais la situation pourrait devenir préoc- cupante. “Si les aides se concré- tisent, on peut encore tenir un trimestre. Dans le cas contraire, le risque de licenciement serait fort.” n
L’initiative visant à limiter l’immigra- tion a été rejetée le 27 septembre dernier.
“Les choses n’avancent pas bien vite. On subit encore un contexte qui va nous pénaliser jusqu’en 2021”, explique Marc Vernier le patron de La Première.
L es Suisses étaient appelés aux urnes lors de votations fédérales, dimanche 27 septembre. Plu- sieurs points étaient à l’ordre du jour comme l’achat d’avions de combat (validé), la réforme de la chasse (refusé), et surtout l’initiative du parti de l’U.D.C. (Union démocrate chrétienne) dite de “limitation”. Celle-ci visait à réduire l’immigration dans le pays. Elle a été rejetée par la population (67 %) et en particulier dans les cantons voisins de Vaud et Neuchâtel. “Je me réjouis que la libre circulation des personnes n’ait pas été remise en cause. Les Suisses font la distinc- tion : la main-d’œuvre fron-
talière n’est pas de l’immi- gration. Elle contribue au développement. La raison l’a emporté” commente la dépu- tée du Doubs Annie Gene- vard.En 2014, à une faible majorité, la proposition “Contre l’immigration de masse” avait été acceptée. Elle avait créé un séisme et débouché sur des mesures comme la proposition des postes vacants aux ressor- tissants suisses plutôt qu’aux autres. Le pays s’est doté d’une mesure sociale appe- lée “rente-pont” qui permet aux chômeurs (suisses) de plus de 60 ans en fin de droits de bénéficier d’une allocation si leur fortune est inférieure à 50 000 francs. n
Covid : ouverture d’un centre de dépistage permanent
A vec les mauvais jours qui arrivent et l’in- tensification des dépistages, la situation devenait de plus en plus compliquée pour les deux laboratoires d’analyses pontissaliens, proches de la saturation. Aussi en concertation avec les autorités sanitaires et la Ville de Pontarlier, décision a été prise d’ouvrir à partir du 8 octobre
un centre de dépistage permanent au 4, rue du Bastion dans les locaux occupés précédemment par la police municipale. Les prélèvements naso- pharyngés y seront réalisés par les techniciens des deux laboratoires. Analyses sans rendez- vous du lundi au vendredi de 8 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30. le samedi de 8 h à 12 h. n
L’U.T.M.J. écrit sa légende
R ien de mieux que des conditions dantesques et aucun drame humain pour vous asseoir un événement sportif qui sorte de l’ordinaire. La neige et la pluie étaient au rendez-vous de cette première édition de l’Ultra Trail des Mon- tagnes du Jura (U.T.M.J.). L’oc- casion pour les 1678 coureurs de se confronter aux réalités d’un climat jurassien qui ne manque toujours pas de contrastes. Au point qu’il a fallu raccourcir certaines épreuves. Éric Picot a le succès modeste. “Tout était à écrire, à inventer. On ne pourra que faire mieux pour les prochaines éditions.”
Le pari est gagné. Les coureurs sont plutôt ravis. Espace Mont d’Or qui mettait en jeu sa cré- dibilité a réussi haut la main son examen d’organisateur. Aidé en cela par 500 bénévoles. Indé- niablement une réussite collec- tive. “Les territoires sont hyper- contents d’être dans la boucle U.T.M.J. et ceux qui n’ont pas voulu y être doivent le regretter. L’une des finalités de l’U.T.M.J., c’est d’être un trait d’union ainsi qu’une vitrine de la montagne jurassienne.” Un événement fédérateur. Des améliorations sont possi- bles notamment sur le déroulé des parcours que certains trou-
vaient trop roulants sur le début avec le gros du dénivelé sur les fins de parcours. En cela, le Jura ne sera jamais les Alpes. Inutile de vouloir rivaliser. Sur la date, Éric Picot estime la période propice à l’organisation d’un ultra aussi bien pour les coureurs que pour le milieu naturel beaucoupmoins exposé aux agressions climatiques. n Les coureurs engagés sur les grands parcours ont foulé des crêtes enneigées (photo B. Becker).
Made with FlippingBook HTML5