La Presse Pontissalienne 247 - Décembre 2023
18 Pontarlier
La Presse Pontissalienne n°287 - Décembre 2023
ENVIRONNEMENT
12 % du tonnage Stop aux erreurs dans le bac de tri !
Masses de chantier, extincteurs, seringues, verres, bombes de gaz hilarant, batteries… On trouve de tout dans les bacs jaunes dont le contenu est “recyclé” au centre de tri de Préval. Ces erreurs volontaires ou involontaires peuvent s’avérer dangereuses et nuisent à la qualité du tri global. Piqûre de rappel.
“O n est actuellement à 12 % de refus sur le multima tières. On était entre 13 et 14 % en 2015 quand on a ouvert le centre de tri. Globalement, la qualité de tri est bonne et le taux d’erreur relativement stable, même si cela peut nous causer préjudice” , explique Amaury Cordereix, responsable de la valorisation des déchets à Préval. Le taux de refus moyen en France est de 17%. Les erreurs peuvent se classer en qua tre catégories. Cauchemar des agents valoristes, les Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux (ou Dasri) englobent les seringues, cathéters, sty
los à insuline. “On en retrouve chaque jour une trentaine sur la chaîne de tri. On déplore chaque année une ou deux piqûres des agents qui sont alors orien tés immédiatement aux Urgences pour suivre des soins et un protocole d’ana lyses spécifiques. C’est un facteur de stress” , note le technicien. Ces déchets doivent normalement être jetés dans des boîtes spécifiques disponibles gra tuitement en pharmacie. Comme ces boîtes sont aussi de couleur jaune, cer tains pensent qu’il faut les jeter dans les bacs jaunes. Autre déchet dangereux car coupant : le verre. Cette erreur fréquente cause entre 60 et 70 coupures en moyenne
“Téléphones portables, chargeurs, jouets électriques, sèche-cheveux, piles, cela représente plus de 2 m 3 de déchets extraits chaque mois”, indique Amaury Cordereix, responsable de la valorisation des déchets à Préval.
par an au centre de tri. Sur ce plan, il semble relativement facile d’être plus performant en sachant que le bac de verre est souvent très proche du bac jaune. La famille des déchets électriques prend quant à elle du volume. Télé phones portables, chargeurs, jouets électriques, sèche-cheveux, piles, cela représente plus de 2 m 3 de déchets extraits chaque mois. “Ces produits, je pense par exemple aux batteries au lithium présentent un vrai risque de
machines et des valoristes qui n’ont pas toujours le temps de les identifier et encore moins de les séparer. Imbri quer les emballages rend leur recyclage impossible. Un travail d’information s’impose pour éviter ce type d’erreur. “Il n’est pas rare de retrouver des objets insolites dans le bac jaune : des masses, des extincteurs, des bidons d’huile moteur. On voit aussi arriver des bombes de gaz hilarant. Au printemps, un fumi gène a explosé sur la chaîne de tri.” n F.C.
départ de feu. Il faut savoir qu’en France, on constate un départ d’incendie par semaine dans un centre de tri simi laire au nôtre.” Ces déchets électriques doivent être déposés en déchetterie ou ramenés en magasin. Avant de les jeter, il peut aussi être intéressant de vérifier, s’ils ne peuvent pas être réparés ou, s’ils fonctionnent encore, de les donner ou de les vendre. Souvent mis œuvre sans volonté de gêner, les déchets imbriqués compli quent notablement le travail des
Les Déchets d’Activités de Soins à Risques
Infectieux (ou Dasri)
représentent un risque infectieux élevé pour les valoristes.
Le centre de tri Préval : mode d’emploi
L es emballages et papiers des 144000 habitants du Haut Doubs sont collectés à domi cile ou en points d’apports volontaires puis transportés au cen tre de tri de Pontarlier. Préval a
confié son exploitation à Suez qui a pour mission de trier les déchets de 9 catégories de matériaux, de les conditionner en balles puis de les expédier vers les filières de recy clage. 80 % du travail est effectué
par des machines, le reste par des agents de tri, appelés valoristes, qui réalisent un contrôle qualité manuel, écartant les éléments indé sirables des flux de matières. Illus trations. n
“Depuis 2015, 200 valoristes ont été accueillis au centre de tri. Ces personnes éloignées de l’emploi sont embauchées sous contrat de travail de 6 à 24 mois”, résume Stéphanie Petite, responsable du volet insertion à la société ID’EES R & V.
Après un pré-tri permettant d’extraire les gros cartons et les gros films plastiques, les déchets passent au crible balistique qui sépare le plastique du papier-carton.
Le tri manuel conclut le processus. Deux équipes de valoristes se relaient de 6 h à 20 h pour un ultime tri en écartant les refus.
8 200 tonnes de déchets sont transportées chaque année au centre de tri Préval où travaillent 25 salariés : techniciens, valoristes et encadrants.
Made with FlippingBook Learn more on our blog