La Presse Pontissalienne 248 - Aout 2020

40 GRAND BESANÇON

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2020

PATRIMOINE Centre-ville Vente du Fort Griffon : ils entrent en résistance

Le Département pourrait se séparer du bâtiment “Fort Griffon”, site patrimonial regroupant une partie de ses services. Une piste qui soulève des interrogations, jusque dans les rangs la majorité.

demande Gérard Galliot à Chris- tine Bouquin qui souhaiterait le vendre. Françoise Branget, conseillère départementale de Besançon 2, apporte sa pierre à l’édifice. Sur- prenant pour une élue de la majorité ? “Nous avons un devoir moral de mener une réflexion plus élaborée à l’heure où le cen- tre-ville de Besançon perd de l’attractivité. J’ai déploré que Besançon se sépare de l’hôpital Saint-Jacques : ne faisons pas la même erreur d’avenir” pré- vient l’ancienne députée du Doubs. Pierre Simon, membre de la majorité et président du conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (C.A.U.E.), trouve les critiques malvenues car le sujet n’était pas à l’ordre du jour. “Il y aura un débat sur ce sujet du Fort Griffon mais ce n’est pas le moment. La prise de position de Gérard Galliot est déplacée. Nous ne sommes ni des destructeurs ni des igno-

L es bijoux de famille, ça se préserve selon Gérard Galliot, conseiller dépar- temental du canton de Besançon 1.Alors qu’il ne s’agis- sait “que” d’une étude sur le devenir du Fort Griffon présen- tée en session départementale du 22 juin, l’élu de la minorité départementale a vivement cri- tiqué le choix du Département du Doubs d’envisager de se sépa- rer de ce lieu construit entre Henri IV et Louis XIV. Le fort est considéré comme le pendant gémellaire de la Citadelle de Besançon. Il abrite désormais le service informatique, l’agence d’appui aux territoires, le Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement, l’A.D.I.L. Acheté par Roland de Moustier, Moustique-tigre La Bourgogne-Franche- Comté n’échappe pas à l’expansion du moustique- tigre désormais présent dans trois départements : en Saône-et-Loire, en Côte-d’Or et dans la Nièvre. Aedes albopictus, dit moustique-tigre, est installé depuis de nombreuses années dans les territoires ultra- marins. En métropole, il s’est développé de manière significative et continue depuis 2004 et est désormais présent dans 58 départements, dont la Saône-et-Loire depuis 2014, la Nièvre et la Côte- d’Or depuis 2018. L’Agence régionale de santé a lancé le portail https://signalement- moustique.anses.fr/signal ement_albopictus/ pour permettre de bien EN BREF

président du Conseil général en 1946, Griffon fait partie d’un ensemble inscrit avec la Cita- delle et l’enceinte urbaine au patrimoine mondial de l’Unesco en 2008. “Ces personnes, comme

Le Fort Griffon à Besançon, monument militaire, accueille des bureaux administratifs. Jusqu’à quand ?

JeanMinjoz, ont eu du courage en achetant la Cita- delle car ils savaient les coûts exorbitants en investisse- ment et en fonc- tionnement qu’il fallait pour sau- ver ces ensembles immobiliers. Ayez le même courage Madame la pré- s i d e n t e ! ”

évident qu’il n’est pas fonction- nel. Toujours selon Gérard Galliot, le rapport de l’étude “Algoe” sur le Fort Griffon est à charge car “il essaie de justifier la nécessaire cession de ce patrimoine par la collectivité pour des raisons éco- nomiques. Brader un tel ensem- ble est totalement irresponsable pour une collectivité comme un Département, qui va économiser 64 000 euros de chauffage - au mieux - pour près de 6 523 m 2 de surface de plancher, dit-il.

rants ! C’est normal que nous travaillions au devenir de ce site qui aujourd’hui est un bâtiment administratif. Son utilisation en bureaux n’est pour le moment pas acceptable. Son organisation intérieure historique ne répond pas aux attentes d’une organi- sation administrative et de qua- lité de vie au travail. Faut-il tout figer sous cloche ? Je n’en suis pas sûr” pense Pierre Simon. Le Département a déjà dépensé plusieurs millions d’euros pour la rénovation énergétique. Il est

Avancer une démarche de déve- loppement durable pour la col- lectivité en repassant le bébé à un autre promoteur n’a rien de vertueux pour le bilan énergé- tique.” L’élu demande la création d’un groupe de travail. Quel investisseur serait inté- ressé par ces murs ? Pour l’ins- tant, pas de réponse. Le prix ? Trop tôt pour le dire répond le Département qui peut encore abandonner le processus de pri- vatisation… n E.Ch.

