La Presse Pontissalienne 245 - Mars 2020

PONTARLIER ET ENVIRONS

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La Presse Pontissalienne n°245 - Mars 2020

HOUTAUD

37 ans d’engagement politique “Il n’y a pas de secret, il faut être présent” Arrivé au conseil

L a Presse Pontissalienne : Vos débuts en politique locale ? Gérard Rognon : Je suis venu m’établir en 1975 dans le Haut-Doubs pour tra- vailler comme conseiller agricole à la chambre d’agriculture du Doubs qui disposait d’un bureau décentralisé à Pontarlier. En contact permanent avec les acteurs du monde rural, je m’inté- ressais assez naturellement à la vie publique et communale. Je suis venu vivre en 1977 à Houtaud où je me suis d’abord impliqué dans le monde asso- ciatif pour les parents d’élève et au Comité de Foire et d’Animation d’Hou- taud. L.P.P. : Un tremplin vers la commune ! G.R. : Tout a commencé aux élections de 1983. J’ai été conseiller municipal pendant deux mandats avec Michel d’Houtaud comme maire. Depuis le début de mon engagement, je m’inté- resse à l’urbanisme, aux finances et à la dynamique intercommunale. Je fai- sais partie par exemple du S.I.V.O.M. en charge des ordures ménagères pré- sidé à l’époque par Claude Bazile. L.P.P. : Les choses sérieuses commencent en 1995. G.R. : Ces élections ont été assez mou- vementées à Houtaud où il y avait deux listes dont une contre le maire sortant. J’ai finalement été élumaire avec dans le conseil de l’époque trois élus qui sont toujours là, à savoir Jean-François Ligier le maire actuel, Jean-Michel Colin et Daniel d’Houtaud. La vie com- munale a commencé à évoluer à partir de 1999 avec la mise en place de ce qui s’appelait alors la communauté de com- munes du Larmont. J’ai toujours été vice-président d’abord en charge des services techniques puis de l’eau et de l’assainissement au cours des deux derniers mandats. À ce titre, je suis aussi vice-président de l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue. L.P.P. : Quelques souvenirs marquants ? G.R. : De par ma profession, j’ai pris communes du Grand Pontarlier depuis 2000 en charge notamment de l’eau et l’assainissement, cet élu consciencieux témoigne. municipal d’Houtaud en 1983 par le biais de ses engagements associatifs, Gérard Rognon, 70 ans cette année, s’apprête à quitter la scène politique locale. Maire pendant trois mandats, vice- président de la communauté de

Le 14 février dernier à Houtaud, Gérard Rognon s’est vu remettre par la députée Annie Genevard la médaille d’honneur régionale, départementale et communale, échelon or, pour 35 ans au service des collectivités locales.

habitants, aux familles, aux associa- tions, aux acteurs économiques. L.P.P. : Vous êtes un fervent partisan de l’in- tercommunalité ? G.R. : Oui, mais à partir du moment où cela est justifié. Je pense bien sûr à l’eau ou l’assainissement. On constate que pour avancer, il faut parfois des situations qui montrent l’intérêt de travailler ensemble. Je pense aux séche- resses subies en 2018 et 2019. La ges- tion de l’eau ne se limite pas seulement à la production et à la distribution. L’enjeu est plus large. On est dans une région karstique où la ressource en eau est fragile, ce qui implique d’avoir une approche à l’échelle duHaut-Doubs et d’une partie du bassin-versant de la Loue. Les actions menées par l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue sur les restaurations des zones humides sont complémentaires et en parfaite cohérence avec les travaux menés par le Grand Pontarlier dans la recherche de nouveaux puits et dans la mise en interconnexion des réseaux d’adduc- tion. L.P.P. : La commune nouvelle, cela vous inspire quoi ? G.R. : Je ne suis pas opposé à une évo- lution des périmètres sous réserve qu’il y ait une bonne assise. L.P.P. :Beaucoup d’élus se plaignent des baisses de dotations. Quel est votre point de vue sur la question ? G.R. : Les dotations n’évoluent pas à la

