La Presse Pontissalienne 246 - Juin 2020

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n°246 - Juin 2020

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“J’agis pour mon territoire Loue-Lison”

Et après ? C’est sans doute la première fois dans l’histoire de l’humanité que les dirigeants au pouvoir privilégient les questions de santé aux préoccupations économiques. Il faut évidemment s’en réjouir car il résulte sans aucun doute de ce choix inédit un bilan moins lourd du point de vue de la mortalité. Néanmoins, une fois la crise sanitaire - on l’espère - derrière nous, il reste à espérer que les victimes de la crise économique à venir ne soient pas plus nombreuses que celles qui ont succombé à ce sournois virus. Si le déconfinement est enfin une réalité en France, les consé- quences de cette mise sous cloche sans précédent dans l’Histoire de la vie sociale et économique de tout un pays, montrera ses conséquences sans doute dans quelques mois. À la clé il faut le craindre, nous assisterons à des suppressions d’em- plois en nombre dans de nombreux sec- teurs d’activité, allant de l’industrie au com- merce, en passant par les prestataires du tourisme et les acteurs de l’événementiel et de la culture. Le secteur horloger si pré- gnant dans le Haut-Doubs et la Suisse voisine ne sera pas épargné. Pour autant, tentons de relativiser et de croire que si l’économie hoquette pendant plusieurs mois, le niveau de l’emploi reviendra peut- être - provisoirement - à ce qu’il était il y a deux ans, c’est-à-dire, pour ce qui est notamment de l’économie frontalière, déjà à un palier plutôt élevé. C’est une manière de relativiser un choc qui sera forcément, à terme, amorti par le redémarrage de l’ac- tivité générale. Bien sûr cette crise violente laissera aussi des entreprises sur le bas- côté, fragiles dès avant le 16 mars et pour qui cette pause forcée de deux mois aura été fatale. La crise sanitaire aura eu aussi ses vertus. Relisons tous La Peste d’Albert Camus. “On apprend au milieu des fléaux qu’il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.” De ce chef-d’œuvre d’écriture il ressort notam- ment plusieurs leçons. D’abord que dans le malheur se dresse souvent le meilleur côté de l’Homme. On en a eu la belle illus- tration avec ces magnifiques élans de soli- darité qui ont fleuri ici et là dans le Haut- Doubs et partout ailleurs. Et qu’aussi, toute crise de la sorte doit forcément être source de réflexions politiques et morales pour un après plus équilibré. Misons sur cet effet salutaire de la crise. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Juin 2020 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, C.A.H.D., Lynko, Sam Péridy, F. Ravenot, The Glint, N. Vieille.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Série d’incendies suspects aux Portes du Haut-Doubs

D ans la nuit du 19 mai à Loray, deux exploita- tions ont été touchées au petit matin par un violent incendie, à une demi-heure d’intervalle. Deux faits divers qui s’ajoutent à une longue liste laissant penser qu’un pyro- mane sévit ! Les enquêteurs en ont l’intime conviction. Le 8 mai, c’est un hangar agri- cole qui partait en fumée au

détruit l’ensemble du hangar touchant du matériel. Peu de temps avant, ce sont deux han- gars qui sont partis en fumée à Avoudrey, ainsi qu’une ferme inhabitée sur la commune des Premiers Sapins. Début mai, la gendarmerie a adressé un S.M.S. à tous les exploitants, leur demandant de redoubler de vigilance autour de leurs fermes. n

cœur de La Sommette, à proxi- mité de l’église. Propriété du G.A.E.C. Kaspar, ce lieu était un simple espace de stockage de matériel agricole, non ali- menté en électricité. C’est le chien du voisin qui a donné l’alerte permettant aux pom- piers de limiter les dégâts. “Le bâtiment a pris à deux endroits distincts” expliquait le proprié- taire. Le feu a rapidement

Que peut-on faire sur le territoire pour donner du sens à nos actions au quotidien ? La question a tout son sens pour l’après-Covid ? (photo F. Ravenot).

