La Presse Pontissalienne 247 - Décembre 2023
Le portrait 39
La Presse Pontissalienne n°287 - Décembre 2023
MÉTABIEF
Vins bio
Thierry Faure, l’accord vins et culture Rémois tombé sous le charme du Haut-Doubs, Thierry Faure tient le magasin “Vin Art et Plaisir” à Métabief où il propose une sélection rigoureuse de vins certifiés bio, en biodynamie ou en conversion. Un passionné épris de culture.
S on échoppe est à son image, un curieux caphar naüm où s’empilent des livres, des magazines, des dessins, des peintures, des photos anciennes, sans oublier l’essen tiel dans une cave : des bouteilles de vin. À 65 ans, Thierry Faure trouve son bonheur dans cette activité qu’il gère à sa manière, loin des codes marketing en vigueur de nos jours. Au-delà du souci de qualité de ses produits, sa force réside dans sa personnalité, son parcours, sa curiosité et sa facilité d’ex pression. S’il est né à Reims en 1958, il connaît bien le Doubs et le Haut-Doubs. “On rendait souvent visite à ma grand-mère
maternelle qui tenait un magasin de broderie à Besançon. On venait aussi skier à Métabief où mes parents avaient fait l’acqui sition d’un pagotin. J’adore cette région extraordinaire, très propice au ressourcement” dit-il. Après des études en gestion comptabilité, il occupe différents postes de directeur administratif ou financier dans des entreprises spécialisées dans les espaces verts et les aménagements pay sagers. “On s’est finalement ins tallé à Métabief en 2005. J’étais directeur de production dans une entreprise en Suisse toujours dans le domaine des espaces verts. Parmi les grands faits de guerre professionnels, je me suis
À 65 ans, Thierry Faure aime à faire partager sa passion des vins bio et de la culture au sens noble du terme.
sente encore aujourd’hui la téna cité, la rigueur et la part d’hu main pour tout une génération de vignerons désireux de tra vailler autrement, en évitant les facilités des méthodes indus trielles. Des références incon tournables auxquelles on peut aussi ajouter Rudolf Steiner, le philosophe autrichien qui a fait germer la biodynamie. Le caviste de Métabief s’intéresse aux valeurs sûres sans bouder une jeune génération de vigne rons et vigneronnes prometteuse. Dans les casiers du caveau aty pique, des produits aussi bons que rares attendent la clientèle. “Le magasin ouvre du mardi au vendredi de 16 heures à 20 heures et tous les samedis et dimanches de 10 heures à 12 heures et de 16 heures à 20 heures.” n F.C.
convier des profils très différents, ce qui donne une autre texture à la séance. Ses centres d’intérêt culturels sont très variés, de l’ar chitecte Le Corbusier, aux films de Michel Audiard, en passant par les romans, la poésie et la littérature viticole. “Il faut bien que je vous parle un peu de mon métier. Je ne vends que des vins en bio, biodynamie ou en conver sion. Je travaille beaucoup avec de petits vignerons. Quand je peux, je vais les visiter.” À l’heure du beaujolais nouveau, Thierry Faure affiche dans son magasin sa volonté de privilégier uniquement les disciples de Jules Chauvet, précurseur des vins nature. Dans chaque vignoble, il trouve des maîtres à penser le vin avec qui il se retrouve plei nement. Il cite sa référence dans le vignoble jurassien avec Pierre Overnoy. Ce monstre sacré repré
“Au départ, il était pilote dans l’armée de l’air. Après un accident d’avion dont il est sorti indemne, il a bifurqué dans le commerce de vins de champagne en tra vaillant dans de prestigieuses maisons comme Taittinger, Pol Roger, Bollinger. C’est lui qui m’a appris l’amour des vins. Il
occupé de réaliser la piscine exté rieure dans la propriété de Michael Schumacher à Gland ou encore le jardin de Phil Col lins.” À Métabief, il rachète une ferme à l’entrée du village qui abritait jadis une pharmacie. À l’heure de la retraite, les circonstances de la vie l’ont encouragé à ouvrir ce magasin empli de souvenirs. Son goût de l’art, il le doit à plu sieurs membres de sa famille. Il se souvient encore très bien de son grand-père Jean Faure, architecte de métier qui a été mobilisé pendant les deux guerres et qui avait un fameux coup de crayon. “C’est lui qui m’a appris le dessin” , explique son petit-fils qui a gardé de nom breux souvenirs de son aïeul. Sa connaissance et sa passion du vin, il les doit davantage à son père Claude-Michel Faure.
rentrait toujours avec des bou teilles. Quand il vendait ses bou teilles, il ne par lait jamais de champagne” , explique son fils qui applique lui aussi assez faci lement la méthode pater nelle. Quand il orga nise des dégusta tions, il veille à
Sa force réside dans sa personnalité.
Le caviste a aménagé une partie de sa ferme aux beaux tavaillons en salle de vente et de dégustation.
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