La Presse Pontissalienne 247 - Juillet 2020

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La Presse Pontissalienne n°247 - Juillet 2020

l Malbuisson

Beaucoup de reports en 2021

75 % des groupes et séminaires ont été annulés Si la clientèle des particuliers semble revenir dans les établissements du Haut-Doubs, ce n’est pas le cas des groupes, notamment des seniors, dont les annulations se sont enchaînées. Pour l’agence Doubs Jura Voyages intégrée au groupe Chauvin, c’est un vrai coup dur.

D ans le cadre de sa diversification, le groupe hôtelier tenu par la famille Chauvin à Malbuisson (Le Lac, les Rives sauvages…) dispose depuis plu- sieurs années d’une agence de

voyages intégrée, Doubs Jura Voyages. C’est elle qui commer- cialise et organise les séjours de groupes et autres séminaires auprès des autocaristes et des autres agences notamment, au bénéfice des établissements

hôteliers de la famille Chauvin, mais aussi au-delà, à destination d’autres établissements d’hé- bergement partenaires situés dans le Doubs et le Jura voisin. Emmanuel Robert, le directeur de Doubs Jura Voyages n’a

Pour les établissements de la famille Chauvin à Malbuisson, les autocaristes, les groupes et les séminaires, c’est quasiment 50 % du chiffre d’affaires.

notamment des laboratoires pharmaceutiques ou d’analyses. Au final, l’activité “groupes” de l’agence Doubs Jura Voyages aura donc fait une spectaculaire chute de près de 75 % pour cette année. Le responsable de l’agence trouve néanmoins une petite consolation à ces déboires post- Covid : une bonne partie de ces désistements pour 2020 ne sont pas des annulations pures et dures,mais des reports à l’année prochaine. “Sur ces défections, un tiers environ ont été reportées à 2021” note le directeur. “Si bien qu’en septembre 2021, nous sommes déjà quasiment com- plets !” Décidément, ce Covid a provoqué une crise qui ne res- semble à nulle autre ! n J.-F.H.

jamais connu une telle situation depuis 2004. “La saison 2020 était particulièrement bien enga- gée avec des réservations de groupes qui s’étalaient d’avril à octobre. Tout a été annulé jusqu’à fin mai. En juin, un seul groupe n’avait pas annulé, en juillet, tous ont également annulé et pour août, nous affichons une baisse d’activité de 75 %. Du jamais vu” note M. Robert. Les conséquences sont donc immédiates pour les établisse- ments tenus par la famille Chau- vin qui dépendent à hauteur de 50 % de cette activité “groupes”. Premiers concernés par ces désistements : les groupes de seniors. Les groupes qui n’ont pas annulé leurs réservations sont “essentiellement des groupes d’amis, des rallyes (Vespa,

moto…), des cyclotouristes, des randonneurs. Mais c’est une petite minorité par rapport aux autres groupes réservés par les voyagistes et les autocaristes” poursuit Emmanuel Robert.

Les séminaires d’entreprises, eux aussi, ont pour la plupart été ajour- nés. “Soit que les entreprises n’ont plus le budget pour les organiser, soit qu’elles veuil- lent protéger leurs salariés d’un éven- tuel rebond du virus.” Seules quelques entre- prises ont main- tenu un séminaire à l’automne,

Le directeur n’a jamais connu une telle situation.

Seuls quelques groupes constitués de cyclotouristes ou de randonneurs n’ont pas annulé leur venue pour découvrr la région du lac Saint-Point.

l Pontarlier

10 salariés

Saint-Pierre prêt à sortir du purgatoire Après un printemps catastrophique, l’heure de la reprise a sonné timidement à l’hôtel-brasserie Saint-Pierre qui tourne toujours à 80 % de son activité habituelle.

S’ il compte bien sur le retour des Suisses et l’envie des Français de privilégier la destination montagne cet été, BertrandVieille le patron du Saint- Pierre sait déjà que l’année 2020 sera à oublier au plus vite. “Même en étant ouvert depuis le 2 juin, on a fait entre - 20 et - 25 % de chiffre par rapport aux années précédentes. Les gens étaient très réticents pour consommer à l’in- térieur. Beaucoup croyaient que c’était encore interdit. On a senti un léger mieux quand le gouvernement a levé cette mesure à Paris.” Que dire du confinement ? Si ce n’est qu’il fut vécu comme une douche froide, à Saint-Pierre plus qu’ailleurs. Pour cet établissement du centre-ville, le printemps est la plus belle saison qui soit. On y accueille la clientèle d’affaires et des touristes qui profitent des pre- miers beaux jours pour voyager avant

la cohue estivale. Avec le confinement, pas l’ombre d’un représentant sur la place Saint-Pierre pendant trois mois. “On n’a pas fermé l’hôtel mais c’était tout comme, sachant qu’il a juste servi à héberger quelques soignants” ,

“On sent déjà le retour de la clientèle suisse”, observe Bertrand Vieille

explique l’hôtelier qui s’inquiète aussi du déve- loppement du télé-travail synonyme d’une réduc- tion des déplacements donc des nuitées hôte- lières. Moins de commer- ciaux, moins de randon- neurs aussi pour cet établissement étape sur le G.R. 5. L’impact du confinement, c’est aussi l’annulation de tous les rendez-vous du calendrier pontissa- lien : championnat de France de tarot, fête de

le patron du Saint-Pierre.

Une saison 2020 à oublier au plus vite.

sement comme le sien où il n’a aucun loyer à payer. “Cela montre à quel point on peut être vulnérable.” Des raisons d’espérer ? Oui, il ne baisse pas les bras et attend les touristes et les randonneurs. Il estime que la donne pourra changer avec l’évolution des mesures de distanciation qui restent une contrainte dans sa profession. Pas question néanmoins de transiger sur ces règles. Distance, masques pour les serveurs et les clients quand ils se

déplacent, ici on respecte. “On a déve- loppé la restauration du soir pour les clients de l’hôtel. Cela leur évite de sortir. On ferme toujours une semaine début juillet sauf cette année, même si l’on n’est pas très bien placé pour accueillir des touristes” , annonce Ber- trand Vieille en saluant le geste de la Ville de Pontarlier qui a fait cadeau de la taxe terrasse aux commerçants du centre-ville. Toujours cela de moins à sortir… n

la musique, stages de danse à la M.J.C., etc. Du 16 mars au 2 juin, Bertrand Vieille a mis ses 10 salariés au chômage par- tiel. “Ils travaillent encore à 80 %” , poursuit l’hôtelier qui n’enregistre pas encore un boom des réservations sur juillet-août, surtout de la part des étrangers. Du confinement, il retient aussi à quel point deux mois de fer- meture imposée peuvent mettre à mal tout commerce, y compris un établis-

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