La Presse Pontissalienne 247 - Juillet 2020

VALLÉE DE LA LOUE 28

La Presse Pontissalienne n°247 - Juillet 2020

HAUTEPIERRE-LE-CHÂTELET Des ânes et des chèvres Tourisme et biodiversité font bon ménage à la Roche de Hautepierre

Classé dans les Espaces Naturels Sensibles du Départe- ment (E.N.S.), ce haut lieu panoramique fait aussi l’objet d’une gestion associant écologie et accueil du public. Bilan.

Affluence sur le sentier d’interprétation L’accueil du public s’inscrit dans la poli- tique d’animation des espaces naturels sensibles. À Hautepierre, cela se traduit par la création d’un sentier d’interpré- tation qui sillonne l’E.N.S. D’une lon- gueur de 4 kilomètres, il est équipé de sept bornes thématiques permettant de découvrir l’histoire, le patrimoine, la géologie, les oiseaux, les papillons, la gestion pastorale… Départ du sentier près de l’église. Possibilité de retirer le livret de découverte au café associatif “La Distillerie”. Lequel ouvre le samedi et le dimanche après-midi en période estivale. “On a installé un compteur à l’entrée du sentier qui attire en moyenne 17 000 visiteurs chaque année. Cela représente entre 8 et 10 % de la fré- quentation à la source de la Loue.”

C’ est sans doute l’un des plus beaux points de vue du Doubs. À 881 m d’alti- tude, cette roche dominant toute la haute vallée de la Loue permet aussi voir une partie des sommets alpins comme le Mont- Blanc. “Depuis là, on aperçoit une soixantaine de villages” , confie Isabelle Nicod qui était encore maire en 2007 quand le Département du Doubs était venu présenter à la commune la démarche Espace Naturel Sensible. Ce dispositif permet de protéger des sites naturels remarquables comme celui de la Roche de Hautepierre qui abrite des pelouses sèches, des espèces rupestres, tout un cortège de plantes, d’insectes spécifiques à ces milieux menacés par la fermeture des paysages ou la surfréquentation touristique. La

Roche de Hautepierre héberge, par exemple, le hibou grand-duc ou le fau- con pèlerin dont l’espèce fut longtemps en danger dans le massif jurassien. Pour toutes ces bonnes raisons, le site

Un troupeau de 10 chèvres Massif Central participe à l’entretien des lieux.

Giret, un habitant qui s’occupe du trou- peau. Suite à des attaques du lynx, les animaux sont rentrés la nuit. Le Département fournit au besoin du fourrage et les produits phytosanitaires. À noter la continuité des actions enga- gées lors de la création de la commune nouvelle des Premiers Sapins en 2016. Les premiers effets sur le paysage sont désormais visibles 10 ans après la mise en place de l’E.N.S. de la Roche de Hau- tepierre. “On voit que la pelouse retrouve sa place. Les résultats sont encoura- geants” , apprécie Isabelle Nicod. Un second plan de gestion 2019-2030 est en cours de réflexion sur l’E.N.S. n

a donc été intégré dans le réseau des Espaces Natu- rels Sensibles. Sa gestion fait l’objet d’un suivi scien- tifique annuel par le Conservatoire Botanique de Franche-Comté. C’est le Conservatoire des Espaces Naturels qui éla- bore le plan de pâturage du site. Face à la problématique de l’enfrichement, les ges- tionnaires ont décidé d’un commun accord de faire paître des ânes et des chè-

vres. “Inutile de défricher s’il n’y a pas d’animaux”, justifie l’ancien maire. Un petit troupeau a pris possession des lieux avec une dizaine de chèvres du Massif Central, c’est leur race, et trois ânes. “Ils évoluent en liberté entre dif- férents parcs. Les parcours sont orga- nisés pour limiter la pression de pâtu- rage. Les clôtures électriques sont alimentées par des panneaux photo- voltaïques. Une petite loge a été construite il y a quelques années. On récupère l’eau du toit pour alimenter les abreuvoirs en sachant qu’on dispose aussi d’un captage d’eau quand la citerne est vide” , détaille Stéphane

Inutile de défricher s’il n’y a pas d’animaux.

Les producteurs présents l Panier de la fermeAymonin (Aubonne) l Porc fermier “Le plein air des Sapins” (Vanclans) , Mickaël Mourot l Viande limousine, Charolais, par l’éleveur Cyril Trouf (Nods) l Pâtisse de Gonsans (pizza, pâtisserie, chocolatier) l Lods à la bouche (confiture, sirop, plants de légumes, bio et légumes…) l Fournil du Dahon l Dans ma caravane il y a, herboriste (Vernierfontaine) . l Les gourmandises de Lili-Rose (Étalans) pâtisserie, gâteaux… l Jus de pomme de l’E.S.A.T. (Étalans) l Fruitière d’Étalans l La brasserie de la Quiotte (Étalans) l Producteur d’endives Fail- len et Pascal (Charbonnières) l Fromagerie artisanale bio (Épenouse) l Récoltes d’Épenouse (safranier et apiculteur) l La chèvrerie d’Aude (fromages de chèvre) l E.A.R.L. Beudet David : huile, céréales, farine, Rigney l Galettes du farfadet : confiseur et crêpiers (Jura) l Viande de bœuf : Yann Vouillot (Épenouse)

CHARBONNIÈRES-LES-SAPINS Circuits courts Seul, il met en avant des producteurs locaux La Ruche qui dit oui née l’an dernier sous forme associative à Charbonnières a trouvé ses “acheteurs” et producteurs. Viande, légumes, huile, pain… sont livrés toutes les deux semaines. Chacun y trouve son compte.

L orsqu’il a lancé le concept à Charbonnières-les- Sapins de la “Ruche qui dit oui” en 2019, Manu Forgeot a dû frapper à de nom- breuses portes pour trouver des producteurs ou éleveurs décidés à proposer leurs produits aux habitants du secteur. “Je partais de zéro. Cela n’a pas été simple

pour qu’ils me fassent confiance” dit ce bénévole. Un an plus tard, c’est un vrai plébiscite pour cette association qui ne réalise pas de bénéfices avec la vente des produits : “Notre but est de faire connaître les produits locaux et de créer du lien social dans la commune. L’argent que l’on récolte sert à acheter des produits

à nos producteurs pour faire par exemple des dégustations” témoigne Manu, 34 ans. Et ça marche ! Toutes les deux semaines, le mercredi soir à par- tir de 17 heures dans les locaux de l’ancienne école, les produc- teurs livrent les colis que l’ache- teur a préalablement comman- dés sur le site Internet. “C’est

Les personnes viennent cher- cher leurs colis le mer- credi après avoir passé commande aux producteurs.

Durant la crise, la Ruche a montré son utilité.

un paiement en ligne” indique le bénévole. Une cinquantaine de paniers sont vendus chaque semaine pour des produits que vous ne trouverez pas en supermarché : “C’est de la qualité. Il faut que

le producteur soit justement payé !” dit-il. Les habitants se retrouvent, échangent. Le sys- tème a trouvé toute sa valeur ajoutée durant la crise sanitaire. Une belle initiative pour les pro- ducteurs…et consommateurs. n

Renseignements : www.laruchequiditoui.fr (Charbonnières)

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