“Ayez du courage Madame la présidente !”

POLITIQUE

Élections sénatoriales du 27 septembre

“Il y a clairement une place à prendre pour la gauche” L’ancienne députée bisontine bat campagne en vue des prochaines élections sénatoriales du 27 septembre. Elle compte bien conserver à gauche un des trois sièges de sénateurs du Doubs.

L a Presse Bisontine : Confirmez-vous votre candidature aux élections sénatoriales du 27 septembre prochain ? Barbara Romagnan : Je suis en effet can- didate pour conduire une liste de gauche que je souhaite unie. Martial Bourquin ne se représentant pas, il y a un vrai enjeu démocratique à ce que la gauche puisse conserver un des trois postes de sénateurs dans le Doubs. Mais pour cela, il est impératif que la gauche soit unie pour ce scrutin également. L.P.B. : Vous dites cela parce que le Bisontin Nicolas Bodin a montré quelques velléités ? B.R. : Je dis cela de manière globale. On l’a bien vu à l’occasion des municipales à Besançon : seule une gauche unie peut gagner. J’ai obtenu le soutien clair des écologistes, des communistes, j’attends celui de toutes les autres composantes de la gauche. Si on considère que Mes- sieurs Grosperrin et Longeot ont de bonnes chances d’être réélus, il y a clai- rement une place à prendre pour la gauche. Je ne pense pas qu’on puisse

se permettre de courir le risque d’une désunion. L.P.B. : Vous faites actuellement le tour des communes du Doubs pour mieux vous faire connaître, notamment dans le Haut-Doubs. L’image de “frondeuse” vous colle-t-elle à la peau ? B.R. : Je dirais justement que beaucoup de maires, ruraux notamment, recon-

l’identifier et de le signaler. Radio

Barbara Romagnan compte se faire une place entre Jacques Grosperrin et Jean-François Longeot qui ont de bonnes chances d’être réélus en septembre.

France Bleu Besançon et La Salamandre depuis le 4 juillet tous les samedis et dimanches matin à 7 h 20 un nouveau rendez-vous matinal de l’été “Aujourd’hui dans la nature” sur les ondes de France Bleu Besançon. France Bleu se rend dans la nature de Franche- Comté avec Jean-Philippe Paul, naturaliste et rédacteur en chef adjoint de la Revue Salamandre. Une belle occasion de découvrir les joyaux de la biodiversité régionale.

naissent plutôt en moi quelqu’un de libre. Ils se retrouvent bien dans cet esprit-là. Je suis une mili- tante de gauche et écolo- giste et mon expérience de parlementaires (N.D.L.R. : elle fut députée de 2012 à 2017) est, je pense, une chance de plus, car je saurai représenter les intérêts des collectivi- tés locales et des com- munes de ce département.

“Je ne souhaite pas toucher mon I.R.F.M.”

mode de fonctionnement si vous êtes élue séna- trice en septembre ? B.R. : J’ai toujours été claire en effet sur la manière dont je dépensais par exem- ple mon indemnité représentative de frais de mandat (I.R.F.M.). Sur ce point, j’ai déjà quelques petites idées. Je ne souhaite pas toucher cette somme et j’aimerais, idéalement, qu’elle soit gérée par un collectif et qu’elle serve à des missions d’éducation populaire, de sou- tien scolaire ou d’éducation à l’environ- nement. n Propos recueillis par J.-F.H.

n’ont pas toujours été favorables au Sénat et à son mode de scrutin. Vous avez changé de position ? B.R. : Non, je maintiens ma position concernant le fait que les élections séna- toriales ne sont pas complètement démo- cratiques dans le sens où tout le monde ne vote pas pour élire les sénateurs, mais seulement les grands électeurs. Il y a sans doute des choses à faire évoluer, notamment dans le mode de scrutin. L.P.B. : La transparence que vous affichiez en tant que députée guidera-t-elle toujours votre

L.P.B. :Vos positions antérieures

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