C’ est le nom du nouveau programme territorial initié par le C.P.I.E. (Centre Permanent d’initiatives pour l’environnement) du Haut- Doubs à visée éducative à l’en- vironnement et à l’échelle de la communauté de communes Loue-Lison. “Nous espérons que ce programme puisse débuter à l’automne, si les consignes sani- taires liées au Covid-19 le per- mettent, pour se terminer fin 2021. Biodiversité, eau, karst, paysages, changement clima- tique, déchets… sont autant de thèmes qui seront abordés pour sensibiliser les petits comme les plus grands” indique le C.P.I.E. dont le siège est à La Rivière- Drugeon. Plusieurs actions seront menées : une large campagne scolaire, un outil pédagogique, des événe- mentiels, une exposition itiné- rante, des balades-nature, la mise enœuvre d’un collectif pour l’éducation à l’environnement,

un concours photos et surtout “la valorisation de bonnes pra- tiques individuelles et collectives. Nous travaillons sur ce projet depuis trois ans. Nous avons commencé à mettre en place un collectif d’acteurs qui ont envie d’agir, en répondant à la ques- tion : que peut-on faire pour don- ner du sens à nos actions, à nos gestes quotidiens les 5 à 10 pro- chaines années ? ça bouge sur le territoire, ça concerne tout le monde. À terme, ces personnes sensibilisées peuvent devenir des relais, des ambassadeurs” poursuit Benoît Deboskre, co- directeur du C.P.I.E. du Haut- Doubs. Est-ce qu’après la crise du Covid, nous aurons plus envie de nous immerger dans la nature qui nous environne ?… Et peut- être d’agir ! En attendant la réponse, le C.P.I.E. du Haut- Doubs continue à distiller conseils, astuces, recettes et rallye photos sur sa page Face- book. n

Une ferme à Loray touchée par l’incendie du 19 mai. Une autre a également été touchée la même nuit.

L’auberge de jeunesse au repos forcé

C omme pour de nom- breux autres sites d’hébergement, les portes de l’auberge de jeunesse de Pontarlier sont closes depuis le 17 mars. “Chif- fre d’affaires à zéro en avril et en mai” , résume sur un ton laco- nique Lysiane Edme, la direc- trice en poste depuis 18 mois à Pontarlier. Pas de champion- nats de France de tarot, pas de voyages scolaires accueillis à Pontarlier, tous les rendez- vous habituels sautent les uns après les autres. Et ce sera du même acabit pour la saison estivale avec l’annulation du stage de danse aux Capucins qui était un gros pourvoyeur de nuitées sur 15 jours. Idem avec les stages de musique du

Conservatoire. “On reçoit beau- coup de randonneurs qui font la Grande Traversée du Jura ou la Via Francigena. Certains groupes ont annulé.” L’auberge de jeunesse est tou- chée de plein fouet par le confi- nement. “On s’organise pour recevoir les clients dans les meilleures conditions sanitaires possible” , poursuit la directrice au travail un jour par semaine. L’autre salariée étant contrainte au chômage partiel. L’auberge de jeunesse de Pontarlier dis- pose aujourd’hui de 80 lits répartis en 23 chambres et deux petits “dortoirs” de 6 lits. La structure développe principa- lement une activité d’héberge- ment-restauration. “On propose en offre de base la nuitée avec

L’auberge de jeunesse de Pontarlier n’a pas reçu un client depuis la mi-mars.

petits-déjeuners. On fait aussi de la restauration pour les groupes, ce qui suppose qu’il faudra adapter la salle aux consignes sanitaires.” Depuis quelques années, l’auberge met ses salles à disposition

pour des réunions, des stages, des séminaires. Elle répond aussi aux demandes des familles en deuil à la recherche d’une salle pour accueillir les personnes après les offices reli- gieux.

L’été est donc plein d’incerti- tudes. Lysiane Edme compte néanmoins sur la clientèle des clubs sportifs qui préparent fin août des séjours de remise en condition avant la reprise des championnats. n

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