La Presse Pontissalienne 242 - Décembre 2019

VALDAHON - VERCEL 32

La Presse Pontissalienne n°242 - Décembre 2019

ENVIRONNEMENT

Protection des affleurements rocheux La pratique du casse-cailloux désormais encadrée

Les agriculteurs, mais pas qu’eux, devront faire une demande à la D.D.T. avant d’engager l’arasement d’un affleurement rocheux Une carte sera établie dans les mois à venir par les services de la préfecture.

L a Presse Pontissalienne fut la première à s’intéresser à l’utili- sation anarchique du casse- cailloux dans une zone Natura 2000 il y a deux ans et demi. Les ser- vices de l’État, alertés par les associa- tions de protection de l’environnement, ont réuni autour d’une même table agriculteurs, scientifiques, environne- mentalistes, ingénieurs…pour arriver à un compromis dans le but d’encadrer une pratique dont on ne mesure pas les conséquences. Un travail qui a duré un an et demi, présenté en préfecture jeudi 21 novembre. Chaque interven- tion sur une tête de roche nécessitera désormais une demande auprès du

service de la Direction départementale des territoires (D.D.T.). Dans le Doubs, les différents acteurs sont donc parvenus à un accord pour

préserver une des spé- cificités du massif jurassien et du Haut- Doubs, les affleure- ments rocheux. Ce sont des têtes de roche nom- mées “têtes de chat” qui ennuient les agri- culteurs parce qu’elles cassent le matériel lors des fauches, gênent les exploitants de pistes de ski ou les collecti-

“On sait que la pression foncière

est toujours plus forte.”

Les représentants agricoles ont travaillé main dans la main avec les services de l’État et les associations de protection de l’environnement.

vités lorsqu’elles aménagent des zones. France Nature Environnement, le col- lectif pour les paysages jurassiens, la Chambre d’agriculture, les Jeunes agri- culteurs, la F.D.S.E.A. et la Confédé- ration paysanne louent ce travail de co-construction qui aboutit sur cette solution : une demande préalable à la D.D.T. avant toute destruction d’élé- ments rocheux. Deux personnes seront chargées de répondre aux demandes. C’est un premier pas avant la prochaine mise en place d’arrêtés préfectoraux de protection de ces habitats naturels. Des cartes localisant ces espaces sont en cours de rédaction. C’est encore de

la “paperasse” supplémentaire pour les exploitants qui devront interroger la D.D.T. à chaque intervention. Qu’en pensent les intéressés ? “Je crois surtout que cela va rassurer nos exploitants car ils sauront ce qu’ils ont le droit ou non d’enlever ! C’est une forme d’assu- rance, répond Philippe Monnet, pré- sident de la F.D.S.E.A. et agriculteur à Trévillers. Il faut tenir compte de l’environnement car c’est notre territoire mais c’est aussi l’économie. Dans notre métier, on est sur une ligne de crête : jusqu’où on peut aller pour gagner du temps, de l’argent, et jusqu’où on ne peut pas aller pour ne pas scier la

branche sur laquelle on est assis” conclut-il. “Nous sommes à la croisée des enjeux… On sait que la pression foncière est toujours plus forte, c’est la rançon de la gloire” témoigne la D.D.T. pour expliquer le développement du casse-cailloux. Celui qui ne voudra pas remplir ce for- mulaire de la D.D.T. avant utilisation de l’engin s’expose à des poursuites en cas de destruction d’espèces protégées. Le collectif pour les paysages jurassiens se dit satisfait de ce consensus trouvé. Un bilan sera fait dans les mois à venir. n E.Ch.

Les affleurements rocheux font partie du paysage jurassien.

VALDAHON 7 mois de travaux pour corriger les malfaçons Cauchemar en piscine Fermée depuis le 16 juin en raison de problèmes d’étanchéité, la piscine de Valdahon doit rouvrir début 2020. La précédente rénovation remonte à 2010 !

I ls retiennent leur respiration les nageurs valdahonnais ! Jamais ils n’ont été aussi près de la réouverture de “leur” piscine, fermée depuis le 16 juin par la communauté de communes. “Ça commence à faire long, très long” écrit une nageuse sur la page Facebook de la pis- cine. La collectivité qui gère cet espace a découvert d’importants problèmes d’étanchéité alors que le lieu avait été rénové en 2010. Comment l’expliquer ? “En 2014, les premiers soulèvements de car- relages sont apparus (environ 5 m²). Des travaux de reprise effec- tués par la société qui avait posé le carrelage” explique la com- munauté de communes qui a repris un site anciennement pro- priété de la Ville de Valdahon.

Au fil des ans et de plus en plus fréquemment, le carrelage s’est soulevé. Parfois, il a même cassé sur le bord de la piscine ou dans les vestiaires. Pas top niveau sécurité. “En 2017, quand le fond du petit et du grand bassin s’est décollé, la décision de faire appel à l’assurance décennale fut prise” expose la com’com des Portes du Haut-Doubs. Grâce aux inter- ventions des

fonctionner quasiment norma- lement. Environ 30%de la surface totale en carrelage de la piscine (1 700 m²) ont été réparés. Un travail qui n’a pourtant fait que retarder l’échéance. Car depuis le début de l’année, les deux bassins pré- sentaient de plus en plus de zones de soulèvement, soit envi- ron 20 % à 25 % de leur surface totale. Une bataille entre assu- reurs s’est engagée autour de la rénovation complète des sols carrelés. On savait les piscines publiques non rentables. Celle de Valdahon confirmera la règle…Elle demeure indispen- sable pour apprendre aux éco- liers la natation. Elle doit rouvrir en début d’année. n E.Ch.

agents des services techniques de la communauté de commune des Portes du Haut- Doubs, ces zones de carrelage cas- sées ont été répa- rées ce qui a per- mis à la piscine de

Une bataille entre assureurs.

Les travaux de réfection des sols sont quasiment terminés.

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