quand il s’agit d’aller annoncer des mauvaises nouvelles. À l’opposé, c’est toujours agréable d’assister à la fina- lisation de grands projets. L.P.P. : La fonction d’élu peut aussi être très prenante ? G.R. : Tout à fait. Il faut jongler entre la vie publique, le travail, la famille. Je ne peux que remercier mon épouse Chantal qui a toujours su faire preuve de compréhension. L.P.P. : Considérez-vous cela comme un sacer- doce ? G.R. : Je n’irais pas jusque-là mais je parlerais d’une forte acceptation à être disponible 24 heures sur 24. L.P.P. :Aucun regret sur le chemin parcouru ? G.R. : Au-delà des épreuves, on arrive à surmonter la charge car le travail de l’élu est aussi très valorisant sur le plan humain.ÀHoutaud, on a réalisé des équipements, des aménagements dans les limites budgétaires. La com- mune dispose aujourd’hui d’une capa- cité d’autofinancement pour mener à bien d’autres projets. On est à jour dans les investissements. L.P.P. : Un message pour ceux qui prendront les rênes de la commune en mars prochain ? G.R. : Sans faire d’ingérence, je ne serais pas mécontent de voir la nouvelle majorité s’inscrire en continuité de la politique mise en place depuis 25 ans sur la commune. n Propos recueillis par F.C.

beaucoup de plaisir à m’engager dans l’organisation des comices à Houtaud en 1989 et 2010. C’est aussi, à mon sens, le rôle d’une commune de soutenir les événements de la vie villageoise comme ce fut le cas lors du villageTélé- thon en 2007 ou, chaque année, au car- naval. L.P.P. : Houtaud a bien changé depuis 37 ans ! G.R. : : Effectivement. On peut évoquer le gros chantier de la traversée et de la sécurisation du village qui nous a tenus en haleine sur 20 ans. Depuis 1995, on a toujours eu la volonté de développer l’urbanisation de la com- mune mais de façon raisonnée, étalée, avec un souci de diversification de l’ha- bitat. On parle aujourd’hui de mixité sociale en associant sur les mêmes

haussemais cela n’empêche pas d’avan- cer. Houtaud n’est pas une riche com- mune forestière. En 1995 quand j’ai été élumaire, la commune ne disposait d’aucun autofinancement. On a dû faire face à de gros investissements en adoptant une gestion économe des dépenses et en étant toujours à l’affût des aides disponibles. Il faut savoir saisir les opportunités, ce qui implique d’être en dialogue permanent avec toutes les structures : État, Région, Département,Agence de l’eau qui peu- vent nous accompagner dans les projets. De cette manière, on a pu financer le réseau d’eau en bénéficiant de 80 % de subvention. La communauté de communes a aussi été un partenaire sur différents chantiers avec par exem- ple la coordination de travaux conco- mitants sur la traversée du village. L.P.P. : Quelle est votre définition de l’élu ? G.R. : D’abord le sens de l’engagement. Il n’y a pas de secret, il faut être présent pour assurer ses responsabilités dans ses champs de compétences. Quand on vous confie un poste d’élu, il faut l’assumer jusqu’au bout. On ne dirige pas une commune seul. L’esprit d’équipe est indissociable de la gestion d’une collectivité, c’est en tout cas la méthode que j’ai appliquée tout au long de ces 37 années. L.P.P. : Un parcours avec des joies et des peines ? G.R. : Oui. Le maire ou l’élu est parfois confronté à des terribles épreuves

programmes du col- lectif, du pavillonnaire des maisons jume- lées… L’objectif était de proposer une offre de logements variée qui corresponde aux besoins de la popula- tion et permette aussi de maintenir l’effectif scolaire. On ne peut pas passer sous silence dans les élé- ments structurants, la salle des fêtes inau- gurée en 2006 qui a permis de proposer un lieu de rencontre digne de ce nom aux

“L’élu est parfois

confronté à des terribles épreuves.”

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