La Presse Pontissalienne 249 - Septembre 2020
MOUTHE - RÉGION DES LACS 28
La Presse Pontissalienne n°249 - Septembre 2020
RÉSINEUX
Gros impact sur les budgets Scolytes : les communes forestières aux abois Avec le rejet de l’amendement du sénateur
mixte paritaire. D’où la décep- tion de Christian Coutal qui voit plusieurs explications à cet abandon des pouvoirs publics. “Le cliché des riches communes forestières a la vie dure. La par- ticularité forestière du Doubs entre sans doute en ligne de compte. Pour toutes ces raisons, on n’est pas écouté malgré nos efforts de solidarité.” Difficile de demander alors aux communes de participer au plan de relance économique. Faute de recettes, les communes ne pourront plus investir. Quid de l’avenir de la forêt ? “On ne com- pensera jamais les pertes en jouant sur la fiscalité dans les petites communes où les bases sont très faibles. Si l’on augmen- tait le taux du foncier non bâti, on pénaliserait en premier lieu la commune qui est souvent le plus gros propriétaire, détaille Christian Coutal très inquiet du caractère structurel que prend cette crise. Ce qui pose le problème de la survie des petites communes dépendantes de la forêt.” n F.C.
Les communes jouent pourtant le jeu de la filière bois en accep- tant de limiter les ventes de bois vert sur un marché saturé de bois scolyté. Avec 18 % d’in- vendus et une baisse des prix limitée à 10 %, le bilan de la dernière vente de bois organisée le 7 juillet dernier à Levier mon- tre bien tout l’intérêt de cette solidarité. “Cette stratégie s’avère payante mais cela se fait au détriment des recettes commu- nales quand on sait que le bois scolyté se vend moins de 5 euros net le m 3 et plus de 50 euros le m 3 en bois vert.” Dans ces circonstances, les asso- ciations de communes fores- tières avaient sollicité le soutien de l’État. “Jusqu’à présent, on a juste obtenu une aide au trans- port de bois scolyté vers des scieries du sud-ouest. On fondait donc beaucoup d’espoir dans l’amendement sénatorial qui demandait que des compensa- tions financières soient inscrites dans le projet de loi de finances.” L’amendement a bien été adopté par le Sénat mais il a ensuite été rejeté par la commission
Jean-François Longeot, les communes forestières qui espéraient ainsi bénéficier de compensations financières voient leurs espoirs s’envoler alors que la crise s’amplifie. Tensions.
N ul besoin d’être ingé- nieur forestier pour constater la multiplica- tion des arbres secs dans les peuplements résineux du Haut-Doubs. Le phénomène s’amplifie et gagne aussi en alti- tude en touchant des massifs de la haute chaîne jusque-là relativement épargnés. “La sécheresse n’arrange rien. Les techniciens annoncent un pic des attaques de scolytes pour 2021, ce qui signifie encore plu- sieurs années de souffrance” , estime Christian Coutal, mem- bre de l’association des com- munes forestières du Doubs. Laquelle n’en finit pas de tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences de cette crise sani- taire susceptible de remettre en cause, si ce n’est la survie, du moins les fondements bud-
gétaires de nombreuses com- munes du Doubs où 43 % du territoire est couvert par la forêt. “Comme 57%de la surface fores- tière appartient aux collectivités, le Doubs est sans doute le dépar- tement français le plus sensible à la crise sanitaire forestière actuelle” , poursuit Christian Coutal. Pour abonder ce propos, une étude lancée par l’association montre la très forte dépendance des communes aux recettes forestières. Dans le Doubs, on dénombre en effet 120 com- munes de moins de 500 habi- tants où la ressource forestière rapporte plus de 25 % des recettes de fonctionnement. “En 2019, les communes ont perdu enmoyenne 30 %de recettes liées aux ventes de bois et la situation va s’aggraver.”
La forêt résineuse du Haut-Doubs est touchée de plein fouet par les scolytes.
LES LONGEVILLES-MONT D’OR Un risque d’accident Encore trop de camping-cars au parking du Mont d’Or
L’affluence touristique se vérifie aussi par l’abondance de camping-cars sur les routes du Haut-Doubs, ce qui ne va pas sans poser problème sur certains sites d’accès difficile comme au sommet du Mont d’Or.
A ussi attractif que la source de la Loue, le point culminant du département avec sa vue impre- nable sur la chaîne alpine figure sans doute en bonne place des spots incontournables recensés sur les pla- teformes d’échange entre camping- caristes. Sauf que la route d’accès depuis l’auberge de la Grangette est digne d’un vrai col alpin avec une pente à près de 20 % ! Comme elle s’avère
être assez étroite, la commune des Lon- gevilles propriétaire des lieux a préféré en interdire l’accès aux camping-cars, aux bus et aux camions.Trois panneaux bien visibles signalent ces interdic- tions. Apparemment, pas de quoi décourager certains qui montent sans hésiter jusqu’au parking. Au désespoir du maire Claude Jacquemin-Verguet. “C’est un problème de plus en plus
Trois panneaux rappellent les interdictions rattachées à la route sommitale du Mont d’Or.
Un réaménagement du parking serait peut-être utile avec une aire de pique-nique, un chemin d’accès au sommet adapté aux personnes à mobilité réduite.
d’Or où le maire des Longevilles est vice-président. “Tout le monde a compris je pense qu’il n’y a plus grand intérêt à investir dans le ski alpin. On va pou- voir discuter des investissements à faire dans le tourisme vert. On sait que ce parking comme celui de Super-Longe- villes qui est sur la commune de Méta- bief méritent d’être réaménagés. Pour- quoi ne pas installer au sommet une aire de pique-nique ? Et une table d’orientation qui soit accessible aux personnes à mobilité réduite ?” n
là-haut, on y retrouve aussi plus de déchets qu’avant. “On avait pensé met- tre un portique mais cela peut gêner les secours s’ils doivent monter avec un gros engin. On va sans doute ren- forcer la signalisation avec un panneau encore plus gros. Ce qui serait souhai- table, c’est qu’ils s’installent sur le par- king de Super-Longevilles et qu’ils mon- tent ensuite à pied.” Des solutions d’aménagement émer- geront peut-être au sein du nouveau bureau du syndicat mixte du Mont
récurrent. On ne parle pas des petits vans mais des engins trop volumineux pour pouvoir se croiser sur cette route avec tous les risques que cela sous- entend. Cela peut être très dangereux. Un arrêté municipal avait été pris par mon prédécesseur.” Il existe aussi un second panneau aux Longevilles sur la route du sommet. De temps en temps, le maire envoie la gendarmerie au parking pour sensi- biliser les fautifs. Comme ils sont de plus en plus nombreux à passer la nuit
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